Le tour du monde de Jérôme Deghislage: "J’étais arrivé à saturation avec le football"
L'ancien défenseur central du Léopold a fait une épopée autour du monde.
- Publié le 14-11-2018 à 12h00
- Mis à jour le 14-11-2018 à 12h02
L'ancien défenseur central du Léopold a fait une épopée autour du monde.
Pendant plus d’un an, Jérôme Deghislage, ancien joueur du Léopold notamment, a parcouru le monde. De l’Amérique centrale (Cuba), l’Amérique du Sud, à l’Asie et l’Indonésie en passant par la Nouvelle-Zélande, ce diplômé en éducation physique de l’Isep (ULB, 2010), actuellement enseignant à l’athénée André Thomas de Forest, a bourlingué autour du monde et connu des sensations fortes.
Jérôme, quel a été l’élément déclencheur d’un tel voyage ?
"Certainement un côté aventurier, l’envie de découvrir ce qui se passe de l’autre côté de la planète. Lors de ma dernière saison au Léo, j’étais arrivé à saturation. Je m’en suis confié au coach, et on m’a alors signifié que je ne devais plus venir. J’ai malgré tout pu jouer le dernier match où Richard Burgo m’a même confié le brassard de capitaine. Ce fut aussi le moment de mettre mon projet de voyage à exécution."
Quels furent les pays qui vous ont le plus marqué ?
"J’ai découvert au Chili un pays extraordinaire, avec le désert au nord et la Patagonie au sud, où j’ai effectué un trek de trois jours qui m’a permis d’apprendre énormément sur moi-même. Lorsque l’on se trouve dans des conditions tout à fait inconfortables, il faut pouvoir faire confiance à l’environnement et à soi-même. Au cours d’un de ces treks, une avalanche a eu lieu peu de temps après mon passage. Cuba fut un peu décevant, J’ai aussi découvert le Pérou et la Bolivie."
Quelle fut la suite du périple ?
"Trois mois en Nouvelle-Zélande, où j’ai même acheté un van pour mieux parcourir le pays. J’y ai rencontré de nombreuses personnes, dont des Français. Je me souviens d’un saut en parachute. J’ai aussi cédé à la tentation du tatouage, dans le style maori."
Vous avez ensuite rejoint l’Asie ?
"Exactement, le Myanmar, la Thaïlande, le Laos, l’Indonésie, où je suis resté deux mois et où j’ai rencontré Sybille, une manager suisse, grande voyageuse devant l’éternel, qui travaille dans un centre de revalidation en Suisse. J’ai également fait un crochet par le Sri Lanka, où Vincent Bilstein, l’actuel T2 de Wavre-Limal et frère de Gregory, est venu me rejoindre. Le foot n’est jamais très loin."
Coup de foudre au Laos
Dans le langage courant, ce concept du coup de foudre correspond à une attraction fulgurante entre deux personnes, qui les pousse dans les bras, et dans les draps, l’une de l’autre. Mais au sens propre et géographique du terme, la foudre évoque surtout les éclairs dans un ciel menaçant, le tonnerre qui gronde, les orages. Il en existe même des chasseurs. Mais ici, il ne s’agit pas de course aux photos les plus impressionnantes. Mais bien d’échapper à un accident grave ou à la mort, tout simplement. “Je voulais absolument accéder au sommet d’une montagne et y passer la nuit pour pouvoir admirer le lever du soleil le lendemain matin. Plusieurs heures étaient nécessaires pour cette expédition. Nous étions quatre, deux Français, une Italienne et moi. Lors de l’ascension, il faisait beau, le ciel était clair et dégagé. Au fur et à mesure que nous avancions, le ciel est devenu très lourd et menaçant, des éclairs l’ont véritablement déchiré, je n’en avais jamais vu de pareils. Le tonnerre a grondé, de plus en plus fort. À proximité du sommet, nous nous sommes retrouvés sur une petite plate-forme en bois, qui était notre objectif de départ.”
Mais l’aventure prit une autre tournure : “Un Laotien s’y trouvait également. J’ai filmé les éclairs avec ma caméra, ensuite le Laotien a tendu son smartphone pour prendre une photo. Tout à coup, la foudre l’a transpercé de part en part avant de s’engouffrer dans le sol. L’onde de choc provoquée par ce phénomène naturel m’a projeté à deux mètres de l’impact. J’ai été balancé dans le ravin tout proche contre des rochers et blessé au visage, soigné à l’hôpital, sans conséquences graves, mais ce souvenir restera à jamais marqué dans ma mémoire. Quant au Laotien, il s’en est également sorti, mais a certainement vu la mort d’encore plus près.”
Cet épisode modifie quelque peu l’aspect romantique du coup de foudre…
La barque, la traversée et le glacier
Trois jours de marche aller-retour, tel était le délai pour rejoindre un bras d’eau, le traverser et rejoindre un point de vue duquel on pouvait admirer un glacier, en Patagonie.
Une aventure pour laquelle un moyen de locomotion était nécessaire, voire indispensable…
“Une barque est à disposition des voyageurs, de part et d’autre des deux rives. Après un jour de marche, lorsque j’ai enfin repéré cette barque, elle était gorgée d’eau. J’ai donc dû commencer par écoper. Ensuite la traversée, pas une énorme distance, mais des courants assez forts et surtout de nombreux icebergs, menaçants. Mais quel magnifique spectacle une fois arrivé à destination.”