L'équipe Sky de Christopher Froome dans la tourmente
L’équipe britannique et son manager sont dans la tourmente, Nicolas Portal les défend.
- Publié le 10-03-2017 à 07h28
- Mis à jour le 10-03-2017 à 07h30
L’équipe britannique et son manager sont dans la tourmente, Nicolas Portal les défend. Cela fait quelques mois maintenant que l’équipe Sky est dans l’œil du cyclone. Comme cela arrive souvent en pareil cas, personne n’oserait jurer que les affaires qui secouent la formation britannique ne prendront pas au final des allures de tempête.
Tout a commencé l’automne dernier, lorsque les hackers russes du groupe Fancy Bears ont divulgué le nom de nombreux concurrents des Jeux Olympiques de Rio disposant d’Autorisation à usage thérapeutique (AUT) après avoir piraté le site du CIO. Bradley Wiggins et Christopher Froome se sont alors retrouvés dans la lumière.
Puis ce fut le colis suspect que le premier vainqueur anglais du Tour de France a reçu avant le Dauphiné 2011 qui a provoqué rumeurs et interrogations au point que l’agence antidopage britannique (UKAD) s’est emparée du dossier et même qu’une commission d’enquête parlementaire a été créée.
Dave Brailsford, le manager historique de la formation, née en 2010 et qui, depuis, a remporté quatre fois le Tour de France, est clairement menacé. Il a d’ailleurs reconnu des erreurs alors que Sky va arrêter à la fin de la saison son sponsoring mais qu’un remplaçant aurait été trouvé. Hésitera-t-il à s’engager dans le cyclisme ?
Car l’ancien médecin de l’équipe, le docteur Richard Freeman, est suspecté d’avoir commandé des produits interdits en très grande quantité. Pour quel usage ? L’ordinateur dans lequel se trouvaient, paraît-il, les preuves qui auraient pu démontrer une erreur de commande, a été mystérieusement volé…
Les coureurs eux- mêmes seraient partagés. Certains ont apporté leur soutien à Brailsford, mais pas Chris Froome. Ce qui pose questions.
Ce jeudi, au départ de l’étape de Paris-Nice, nous avons rencontré Nicolas Portal, le directeur sportif de Sky.
"Vous venez me parler de Sergio Henao ?", dit le Français qui préfère tourner l’affaire en dérision. "Il a encore une chance de gagner. On peut encore gagner une cinquième fois en six ans Paris-Nice. J’aurais préféré parler de sport…"
Le gersois doit s’y faire, sur la Course au Soleil où sa formation est arrivée amoindrie, sans Wout Poels, son leader présumé, touché au genou, sans Danny Van der Poel, son sprinter, tout le monde regarde la formation britannique pour des raisons extra-sportives.
"On a toujours été habitués à nous faire attaquer", dit-il. "Cela fait longtemps que cela dure. Est-on jaloux ? A-t-on pris le discours de Dave, qui parlait de gagner le Tour dans les cinq ans pour de l’arrogance ? Nous avons connu de nombreuses suspicions. Une fois, on affirme que nous avons des moteurs dans le vélo, une autre fois que nos coureurs dorment dans des caissons à oxygène, que nous avons un dopage organisé. Maintenant, il y a tout ceci… Le groupe qui est ici, en tout cas, n’est pas perturbé par cette affaire."
Le directeur sportif du Team Sky est un peu énervé.
"C’est pénible car on se rend compte qu’il y a des choses totalement fausses qui sont dites", continue Portal, qui a débuté comme coureur dans l’équipe britannique. "Je connais bien la maison. Cela n’a rien à voir avec ce que l’on fait. Je suis fier de mon travail, de travailler dans cette équipe. On bosse beaucoup. Chaque fois qu’on a apporté quelque chose de nouveau, on a entendu des commentaires qui disaient que c’était louche. Même quelque chose d’aussi simple que le décrassage sur rouleaux après l’étape. Tout le monde le faisait dans d’autres sports. Maintenant, toutes les équipes le font. Nous, au début, on disait qu’on voulait cacher du dopage avec cela ! On dirait que plus on en fait, plus on nous en demande."
Le Français est un soutien invétéré de Dave Brailsford.
"Je crains que si ça continue, à la longue, ça devienne pesant", dit-il. "Je le sens, c’est quand même un ouragan. Je n’ose pas penser au fait qu’il puisse partir. On a confiance en Dave. J’ai confiance en lui. Je ne veux pas qu’il s’en aille."