Djemilla Gontaruk: à Cheratte, un combat pour la vie
Djemilla Gontaruk a traversé des moments très difficiles mais ce samedi, à Cheratte, elle remonte sur le ring
- Publié le 11-10-2018 à 09h16
- Mis à jour le 11-10-2018 à 09h17
Djemilla Gontaruk a traversé des moments très difficiles mais ce samedi, à Cheratte, elle remonte sur le ring Jeunesse difficile, rupture sentimentale qui entraîne toute une série de conséquences… En mai dernier, Djemilla Gontaruk a craqué. "Vivre était devenu trop difficile", dit-elle. "En décembre 2017, déjà, j’étais en dépression profonde. Lors de mon championnat du monde au Kazakhstan, j’étais partout sauf sur le ring. Le soir, dans ma chambre d’hôtel, j’avais écrit ma lettre d’adieu. Je n’étais plus le pitbull, j’étais un caniche."
Les mois qui suivirent furent extrêmement difficiles mais son ange gardien veillait et ce samedi, à Herstal, elle remonte sur le ring. Elle a pu compter ses amis mais une nouvelle fois, c’est la boxe qui doit l’aider. Après deux défaites en championnat du monde et plusieurs mois sans boxer, elle est retombée à la cinquième place mondiale.
Son contrat avec le GMG s’était terminé mais son entraîneur, Urbano Giuliani, ne l’a jamais abandonnée. Il a veillé sur elle comme un père et ce retour, c’est en grande partie à lui qu’elle le doit. Et le GMG lui a rendu une opportunité en la mettant à la tête de l’affiche de son gala de rentrée.
Sur le ring, sa recette ne changera pas. Elle donnera tout, mettra de l’énergie dans son combat parce que c’est son style.
Mais c’est une autre Djemilla que le public découvrira. Plus féminine, plus en rapport avec la véritable personnalité qu’elle a longtemps cachée sous sa carapace de pitbull. Une jeune femme sensible, intelligente, terriblement empathique. "Cette fois, sur le ring, je serai celle qui ressemble le plus à une femme, même si ces longs cheveux ne sont vraiment pas faciles à gérer", sourit-elle en faisant référence au crâne rasé de son adversaire.
Face à Monica Gentili (6 victoires dont 1 par K.-O. et 9 défaites dont 2 par K.-O.), dans trois catégories de poids supérieures à la sienne, elle ne part pas nécessairement favorite. "Monica a d’ailleurs accepté très vite le combat et elle n’a perdu qu’aux points contre Delfine Persoon mais si Urbano m’autorise à combattre, c’est parce qu’il sait que j’ai la puissance suffisante", dit-elle, en vraie championne qui ne monte sur le ring que pour la victoire.
Pour elle, cependant, l’importance de ce combat est ailleurs.
Six semaines de lutte contre elle-même
Le combat face à Monica Gentili est prévu en 6 rounds de 2 minutes. Mais pour Djemilla, il y a longtemps qu’il a commencé.
“En raison des antidépresseurs, la balance montait très haut. Combien ? Je ne veux pas le dire. Mais jamais je n’avais pesé autant.” Après s’être “désintoxiquée le corps et la tête”, elle a recommencé à travailler sérieusement début septembre afin d’être au poids ce vendredi, faisant preuve d’une volonté exemplaire. “Je peux vous dire que mon frigo est déjà plein pour dimanche matin”, rigole-t-elle, sachant tout de même que, quoi qu’il arrive, elle devra encore surveiller son poids pour redescendre de catégorie en vue des prochains combats.
Car la couronne mondiale brille toujours dans un coin de sa tête.