Dylan Teuns impatient de rouler les classiques ardennaises: "Je me sens plus costaud qu’il y a un an"
Le Limbourgeois aborde avec énormément d’ambition les quatre courses à venir
- Publié le 11-04-2018 à 05h40
- Mis à jour le 11-04-2018 à 12h55
Le Limbourgeois aborde avec énormément d’ambition les quatre courses à venir. Nous avions quitté Dylan Teuns sur la Promenade des Anglais, à Nice. Le Limbourgeois venait de finir sixième de la Course au Soleil. Un mois plus tard, le coureur de BMC entame ce mercredi à la Flèche brabançonne un chapitre primordial de sa saison.
"C’est le début d’une période très importante pour moi, concédait-il mardi à Overijse, à l’hôtel où son équipe avait pris ses quartiers. Je suis en condition, je me sens très bien, ma préparation s’est parfaitement déroulée avec Paris-Nice et le Tour du Pays basque."
En Espagne, Teuns a terminé onzième au classement final. Mais il est satisfait de sa prestation, surtout de sa progression.
"J’ai perdu du temps le premier jour, je n’étais pas très bien , dit-il. Je n’ai pas pu suivre les meilleurs, et j’ai eu un problème technique. C’est ce qui me coûte une place dans le Top 10 final. Ensuite, j’étais de mieux en mieux. Le chrono était très bon (11e à 44 secondes de Roglic, mais à 8 secondes du 6e) et je me suis classé quatrième de la dernière étape. J’étais content."
Dylan Teuns a bien progressé cette saison dans les contre-la-montre.
"J’ai couru trois chronos cette année , énumère-t-il. En Algarve, à Paris-Nice et au Pays basque, et à chaque fois j’ai réussi une belle performance. Je suis très content de mon évolution dans ce domaine. C’est nécessaire si je veux obtenir, et je le veux, de bons résultats dans les courses à étapes. C’est une arme importante, je l’ai vu à Paris-Nice. Pourtant, je ne m’entraîne pas spécifiquement pour les chronos quand je suis chez moi. Mais je l’ai fait avec l’équipe lors de nos stages et j’ai travaillé ma position cet hiver sur la piste à Gand. J’ai une autre selle aussi. "
Dès ce mercredi, le vainqueur des Tours de Wallonie et de Pologne ainsi que de l’Artic Race entame avec ambition la série des classiques vallonnées.
"Les quatre courses à venir sont importantes, mais la Flèche brabançonne est un peu l’échauffement pour le reste, et surtout chez moi, avoue-t-il. Jusqu’ici, je n’y ai jamais vraiment obtenu un grand résultat ( NdlR : respectivement 40e, 28e et 33e dans ses trois participations ) . J’ai sans doute toujours besoin d’un grand effort pour monter en puissance. C’est pourtant une course qui devrait me convenir, l’arrivée est taillée pour moi. "
Même s’il a terminé troisième l’an passé au sommet du Mur de Huy, Dylan Teuns abordera ensuite les trois autres classiques, Amstel, Flèche et Liège-Bastogne, avec la même détermination.
"Je ne me focalise sur aucune des trois autres classiques spécialement, dit le coureur de Halen, près de Diest. J’ai travaillé depuis cet hiver et lors des dernières courses, dans le but d’être bien à cette période. Je suis allé en stage sur l’Etna entre Paris-Nice et le Pays basque. La météo était bonne et j’ai vraiment bien travaillé. C’est sans doute pour cela que je n’étais pas super bien les premiers jours au Pays basque. Je suis leader de l’équipe ces prochains jours, mais à l’Amstel, on sera à deux puisque Greg ( Van Avermaet ) dispute sa dernière classique. Naturellement, les deux classiques ardennaises me conviennent mieux. Les côtes sont plus dures et plus longues. Mais cela n’a rien à voir avec le fait que la Flèche et surtout l’Amstel soient des courses disputées sur de plus petites routes, où il faut bien se placer, se battre constamment pour sa position. Je n’ai pas peur de frotter ou de garder ma position, au contraire, c’est la course ! D’ailleurs, j’aimerais bien courir les classiques flandriennes, elles n’étaient pas à mon programme cette année, je les ai suivies à la télévision et j’ai souvent regretté de ne pas y être. "
Au point de vouloir en être dans douze mois.
"J’aimerais bien en courir l’an prochain, notamment le Tour des Flandres. En sélectionnant les rendez-vous, c’est possible de combiner certaines flandriennes, en excluant Paris-Roubaix et les classiques wallonnes, comme Gilbert et Greg le font, ou encore Benoot cette année. J’ai déjà disputé le Nieuwsblad, que j’ai gagné en juniors et où j’étais deuxième chez les espoirs, mais aussi Gand-Wevelgem, Waregem… "
Avant cela, c’est ces prochains jours que le jeune Limbourgeois (26 ans depuis le 1er mars) veut frapper un grand coup. Il s’en sent tout à fait capable.
"L’an dernier, à la Flèche wallonne, je savais que je pouvais obtenir un Top 10 , mais ma troisième place fut une bonne surprise, avoue-t-il. C’est quelque chose de motivant. J’espère faire aussi bien cette fois encore, même si ce ne sera pas facile. Il y a aussi d’autres coureurs forts."
Car en effet, comment battre ce diable d’Alejandro Valverde ?
"En roulant le plus fort possible , dit-il en souriant. Je n’ai pas peur en tout cas. Je me sens aussi fort que lui et les autres favoris sur la dernière ascension du Mur de Huy. Je ne vais pas anticiper, peut-être à Liège, on verra. À la Flèche, la bonne tactique, c’est d’attendre la dernière montée du Mur et tout donner. Je n’ai pas peur de Valverde. Il y a bien un jour où sa domination prendra fin, non ? D’ailleurs, il n’y a pas que lui, Alaphilippe ne sera pas loin non plus. Il devra au moins nous regarder tous les deux. Vraiment, je me sens plus costaud qu’il y a un an, j’ai pris de la force, mon jump est plus incisif encore !"
"L’option première, c’est BMC"
Le Tour, le Mondial et son futur contrat, Dylan Teuns aborde tous les sujets.
Comme tous les coureurs, Dylan Teuns est évidemment profondément touché par le décès de Michael Goolaerts.
"C’est très dur", confesse le coureur de BMC. "Je le connaissais un peu. Nous avions roulé ensemble à Livigno, l’an dernier. C’est malheureusement le destin, je ne pense pas qu’il y ait eu une faute, il n’y avait rien à faire."
Le Limbourgeois préfère ne pas ressasser des idées noires et il revient lui-même sur ses prochaines échéances.
"Le parcours final de l’Amstel change", fait-il remarquer. "J’ai vu qu’on a ajouté une petite bosse après le Bemelerberg dans la finale. C’est une petite côte pas aussi pentue que le Cauberg, mais quand même, ça peut avoir de l’importance. On verra ce qu’il en est réellement vendredi, lors de la reconnaissance avec l’équipe. En fait, je préférerais que l’arrivée ait toujours lieu au sommet du Cauberg, comme il y a quelques années. Malheureusement, je n’ai jamais couru l’Amstel comme cela. J’espère qu’ils y reviendront un jour. "
Après les classiques, Dylan Teuns prendra du repos. Il reviendra à la compétition au Dauphiné, début juin.
" Je suis dans la longue liste pour le Tour de France", dit-il. "J’espère que je serai sélectionné. Si j’obtiens cette chance d’y aller, je vais la saisir à deux mains. C’est une expérience que je ne laisserai pas passer. "
Son futur, le coureur de Halen ne le voit pas comme coureur de grand tour.
"Ce n’est pas mon ambition à court terme", avoue Teuns. "Je pense que d’abord ce serait mieux, dès l’an prochain, que j’essaie d’obtenir un podium ou mieux dans une course comme Paris-Nice plutôt que de travailler pour un classement au Giro ou à la Vuelta. Pouvoir lutter pour le podium à Paris-Nice, ou pour la victoire, ce serait aussi un grand pas dans ma carrière. "
Justement, comme tous les coureurs de BMC, Dylan Teuns est en fin de contrat.
"J’attends de voir ce que l’équipe va faire, si elle continue", affirme le coureur. "Nous aurons des informations le 1er mai. J’ai des propositions en effet, j’ai vu qu’on a parlé de Bahrain (il sourit). J’étudierai cela avec mon agent (NdlR : l’avocat Guillaume Reynders). Je ne vais certainement pas signer ailleurs avant de savoir ce que l’équipe fait. Si elle continue, ce que j’espère, je pense que je resterai. C’est l’option première. Je sais ce que j’ai chez BMC, pas dans une autre équipe où tout serait neuf. Je veux pouvoir jouer ma propre carte dans ces classiques-ci. Je ne vais certainement pas aller ailleurs si je ne suis pas leader dans ces courses, à Paris-Nice, voire au Dauphiné, que je dois travailler pour un autre. "
Avant, de parler de 2019, il y aura aussi le rendez-vous du Mondial, à Innsbruck.
"Je n’ai pas encore vu le parcours, mais je sais qu’il est dur", dit-il. "On aura un bon groupe, avec Wellens, Benoot, d’autres… Je suis quand même un des meilleurs grimpeurs belges, j’ai une chance d’y aller. Ce ne sera pas uniquement pour participer, mais certainement avec ambition. "