Serge Debacker, remercié après 20 ans à Ganshoren: "J’avais rêvé d’une autre sortie"
Deux semaines après son limogeage, Serge Debacker se dit prêt à rebondir
- Publié le 08-11-2018 à 12h28
- Mis à jour le 08-11-2018 à 12h29
Deux semaines après son limogeage, Serge Debacker se dit prêt à rebondir
Il y a un peu plus de deux semaines, Serge Debacker était limogé de son poste d’entraîneur à Ganshoren. En l’espace d’un instant, la direction venait de balayer 20 années de fidélité à un seul et même club. Une décision que l’homme n’a toujours pas digérée, malgré son envie de rebondir et de se lancer dans un nouveau challenge.
Serge, deux semaines après votre limogeage, vous commencez à digérer la décision ?
"20 ans dans un club, ça ne se digère pas en un claquement de doigts. La colère est quelque peu atténuée mais mon limogeage n’est pas digéré. J’espère donc rapidement reprendre le chemin des terrains avec un autre club, pour oublier tout ça."
Comment avez-vous vécu cette période jusqu’à l’annonce de votre limogeage ?
"Notre début de saison a été très compliqué, notamment à cause de cette malchance au niveau des blessés, ce qui ne m’a pas permis de pouvoir utiliser tout le potentiel d’un groupe qui était, à la base, de qualité. J’ai dû jongler avec ces absences et finalement, je n’ai jamais su trouver un juste équilibre dans mon équipe. Et une fois que les résultats n’ont pas suivi, un peu de négativisme s’est installé dans le groupe, sans toutefois que cela crée de problèmes entre nous. Comme les défaites s’enchaînaient, la panique s’est emparée de certains dirigeants et je l’ai payé au prix fort."
L’annonce a-t-elle été un choc ?
"Ma colère ne vient pas du fait que j’ai été remercié car je savais que ça me pendait au nez, vu les résultats. Ce que je n’accepte pas, c’est la façon dont ça s’est passé. C’est un manque de respect par rapport à mes vingt années de fidélité au club."
D’autant que vous aviez rêvé d’une autre fin…
"Avec certains membres du club, on avait prévu une autre fin pour moi puisque j’avais décidé de quitter Ganshoren au terme de cette saison. Je voulais atteindre ce chiffre des 20 ans et partir la tête haute. Malheureusement, certaines personnes ont paniqué et je suis triste de voir mon aventure se terminer de la sorte. J’avais rêvé d’une autre sortie."
Vous auriez aimé qu’on vous laisse un peu plus de temps ?
"Au vu de la qualité présente dans ce groupe, je sais que je serais parvenu à faire des résultats avec cette équipe. Je souhaite bonne chance à Michel dans ce challenge. Pour ma part, je ne suis pour le moment pas prêt à remettre un pied à Ganshoren."
“Le football rythmait ma vie”
Pour la première fois en 20 ans, Serge Debacker se retrouve sans club. Un changement de rythme brutal auquel il doit s’habituer. “Je profite de ce temps libre pour faire certaines choses que je n’ai pas pu faire pendant longtemps. Ce mardi, je suis notamment parti une journée à la mer. Mais je dois aussi reconnaître que ce n’est pas facile d’être privé de ce football qui rythmait ma vie. Ça me fait bizarre de ne pas devoir préparer mes entraînements, mes matches, mes analyses…”
Depuis son limogeage, il est toutefois retourné dans un stade : le Machtens. “J’ai toujours été un fan du RWDM et depuis que je ne suis plus entraîneur, je ne manque plus un de leurs matches. Je peux désormais les suivre en tant que supporter, même si j’ai encore un peu de mal à me défaire de mes réflexes d’entraîneur qui analyse en permanence le jeu. Je dois réapprendre à savourer le football comme un supporter.”
“Cette montée en promotion”
En passant 20 ans dans un club, on a le temps de se forger de beaux souvenirs. Serge Debacker n’échappe pas à la règle. “J’ai eu beaucoup de plaisir à coacher Ganshoren pendant 20 ans et la balance penche fortement du côté des bons souvenirs. Au cours de cette belle aventure, mon plus grand moment, ça reste quand même cette montée de P1 en promotion avec cette victoire contre la RUSAS en finale du tour final. C’était quelque chose de totalement inattendu et ça a créé une émotion incroyable, avec un terrible groupe, aussi talentueux sur le terrain qu’au niveau de la mentalité.”
Il y a aussi eu toutes ces rencontres. “J’ai rencontré tellement de bonnes personnes. Beaucoup sont devenus de vrais amis, que je retrouve encore régulièrement. Je vais souvent manger avec certains anciens joueurs. Il y en a tellement que je préfère ne pas les nommer au risque d’en oublier.”
“Vous me reverrez avant le Nouvel An”
Passionné par son métier d’entraîneur depuis tant d’années, Serge Debacker est un homme de terrain. Malgré le coup dur qu’il vient de vivre, la passion et l’envie de relever un nouveau challenge sont bel et bien présentes. “J’ai déjà reçu quelques propositions. Je viens notamment de rencontrer les dirigeants d’un club évoluant en D2 amateurs mais, pour des raisons pratiques, j’ai décliné leur offre car je n’avais pas envie de faire une heure de route par trajet.”
D’autres touches existent. “J’aimerais trouver un club dans la région, dans les alentours de Bruxelles, même si ça doit être dans des divisions inférieures. Pour l’instant, je suis à l’écoute mais une chose est sûre, d’ici le Nouvel An, vous me reverrez à la tête d’une équipe.”