Ces coaches sur la touche à l'heure de la reprise: "La loi du football et du marché"
Tibor Balog, comme d'Achchille, Lenti ou Di Giugno, fait partie des entraîneurs qui n'ont pas retrouvé de poste
- Publié le 04-09-2018 à 14h44
- Mis à jour le 04-09-2018 à 14h50
Tibor Balog, comme d'Achchille, Lenti ou Di Giugno, fait partie des entraîneurs qui n'ont pas retrouvé de poste
Alors que la majorité des entraîneurs ont repris le chemin du championnat depuis longtemps, d’autres ont laissé leur cartable au placard. Cette année, ils n’ont pas de leçons à donner. Ils patientent, dans l’espoir d’obtenir bientôt une place dans un bon établissement.
"Il faut s’y habituer", explique l’expérimenté Tibor Balog. "C’est la loi du football et du marché. Dans la région, les possibilités ne sont pas nombreuses, alors qu’il y a de plus en plus d’entraîneurs qui ont un diplôme."
Dans la cour de récré, il n’est pas simple de se faire une place. C’est alors l’occasion de profiter d’un peu de temps en famille.
"Le football, c’est exigeant. Cela demande un investissement de tous les instants. Alors quand on n’a pas de club, on peut passer des moments avec les siens et s’occuper de différentes choses à la maison."
Mais la passion est là. Il n’est donc pas simple de rester sous le préau pendant que les autres disputent des matches. "Je ne suis pas inactif. J’ai des contacts avec Laslö Boloni. Je compte aller suivre ses entraînements, du côté de l’Antwerp. J’ai également envie de le faire avec Felice Mazzù. C’est toujours intéressant d’étudier le travail des autres."
Un entraîneur doit également pouvoir faire preuve de patience. "Je n’ai pas reçu la moindre proposition, en Belgique. Par contre, j’ai eu des offres à l’étranger."
Mais pour cela , Tibor Balog doit accepter d’investir. "Il faut alors obtenir la licence pro. J’ai mon diplôme d’UEFA A. Mais le dernier diplôme demande un investissement financier important. Ce n’est pas l’assurance de pouvoir entraîner. C’est un calcul à faire."
Aujourd’hui, le monde du football évolue rapidement, selon l’ancien mentor de l’Olympic, Châtelet ou encore La Louvière.
"Avant, un club te contactait pour te proposer une place. Il discutait avec toi et trouvait un accord. Actuellement, il te faut un manager. C’est lui qui te place à droite ou à gaucher, avec ou sans expérience. Cela se voit en D1… Un bon CV ou un parcours, cela ne compte plus vraiment."
Tibor Balog prend son mal en patience. "On me retrouvera peut-être l’année prochaine. Ce n’est pas mon genre d’aller démarcher les clubs."
Jean-Louis d’Acchille: “Je savoure mes moments”
La situation de Jean-Louis d’Acchille est légèrement différente de nos autres témoignages. Le Trazegnien a en effet décidé lui même de sa situation ayant annoncé au début du 2e tour du dernier championnat qu’il mettait un terme à sa collaboration avec l’Entité Manageoise. Et si le flirt avec le Stade Brainois n’a pas été plus loin pour cette saison, se retrouver sans club ne lui procure pas de manque. “Pas encore en tout cas. Peut-être plus tard, j’irai voir un match de Manage”, commence celui qui a vu ses horaires professionnels modifiés. “Pour l’instant, je savoure mes moments, je fais du jogging, je vois davantage la famille mais je n’ai pas encore été voir un match, le déclic ne s’est pas encore fait. J’ai toujours tout fait à fond mais maintenant, je prends un peu plus de temps.”
Salvatore Lenti: “D’autres projets”
L’ancien mentor du RCCF et de Waterloo commence par nous expliquer sa situation actuelle : “Je vis cela bien, car je suis actif au niveau professionnel. Je m’investis dans d’autres projets. Je ne ressens pas de manque. Ma dernière saison ne fut pas une bonne expérience. On ne m’a pas laissé travailler. Je prends du recul. Je cherche à m’améliorer dans certains domaines. J’ai envie d’entraîner une équipe avec un club stable. Je voudrais pouvoir entraîner une équipe au niveau de l’élite. Mais cela coûte cher. Quand tu n’as pas été pro, c’est plus compliqué. Cela demande un investissement et du temps. Je sais que même les coaches de l’élite n’ont pas de club. C’est un drôle de milieu. Il faut se mettre sur le marché et être capable de se vendre. J’ai eu quelques propositions. Je me dis que ça viendra pendant l’année. Mais j’ai envie d’un beau projet afin de pouvoir effectuer un travail de qualité.”
Giuseppe Farese: "“Je profite de la famille”
Viré du Stade Brainois à quelques semaines de la fin de la défunte saison, Giuseppe Farese est toujours sans club. Une situation qui ne le perturbe pas du tout. “Je ne recherche pas vraiment. Je pars du principe que si quelqu’un vient me solliciter, c’est qu’il me donne sa confiance”, explique le Louviérois qui ne ressent aucun manque. “Non, du tout. Je ne vais d’ailleurs voir aucun match, même pas samedi le derby louviérois. Moi, ce qui m’intéresse, c’est de former un groupe, de trouver des solutions. Pas d’être spectateur.” Sauf pour ses enfants. “Je profite en effet de la famille. Je vais voir mes enfants jouer en U11 et U9 de l’URLC. Dans mes projets, j’ai peut-être dans la tête de passer le brevet Uefa A. Mais ça demande du temps et un investissement financier. Je dois analyser la faisabilité.”
Michel Di Giugno: “Les U18 de Charleroi”
“Je me suis engagé à temps plein avec le Sporting de Charleroi. Je m’occupe des U18 et j’ai d’autres casquettes. J’accompagne les meilleurs éléments. J’élabore des plans de formation. Je n’ai pas le temps de m’ennuyer. Il est certain que la période sans club est toujours compliquée pour un entraîneur. C’est bien de prendre du temps pour soi, mais le terrain manque rapidement. Les jeunes, ce n’est pas la même excitation que les séniors. Mais c’est tout aussi passionnant. Je peux aider un gamin à évoluer et voir les résultats. Cela n’a pas de prix. Aujourd’hui, mon emploi du temps est plein. Je vis football. C’est parfait.”