Le meneur belge Stephan Swenson sur les traces de Toumani Camara : “La draft NBA, j’y penserai plus tard”
Le Bruxellois de 21 ans vit une saison historique avec son université de Stetson. Il va participer à la célèbre March Madness en NCAA.
- Publié le 15-03-2024 à 09h20
- Mis à jour le 15-03-2024 à 18h07
Il règne actuellement une effervescence inhabituelle au sein de la petite ville américaine de DeLand, en Floride. Pour la première fois de son histoire, l’équipe locale de basket universitaire de Stetson va prendre part à la March Madness, le tournoi national de fin de saison rassemblant les 64 meilleures formations NCAA du pays. Et en ses rangs, on retrouve notamment le joueur belge Stephan Swenson. Si son nom ne dit peut-être pas (encore) grand-chose au public belge, le Bruxellois s’est pourtant forgé une solide réputation à Stetson lors de ses quatre dernières années sous le maillot des Hatters, devenant même l’un des leaders de l’équipe.
Avec une moyenne de 13,8 points et 5,9 assists par match, le jeune Belge (21 ans et 1,88 m) a été un grand artisan de la saison historique signée par son université, qui a franchi la barre des 20 victoires pour la première fois. Avec une qualification inédite donc pour la grand-messe du basket universitaire, en prime.
Je vis en quelque sorte mon American Dream.
”Je vis en quelque sorte mon American Dream en ce moment, confie celui qui a débuté le basket en club à l’âge de 7 ans à Anderlecht, avant de passer aussi par Woluwe et le centre de formation AWBB. On fait partie de l’élite en se retrouvant sur la plus grande scène universitaire américaine. La March Madness porte bien son nom car cette compétition provoque un véritable vent de folie ici aux États-Unis. Pouvoir vivre ça de l’intérieur, c’est grandiose. C’est beaucoup moins calme que d’habitude en ville. Il y a des affiches à notre effigie un peu partout dehors. On est facilement reconnus dans la rue et on a droit à des applaudissements quand on va au restaurant (rires).”
La méthode américaine
Une belle récompense pour le parcours accompli depuis son plus jeune âge. Et son choix de rejoindre les États-Unis dès ses 16 ans. “En Belgique, j’ai eu la chance d’avoir été surclassé de catégorie la plupart du temps. Cela m’a aidé à me développer plus vite. J’avais déjà en tête de rejoindre les USA, le pays dont je rêvais. J’ai eu l’opportunité de finir mes secondaires à la Westminster Academy, aussi en Floride, puis j’ai reçu une invitation de l’université de Stetson. Le voyage a été offert à mes parents pour qu’ils viennent visiter et on n’a pas hésité longtemps. C’est à partir de là que tout a véritablement commencé.”
C’est aussi là qu’il a découvert la méthode de travail à l’américaine. “L’intensité est très élevée. Ici, chaque entraînement est un peu comme un match de playoffs. On ne peut jamais se relâcher. En salle de muscu, je voyais des jeunes joueurs soulever des charges beaucoup plus lourdes. Au début, cela demande une grosse adaptation physique et mentale pour encaisser l’endurance de travail. Je finissais souvent mes semaines en étant complètement démoli. Mais tout cela a fini par payer.”
Il est devenu le meilleur donneur d'assists de l'histoire de Stetson.
Au point de devenir une valeur sûre aux yeux de son coach avec le deuxième plus gros temps de jeu de l’équipe cette saison. “Je me définirais comme un compétiteur, dur physiquement et mentalement. Ma polyvalence rend mon jeu assez imprévisible, explique celui qui est devenu le meilleur donneur d’assists de toute l’histoire de Stetson avec plus de 500 passes décisives distribuées, en plus de 1 000 points marqués en NCAA. Si je dois choisir entre marquer et passer, c’est l’assist qui a ma préférence. C’est grisant de pouvoir mettre un équipier en valeur en le mettant en position de marquer.”
Il possède aussi une bonne dose de sang-froid, comme il l’a démontré en inscrivant un panier à 3 points décisif au buzzer de la demi-finale du tournoi de qualification pour la March Madness. “C’était un sentiment incroyable. Je me suis retourné après ce tir et j’ai vu toute la salle en délire. Puis en finale, on a vécu d’autres émotions en comblant un retard de 10 points en fin de match. Même les coachs en avaient les larmes aux yeux. On a écrit l’une des plus belles pages de l’histoire de Stetson.”
Sur les traces du “grand frère” Toumani Camara
Avant une autre peut-être la semaine prochaine lors de la March Madness. “On est l’une des surprises du tournoi et on n’a donc pas véritablement de pression sur les épaules. C’est une magnifique expérience dont il faut profiter.” Et une très belle vitrine pour séduire d’éventuels recruteurs NBA. “Je n’y pense pas et je reste focus sur la fin de saison. Une fois celle-ci terminée, on examinera les options sur la table. La draft NBA est évidemment mon plus grand rêve mais on verra ça plus tard.”
Pour cela, il pourra compter sur les conseils de David Putterie qui a aussi accompagné un certain Toumani Camara. Un exemple pour lui. “Je le connais bien pour avoir joué avec lui à Woluwe en Belgique. Il est comme un grand frère pour moi. Il est toujours à l’écoute si j’en ai besoin. Il m’a envoyé un message pour m’encourager et me féliciter après la qualification pour la March Madness. C’est impressionnant ce qu’il réalise pour sa première saison NBA. C’est quelqu’un d’inspirant pour moi.”
Aubin Gaterestse, l’autre Belge de Stetson
Stephan Swenson n’est pas le seul joueur belge de Stetson. Aubin Gateretse (22 ans et 2,10 m) fait lui aussi partie de la belle aventure. Le pivot originaire de Namur affiche 11,8 pts et 7,6 rbs de moyenne. “Il fait une saison incroyable aussi. C’est celui qui a connu la plus grande progression cette saison. Physiquement et mentalement, il s’est bien adapté au jeu américain. Son côté athlétique amène beaucoup de dunks et de contres. Il est de plus en plus complet”, juge son compatriote.