"Le RWDM, le club qui m'a le plus marqué"

Jean-Paul, comment ça se passe pour vous à Kosova ?

"Je me sens bien, l’envie de jouer au football et de prendre du plaisir sur le terrain est toujours présente. Entouré par un bon groupe, je continue à m’amuser chaque week-end."

Comment avez-vous atterri à Kosova ?

"Le coach m’a suivi de près puisque j’évoluais au Sporting Bruxelles la saison dernière, l’un de ses anciens clubs. Ils m’ont contacté et j’ai rapidement accepté de les rejoindre. Un choix que je ne regrette pas car je me retrouve dans un groupe au sein duquel il y a plein de bons joueurs. Je suis là pour leur apporter mon expérience et mon vécu dans ce milieu du football. Sans oublier mon envie de toujours vouloir jouer et marquer des buts."

Des buts, justement, vous en marquez encore beaucoup ?

"Je n’en ai inscrit que quatre. Pour certains cela semble suffisant, pas pour moi. Mais aujourd’hui, l’essentiel pour moi n’est plus de marquer mais d’aider l’équipe à gagner. Je prends désormais autant de plaisir à marquer qu’à délivrer des assists."

Mais rien ne vaut la sensation que peut apporter un but…

"Marquer un but m’apporte toujours le même bonheur. Mais l’essentiel, c’est la victoire de l’équipe."

Cela fait désormais deux ans que vous évoluez en P1. Comment avez-vous vécu le passage de l’échelon national au provincial ?

"Tout ça était un peu nouveau pour moi, j’ai dû m’adapter. Je ne le cache pas, ça a été difficile au début. J’ai dû me faire à l’état des terrains et à un autre football où le physique est bien plus présent."

Aujourd’hui, on vous sent plus à l’aise.

"La transition n’a pas été facile mais j’ai fini par trouver ma place. J’ai d’ailleurs terminé parmi les trois meilleurs buteurs du championnat la saison dernière avec le Sporting Bruxelles."

Avec Kosova, quelles sont les ambitions ?

"On veut jouer le haut du tableau. Le top 5 est notre ambition."

Une relation particulière avec les supporters molenbeekois

Avant de découvrir le football provincial, c’est au RWDM que Jean-Paul Lutula a vécu sa dernière expérience à l’échelon national. Un retour dans un stade Machtens qu’il avait découvert avec le Brussels et qui l’a de nouveau fait vibrer grâce au RWDM. Un passage qui marquera à jamais la vie de l’attaquant. “Le RWDM, c’est le club qui m’a le plus marqué tout simplement parce que je sais que c’est un privilège d’être dans le cœur de ces supporters. Et depuis mon passage au FC Brussels, je l’ai toujours été. Pour eux, j’ai toujours donné le meilleur de moi-même, j’ai toujours mouillé le maillot pour essayer de leur rendre l’affection qu’ils me portaient. Depuis cette époque du Brussels, il y a toujours eu une grande complicité entre les supporters et moi. Alors, quand le RWDM a repris, je me suis dit que je devais revivre à nouveau ces grands moments.”

Finalement, ce fut une belle aventure pour Lutula, au-delà de toutes ses espérances. “Ça a été une magnifique expérience, couronnée par ce titre de champion. Ce fut un moment magique, d’autant plus qu’il s’agissait de mon tout premier titre de champion en Europe. J’ai vécu plusieurs sacres en Afrique mais celui remporté avec le RWDM avait une saveur particulière. Un titre conquis au bout du suspense, lors de la dernière journée, après une lutte avec Rebecq qui a duré toute la saison.”

Même s’il aurait aimé prolonger l’aventure avec le RWDM lors de sa montée en D2 amateurs, Jean-Paul Lutula a quitté le club molenbeekois, non sans l’avoir marqué. Et les supporters ne l’oublient pas.

“Je suis déjà retourné quelques fois là-bas et je suis heureux de voir qu’ils ne m’oublient pas. Je me souviendrai toujours de cette saison au RWDM et de certaines montées au jeu. Alors que j’étais sur le banc, les supporters scandaient mon nom pour que je rentre. Et il est arrivé à plusieurs reprises que je marque un but quelques instants après ma montée. Tout ça a renforcé notre belle relation. Des supporters qui sont présents dans les bons moments comme dans les moments plus difficiles.”

Il a joué en Chine et au Qatar

La carrière de Jean-Paul Lutula, elle a été marquée par deux expériences inédites. Alors qu’il évoluait au Brussels, Johan Vermeersch a décidé de le prêter quelques mois en… Chine. Dans la foulée, il a découvert le Qatar où il a joué durant deux ans. “Le mode de vie et le football sont totalement différents de ce qu’on connaît en Europe. Mais j’ai toujours eu cette faculté à m’adapter rapidement, ce qui m’a permis de vivre pleinement ces deux belles expériences.”

Loin de ses racines et des supporters qui l’ont fait vibrer, l’attaquant a toujours tout donné. Cette rage de vaincre, c’est sa plus grande fierté. “Je n’ai peut-être pas gagné des millions, mais j’ai gagné bien plus partout où je suis passé : le respect. Partout où je suis passé, j’ai fait mon travail à 200 %. En Chine, j’ai terminé 3e meilleur buteur du championnat et j’ai été élu meilleur joueur de l’équipe. Au Qatar, j’ai été vice-champion et meilleur buteur de D2. Un titre individuel que j’ai aussi gagné à Rebecq. C’est une grande fierté d’avoir pu laisser un bon souvenir de mon passage dans chacun des clubs dont j’ai porté les couleurs.”