Mario Franchi, le président ambitieux de Seraing, n'est pas forcément heureux: "Il y aura des pleurs en janvier"
Mario Franchi confirme l’ambition de top 4 pour Seraing, qui passera par un vrai mercato, l’interdiction de transferts de la Fifa étant levée.
- Publié le 06-12-2018 à 13h48
- Mis à jour le 06-12-2018 à 16h48
Mario Franchi confirme l’ambition de top 4 pour Seraing, qui passera par un vrai mercato, l’interdiction de transferts de la Fifa étant levée. Seraing, 13e après 14 journées, voilà une position inattendue. Et qui attriste fortement Mario Franchi, l’ambitieux président.
Mario, vous étiez ambitieux à l’entame de la saison, quel est votre état d’esprit aujourd’hui ?
"Mes ambitions demeurent les mêmes : le top 4. Même avec la défaite d’Audenarde, on ne pointe qu’à cinq longueurs de la 4e place. On a le potentiel d’atteindre ce rang. Pour l’instant, soyons réalistes, on est barragiste !"
Comment expliquer qu’une équipe inchangée, preste à un niveau nettement inférieur à l’an dernier ?
"Ah, si je le savais… Le début de campagne était bon, puis il y a eu un laisser-aller ! Nonchalance ? Manque de travail ? En tout cas, quelque chose cloche."
Avez-vous perçu un moment précis où l’équipe a faibli ?
"Tant que les résultats sont là, on est dans le bon. Tant qu’un entraîneur gagne, il a raison. Il y a un moment où, lorsque le relâchement est perceptible, il faut reprendre les choses en main, ne pas laisser l’ensemble s’effilocher au fil des matchs. Les joueurs ne combattent plus autant et on n’a pas retrouvé notre beau jeu."
Christophe Grégoire répète n’avoir que peu de griefs à adresser à ses joueurs à l’entraînement. Pourquoi une telle différence entre semaine et week-end ?
"Il y a toujours eu des joueurs de matchs et des joueurs d’entraînement ! Dominique D’Onofrio me l’a souvent confirmé : certains ne donnaient rien en semaine mais répondaient présents en match. À l’entraîneur de savoir choisir ceux qui seront performants le jour J. Mais les coachs sont un peu têtus…"
À Seraing, n’avez-vous pas trop de joueurs, certes talentueux, mais imprévisibles ?
"C’était déjà le cas la saison dernière. On ne sait jamais si certains, comme Al Badaoui, vont, oui ou non, réussir leur match ! Il y a, pour l’instant, un peu trop de nonchalance. Plusieurs se sont crus plus forts avec leur expérience réussie de la saison 2017/2018."
Pourtant, leur position est moins confortable avec votre possibilité d’enfin pouvoir transférer en janvier !
"Certains vont grincer des dents et pleurer lorsqu’ils se retrouveront sur le banc ou hors des 18 !"
La pression de nouveaux arrivants peut-elle être une explication aux prestations actuelles ?
"On n’en a mis aucune. Que du contraire, on leur a même remis une liste de primes en fonction des résultats ! Je ne comprends pas leur attitude. J’ai parlé avec Théo (Pierrot) samedi et je vais avoir une réunion avec les joueurs."
Venons-en au mercato. Devant, Gueye, sur une jambe, marque tout de même. Quant à Ibou Faye, il semble peu concerné… Trop léger, non ?
"Ibou est désolant, on dirait qu’il se croit le roi de la terre. Nous avons absolument besoin d’un tueur devant (le Messin Gauthier Hein pré sente un profil intéressant, NdlR) ."
Dans le milieu, ne faudrait-il pas de la taille ?
"On a besoin de gabarit (Mahkhtar Ndiaye, de Génération Foot, pourrait revenir, NdlR) , mais aussi d’un vrai patron pour l’équipe et qui sait alors parlementer avec l’arbitre comme le font tous nos adversaires !"
Derrière, vous avez déjà des dossiers en phase de conclusion.
"Mohamed Kane, qui s’entraîne avec Metz, est une certitude. Marcos, l’arrière gauche qui s’entraîne avec nous depuis le début de la saison, est aussi un excellent joueur. On aura plus de solutions. Il faut encore une alternative à droite car Sambu rêve, pense au Real Madrid !"
“Pourquoi ne pas punir un arbitre ?”
Les récents événements dans le milieu du ballon rond professionnel ne surprennent pas spécialement Mario Franchi. “Nullement. Moi qui suis déjà réfractaire à travailler avec des agents ! Hélas, dans le foot moderne, cela est devenu une obligation.”
Un tel phénomène pourrait-il se décliner au niveau amateur ? “Oui, clairement. Lorsque l’on voit les décisions que l’on a subies cette saison… Quand je regarde les images de la moitié de nos matchs, c’est un scandale. Si on ne peut prendre de sanctions à l’égard des arbitres, on n’y arrivera pas. On punit bien un joueur pour une faute ou une insulte, pourquoi pas un arbitre lorsque des faits sont avérés ?”
“On a confiance en Christophe”
Mario Franchi a tout de même eu une discussion avec le T1 métallo. Le président évoque plusieurs sujets chauds de la vie sérésienne. Arbitrage. “Il n’y a pas eu qu’un seul couac cette saison ! Encore samedi, même si on a été mauvais, les goals adverses sont entachés d’erreurs d’arbitrage. Depuis les trois coups, cela nous a coûté 7-8 points, plusieurs penaltys et des questions dans les esprits de nos joueurs au moment de leurs interventions.”
Fifa. “Ne pas avoir pu ajouter de plus-value au groupe depuis plusieurs mercatos a été très frustrant. Il s’agit d’une des sanctions les plus injustes subies au cours de mon existence ! Surtout à l’égard des jeunes, c’est incroyable. On a même dû refuser un poste de délégué à un monsieur de 75 ans. On attend les dernières plaidoiries de février avec impatience.” Avant de pouvoir solliciter des dommages et intérêts auprès de la Fifa en cas de succès.
A cadémie. “La D1B reste une envie réelle, sans quoi on n’aurait pas consenti autant d’efforts. Sans oublier la prochaine arrivée de l’Académie pour les jeunes avec un nouveau synthétique, un nouveau terrain en herbe, 10-12 nouveaux vestiaires, une buvette, des bureaux… Le début des travaux est prévu pour février-mars 2019.”
Grégoire. “Quand ça ne va pas, on se pose aussi des questions sur l’entraîneur. Se remet-il en question ? On a confiance en lui, mais on doit voir si tout est fait afin d’éviter une situation comme celle que nous connaissons. On a eu une discussion. Il n’y aura pas de décision hâtive, il faut réfléchir.”