Licaï Pourtois championne du monde de ju-jitsu: "Je vis un rêve de gosse"
Souvent sacrée chez les jeunes, la Binchoise a été couronnée championne du monde - 55kg chez les seniors.
- Publié le 27-11-2018 à 11h46
- Mis à jour le 27-11-2018 à 11h59
Souvent sacrée chez les jeunes, la Binchoise a été couronnée championne du monde - 55kg chez les seniors.
Le ju-jitsu, art martial très peu médiatisé chez nous, a été mis en lumière par l’exploit de Licai Pourtois, jeune combattante de 21 ans qui vient de décrocher un sacre mondial en moins de 55 kg. Après avoir réalisé un rêve de gosse, la Belge avait encore du mal à réaliser ce qu’elle souhaitait depuis petite. Retour sur la vie d’une battante, qui a réalisé un Mondial hors norme à Malmö en Suède.
Le ju-jitsu est-il un mode de vie pour vous ?
"Oui, clairement. Je vis de ma passion. Je suis, depuis janvier, considérée comme sportive de haut niveau. Je jongle entre le sport à Pepinster avec mes études d’ostéopathie à Bruxelles. L’avantage avec mon statut est que je peux étaler les cours sur un plus long laps de temps. Sinon ce serait difficile de tout combiner correctement…"
C’est un sport très ancien… Trop peu développé selon vous ?
"Il est en train de prendre de l’ampleur. La Fédération internationale (JJIF) se structure de mieux en mieux. On espère participer aux JO 2024 à Paris !"
Les championnats du monde étaient relevés cette année ?
"C’était ma première année obligatoire en seniors (21 ans). Je n’ai pas eu de tirage favorable… Mais je suis montée en puissance au fil des combats. J’ai dû alterner force, tactique, intelligence. C’était une compétition difficile dès son entame."
Quelles sensations animent le corps quand on réalise une telle performance ?
"Je vis un rêve de gosse. Je voulais décrocher un podium et pensais secrètement à la victoire finale. C’est très fort ce qu’il se passe quand on apprend le résultat final. J’ai du mal à réaliser la chose, encore à l’heure actuelle. Je veux continuer sur cette voie. Le retour à la réalité, à ma vie normale va faire du bien… Les examens arrivent et je dois consacrer du temps à ma famille et mes amis."
Vous étoffez donc encore un peu plus votre palmarès…
"(Rires) Mais ce titre n’est pas équivalent aux autres. J’ai déjà remporté des compétitions internationales en aspirants (-18), en juniors (-21) mais celui-ci est la consécration de tellement de choses. J’ai gagné les Mondiaux juniors en 2017. Cette année, je suis arrivée deuxième aux championnats d’Europe. Cette victoire est la plus belle chose qui me soit arrivée !"
Une faim de Louveteau
La championne n’en est pas à son coup d’essai. Déjà plus jeune, elle combattait dans la catégorie senior histoire de parfaire un style de combat bien défini. Au plus grand regret des autres athlètes, la jeune fille, âgée maintenant de 21 ans, enchaînait de superbes performances dans toutes les catégories où elle se présentait. Comme quoi la volonté de s’améliorer est à jumeler avec le talent pur pour former une athlète complète. “La différence entre les différentes catégories ? Il y a vraiment un monde de d’écart ! Il y a tout à prendre en compte quand on y repense. Il faut adapter une intelligence de combat. Il est important d’adopter une stratégie de combat en senior. Dans la catégorie du dessous, si on rentre bien dedans, cela peut suffire. Tout est une question d’expérience.”