Crevecoeur: "Je me sens soulagé et libéré"
- Publié le 17-02-2018 à 16h43
- Mis à jour le 20-02-2018 à 07h22
De retour en Belgique suite à sa fin de collaboration à Pau, Serge Crevecœur s’est dit "soulagé et libéré" . "C’était devenu assez pesant et je ne me suis jamais senti très heureux là-bas. C’est moi qui ai sollicité mon départ au lendemain de la défaite face à Antibes."
Le manque de soutien de la part de son staff direct a joué en ce sens. Le coach bruxellois ne s’est pas senti entouré comme il le faudrait. "Tout le monde ne partageait pas la même vision. Le directeur sportif n’était pas pour ma venue à la base non plus. Un coach a aussi besoin de se sentir appuyé afin que le projet soit clair pour tout le monde. Les changements instaurés dans la structure et la manière de travailler n’ont peut-être pas convaincu tout le monde. Dès mon arrivée, les conditions n’étaient pas vraiment favorables pour exercer la mission qui m’était demandée. C’est peut-être mon plus gros regret. Je répète que je ne regrette pas mes choix même si je ne le referais peut-être pas de la même manière. J’ai appris de certaines erreurs et j’ai engrangé un paquet d’expérience. Je suis devenu un meilleur coach."
Son départ du Brussels n’a-t-il finalement pas été précipité ? "Non, je ne pense pas. J’ai vécu neuf belles années au Brussels avec une finale des playoffs comme apothéose. J’ai laissé une trace dans le club et ce n’était pas un mauvais moment pour partir. Et, c’est vrai, l’envie de rejoindre Pau, un club historique en France, était très forte."
En France, Serge Crevecœur a connu "un autre monde" au niveau basket.
"La compétition de Pro A est un vrai produit commercial. La Ligue a signé des droits TV à hauteur de 50 millions sur 5 ans. Tout est plus développé : les salles sont plus grandes et l’affluence est bien plus conséquente. Il existe un grand professionnalisme à tous les niveaux afin de donner de la plus grande visibilité à leur produit. Avec plus de moyens bien sûr."
"J’ai aussi besoin de souffler et me reposer"
À peine rentré en Belgique, dans sa maison à Woluwe, Serge Crevecoeur s’apprête a déjà repris la route puisqu’il accompagne les Belgian Lions en Bosnie et en France en tant que coach assistant. "C’est une bonne chose et je me réjouis d’y aller , affirme le coach bruxellois. Il ne s’agira que de ma deuxième expérience au sein du staff de l’équipe nationale. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour aider l’équipe au maximum."
Il n’aura en revanche pas l’occasion de recroiser Khalid Boukichou, qu’il a eu sous ses ordres durant quelques semaines à Pau. "J’ai découvert un gars attachant. Khalid reste évidemment un joueur très intéressant avec beaucoup de qualités. Peut-être le meilleur centre belge dans le jeu dos à l’anneau. Mais il doit être encadré de la bonne manière, avec d’autres joueurs expérimentés à ses côtés. À Pau, il a fait des bons matches, mais nous n’avions pas les moyens de prolonger son contrat."
Serge Crevecoeur ne s’en cache pas : il voudrait encore pouvoir coacher, "que ce soit en Belgique ou même à l’étranger. J’ai encore envie de retourner dans un grand championnat" .
Mais il ne se dit pas pressé pour le moment. "J’ai aussi besoin de souffler un peu et de repos aussi. Ma situation à Pau m’a parfois pris jusqu’aux tripes et cela n’était pas bon ni pour ma santé ni pour ma famille qui devait subir mon mal-être." Et un retour au Brussels n’est pas à l’ordre du jour. "Il y a des gens en place au Brussels et ce ne serait pas correct de venir perturber le fonctionnement actuel. Je n’ai eu aucun contact particulier même si je compte bien rencontrer Andre De Kandelaer pour reparler un peu du passé."