Lois Petit: sportive, militaire, candidate
Lois Petit, 19 ans, s’envolera dimanche pour le Mondial juniors, au Bahamas
- Publié le 10-10-2018 à 07h00
- Mis à jour le 18-10-2018 à 15h12
Lois Petit, 19 ans, s’envolera dimanche pour le Mondial juniors, au Bahamas
Seul un mal de gorge pouvait empêcher Lois Petit de se présenter à l’entraînement, ce mardi matin, à Louvain-la-Neuve. Malgré la proximité du Mondial, notre championne d’Europe juniors ne manifestait pour autant aucune inquiétude.
"Je m’envole dimanche pour les Bahamas, où aura lieu la compétition, et je serai bel et bien prête mercredi prochain, au moment de monter sur le tatami."
Un long voyage pour notre mini-délégation belge avec la Tournaisienne, donc, mais aussi le Liégeois Malik Umayev, tous deux accompagnés par Nicole Flagothier. Comme lors de l’Euro, à Sofia, dont Lois a gardé un bon souvenir, même si ce ne fut pas le meilleur, malgré son titre.
"Disons que je veux en retenir une leçon, celle d’y croire jusqu’au bout. Ce titre, je l’ai remporté après avoir été menée, à mi-combat, par la Croate Puljiz, que j’ai finalement immobilisée. J’étais contente du résultat, mais pas autant qu’au Mondial, l’an dernier, à Zagreb, quand j’ai décroché la médaille de bronze."
Car Lois Petit peut d’ores et déjà se targuer d’un sacré palmarès en juniors avec trois médailles (de toutes les couleurs…) européennes et une mondiale. De quoi la rassurer, elle qui est toujours assez sensible au stress dans la file d’attente des judokas appelés à combattre.
"Je n’ai aucun souci avant, mais il est vrai que, le jour même, entre les combats, c’est compliqué. Heureusement, une fois sur le tatami, j’oublie tout ! On peut donc parler d’un stress positif…"
Lequel se transforme en immense joie à la sortie, la victoire et la médaille à la clé, pour le plus grand bonheur du Top Niveau, son club, et de Bernard Tambour, son mentor. Mi-septembre, celui-ci a vécu avec émotion la nouvelle prouesse de sa protégée, qu’il n’a pas manqué d’accueillir, bouquet de fleurs à la main, à l’aéroport, au retour de la capitale bulgare.
Et pourtant, Lois Petit ne s’entraîne plus trop à Tournai. La jeune femme a, en effet, déménagé à Ottignies pour se rapprocher de Louvain-la-Neuve, où ont lieu les entraînements de la Fédé francophone.
"Je n’ai plus que le vendredi soir, mais je suis souvent fatiguée de ma semaine. C’est normal… Depuis quelque temps, j’ai, en effet, emménagé avec Anne-Sophie Jura, à trois minutes en voiture du Centre sportif du Blocry, ce qui nous permet de ne pas perdre trop d’énergie dans les trajets et de nous concentrer sur le judo."
L’idéal, en quelque sorte, pour Lois, désormais engagée à la Défense nationale en tant que Sportive d’élite.
"Comme Toma Nikiforov, je suis casernée à l’École royale militaire, à Etterbeek, mais je ne dois m’y présenter qu’une fois par semaine. Je suis payée pour m’entraîner et participer aux compétitions."
Avec sur le kimono, à la place du cœur, le logo de l’armée…
"Oui, ce qui me pose d’ailleurs un petit problème parce qu’il se trouve à la place réservée au drapeau belge ! Et je dois trouver une solution. J’ai donc de la couture prévue avant mon départ pour les Bahamas…" (éclat de rire).
“J’ai un petit problème de poids…”
À l’aube de cette saison, Lois Petit avait décidé de monter en - 48 kg pour mieux préparer son passage en seniors. Mais, mi-juillet, elle s’est ravisée, revenant en - 44 kg.
“J’ai un petit problème de poids… Contrairement aux autres, qui souvent doivent s’astreindre à des régimes draconiens, moi, je suis trop légère ! En début d’année, je ne pesais déjà que 46 kg. Puis, je ne sais pas pourquoi, avec la chaleur de l’été, j’ai encore maigri et la balance affichait 44 kg alors qu’en compétition je me retrouvais face à des adversaires pesant 50 kg et descendant, le jour J, à 48 kg. En concertation avec le staff fédéral, je suis donc redescendue en - 44 kg, catégorie où j’ai donc été sacrée championne d’Europe, à la mi-septembre, à Sofia. Mais cette situation est tout à fait provisoire ! Je termine la saison puis je remonte en - 48 kg…”
Une catégorie où, tôt ou tard, elle entrera inévitablement en concurrence avec Anne-Sophie Jura, sa colocataire à Ottignies/Louvain-la-Neuve.
Mais, pas de souci, ces deux-là s’entendent à merveille et ont tout à apprendre l’une de l’autre pour être encore plus performantes sur la scène internationale. Et elles l’ont bien compris en s’entraînant très souvent ensemble !
“Moi, je voterai par procuration !”
Partant dimanche, à destination des Bahamas, pour y disputer le fameux Mondial juniors, Lois Petit ne sera pas présente pour les élections communales et provinciales.
“Je voterai par procuration ! Je me suis déjà mise d’accord. C’est mon papa qui s’en chargera…”
Une coïncidence vraiment insolite pour elle qui est candidate sur la liste du Parti socialiste à Tournai, où elle figure effectivement au 38e rang, juste au-dessus de Tarik Bouziane, l’échevin des Sports.
“Oui, je sais…” sourit-elle.
Mais l’essentiel n’est-il pas dans les convictions ? Comme Bernard Tambour, n°19 sur cette même liste, menée par Rudy Demotte, Lois a accepté d’y figurer et ce, pour rendre un peu ce qu’on lui a donné.
“Le PS m’a contacté en me demandant si j’étais intéressée. Il ne s’agit donc pas de mon initiative. Mais j’ai accepté parce que j’ai été beaucoup aidée, tout comme le club du Top Niveau, par la Ville. Et je peux sans doute apporter mon vécu en tant que sportive de haut niveau.”
Et si elle est élue ?
“Écoutez, je ne suis pas encore conseillère communale (rire). Mais si je peux contribuer dans des matières comme le sport ou l’aide aux personnes handicapées, on peut compter sur moi.”