Stephane Moris entre parquets et playgrounds
- Publié le 18-09-2018 à 13h35
- Mis à jour le 18-09-2018 à 14h05
Le Bruxellois, sans club actuellement, s'est ressourcé avec le 3X3
Alors qu'il en est à plus de quinze années en tant que basketteur pro, Stephane Moris, toujours sans contrat à l'aube de cette nouvelle saison, a vécu un été un peu particulier. "Il ne m'était encore jamais arrivé de me retrouver sans club à ce moment-ci de l'année", confie le joueur de 32 ans qui évoluait encore à Willebroek la saison passée. "Il y a bien sûr eu quelques contacts en Belgique et à l'étranger mais qui n'ont pas abouti sur quelque chose de concret par la suite. Cela peut faire partie de la vie de sportif professionnel et je le prends comme une expérience. Je n'abandonne pas ! Et je ne regrette pas de ne pas avoir prolongé à Willebroek. J'ai pu y retrouver de la confiance grâce à Yves Defraigne (NdlR: qui a désormais cédé sa place à Paul Vervaeck) la saison passée mais ma relation avec le club n'était pas franche et je ne m'y sentais plus vraiment à ma place."
Sur la touche actuellement, le Bruxellois de 2,08 m n'a pas pour autant chômé durant l'inter-saison en représentant notamment la Belgique en 'Basket 3x3' sur la scène européenne. Une discipline dont il est devenu un inconditionnel et qui fera son apparition au programme des Jeux Olympiques de Tokyo en 2020. "On peut facilement noter l'engouement qui se propage autour du 3x3 en se rendant sur les tournois", explique-t-il d'un air plus que convaincu... et convainquant. "L'organisation des tournois et les installations sont de plus en plus pros. Il existe quelques beaux tournois Word Tour qui peuvent rapporter jusqu'à 40.000 euros à l'équipe gagnante et les quatre premiers classés touchent de l'argent. Faites le compte : en atteignant l'un ou l'autre podium, l'année pourrait assez vite être rentabilisée."
Mais une participation à genre de tournois de haut niveau, précédés de qualifications, nécessitent une préparation particulière et différente du basket en 5 contre 5 ainsi qu'une structure bien en place. "Ce n'est pas comme dans un match classique ! L'effort est beaucoup plus intense et ça joue dur physiquement en permanence. Le côté sport de rue ressort assez fort même si le respect est de mise sur et en dehors des playgrounds. Les joueurs restent tout à fait corrects entre eux."
Peut-on avoir l'espoir de développer nos armes en Belgique avec le soutien des fédérations afin de permettre la mise en place d'une structure dédiée à cette discipline montante du 3x3 ? "On a déjà eu certaines discussions avec le staff et plusieurs personnes ont déjà exprimé leur motivation à ce sujet. Un dossier devrait être remis à la Fédé avec l'espoir de pouvoir participer à plus de tournois dans un avenir proche." L'équipe belge masculine vient de prendre part de l'Euro qu'elle a terminé à la neuvième place (sur douze) après une victoire face à la Russie (15-16) et une défaite face à la Pologne (21-15) en phase de poule. "Malheureusement, la composition de l'équipe est restée très incertaine jusqu'au dernier moment. Lors des qualifications à Poitiers au mois de juin, j'étais aux côtés de Wen Mukubu (Limburg), Randy Oveneke (Willebroek) et Ayoub Nouhi (NCAA) mais aucun d'eux n'a pu tenir sa place en phase finale. L'équipe a donc été complètement remaniée et cela ne facilite pas les automatismes. Nous avons pourtant réaliser une grosse performance en battant la Russie mais nous manquions de jus ensuite contre la Pologne."
De quoi en tout les cas donner envie à Stéphane Moris de prolonger l'aventure, quitte à la mixer avec sa carrière pro en 5 contre 5. "Beaucoup de joueurs dans les grands tournois sont professionnels dans des clubs. Certains disposent d'une clause dans leur contrat leur permettant de prendre part à des tournois de 3x3. Mais je ne pense pas qu'on soit si ouvert à ce niveau en Belgique. Pourtant, le 3x3 mériterait un encadrement plus adapté."
En attendant, l'ex-poste 4 des Kangoeroes espère rebondir en club aussi. Mais pour cela, il devra vraisemblablement patienter car les effectifs affichent complet à l'aube de cette saison 2018-19. "Je m'entraîne quotidiennement et serai donc prêt physiquement si on fait appel à moi..." Il s'est notamment entraîné dans les installations du centre AWBB et s'octroie aussi des séances de shooting du côté de Bruxelles.