Les clubs du Hainaut attendent l'or bleu!
En été, les clubs profitent de la trêve pour réensemencer leur pelouse. C’est la cata cette fois! Etat des lieux dans le Hainaut.
- Publié le 27-07-2018 à 07h16
- Mis à jour le 27-07-2018 à 07h17
En été, les clubs profitent de la trêve pour réensemencer leur pelouse. C’est la cata cette fois! Etat des lieux dans le Hainaut.
Dès les trois coups de sifflet finaux de la saison, les clubs de football se lancent dans un de leurs plus grands chantiers de l’été : travailler la pelouse pour qu’elle soit prête pour le nouveau championnat. Pour y parvenir, les moyens diffèrent selon la division à laquelle appartiennent les clubs, il n’y a pas 36 solutions : il faut réensemencer.
Et pour que les graines prennent et proposent pour la reprise du championnat une belle pelouse bien verte, il faut de l’eau. Beaucoup d’eau. L’idéal, et le moins cher évidemment, c’est l’eau de pluie. Inutile de vous préciser qu’elle est devenue rare. Les citernes sont vides et ne sont pas près de se remplir. Une catastrophe.
À Mouscron, en D1A, ce sont pas moins de 15.000 litres d’eau qui sont nécessaires quotidiennement pour arroser la pelouse qui devra être prête pour le 5 août et la réception de Bruges, le champion en titre. Et l’Excel n’a pas su proposer une seule rencontre amicale à domicile lors de la préparation afin de préserver au mieux la pelouse qui a pris énormément de retard cet été.
Du côté de Tournai, les entraînements ont été délocalisés à Brunehaut pour la P2 et à Kain pour la D3 amateurs. Le stade Varenne appartient à la régie communale autonome de la Ville de Tournai n’est actuellement pas prêt pour accueillir l’activité footballistique. "Il faut encore attendre quinze jours selon moi", estime Christophe Martin qui a en charge l’entretien de la pelouse.
Travailler pour rendre la pelouse prête pour le début du championnat n’est pas une sinécure. "Je ne pense qu’à cela. Tous les soirs, je viens à 22 h pour changer l’arrosage de la pelouse. C’est fatigant. Mais heureusement que nous disposons d’un robot qui nous permet de bien arroser la pelouse."
Mais pour cela, il faut aussi disposer d’eau à profusion. "Malheureusement, actuellement, nous devons utiliser l’eau de ville. Cela a clairement un coût. Des solutions existent comme l’utilisation d’un bassin d’orage." L’eau, cet or bleu, manque cruellement.
Pour Christophe Martin, la solution se trouve finalement peut-être du côté du voisin du Pays Blanc. "Avec leur synthétique, ils sont tranquilles maintenant."
C’est ce que se dit également la Real. Les travaux de leur nouveau synthétique ont débuté au stade des Camomilles et il devrait être opérationnel pour la mi-septembre. En attendant, ils s’entraînent au stade Berlenger où la pelouse va souffrir.
Car s’entraîner sur une pelouse roussie par le soleil, cela l’abîme encore plus vite. En hiver, la situation pourrait dès lors être encore plus catastrophique.
A Châtelet (D1 amateurs), "on a jamais connu ça"
Dans la région de Charleroi, tous les clubs de P1 ou presque peuvent profiter d’un terrain synthétique. À l’échelon national, Châtelet n’a pas encore ce luxe. D’ordinaire, les surfaces d’entraînement posent déjà des problèmes pour les Loups. Avec les fortes chaleurs, cela n’arrange rien. “On cherche régulièrement des solutions, explique Jean-Pol Bastin, le correspond qualifié. À Farciennes, Notre terrain 2 ne peut pas être utilisé. On essaye de le préserver car il a été préparé pour la première. Le terrain principal est régulièrement arrosé. Heureusement que l’on peut se permettre de le faire. Les terrains de Châtelet, eux, ont été semencés durant l’été.”
Même pour les formations du top, rien n’est simple. “De toute ma carrière, je ne me souviens pas de telles températures à cette période de l’année. Certaines parties brûlent. J’ai une pensée pour les plus petits clubs. J’espère qu’ils ont trouvé le moyen de préserver leur surface de jeu.”
A Binche (D3 amateurs), "il est dur comme du béton"
Déjà décrié l’hiver, le terrain levalois de la Case souffre beaucoup. “On l’a tondu pour la première fois ce jeudi, précise Bernard Braglia, le manager. D’ordinaire, ça aurait été fait il y a trois-quatre semaines. Les traitements faits il y a quelques mois n’ont donné aucun résultat. Il est dur comme du béton, même si on arrose tous les jours. Il nous faudrait des heures de pluie.” Au total, 17 équipes foulent les deux surfaces de jeu (dont un synthétique pas aux normes pour la compétition). Cela va devenir difficile. “La Raal a accepté de disputer l’amical sur le synthétique alors que dimanche, en Coupe, le terrain devrait tout de même convenir. Heureusement, il n’est pas brûlé.”
A Anvaing (P2A), "on attend l'orage"
Les terrains de l’AC Anvaing ont particulièrement souffert la saison dernière. “Nous avions donc décidé de refaire complètement le terrain principal, raconte le correspondant qualifié, Dominique Demulies. Nous l’avons fait début juin et, depuis, il n’y a pas eu une seule goutte d’eau. C’est la catastrophe. Actuellement, on a l’impression que les hauts cruaux préservent les graines. Nous avions demandé un devis pour tout refaire, cela se chiffre à 5.000 euros. Bref, on espère qu’il y aura vraiment un orage dans la nuit de vendredi à samedi et de la pluie par la suite.” Le second terrain a aussi été réensemencé. “Mais, on l’arrose un peu. Mais vu le prix de l’eau, on ne peut pas le faire pour les deux terrains.”