Le karatéka Abdelkarim Bouzkik brille sur la scène européenne: "Mon parcours ? Une grande fierté"
En avril dernier, le Schaerbeekois Abdelkarim Bouzkik décrochait son premier titre individuel de champion d’Europe. Il y a quelques jours, c’est avec deux médailles de bronze qu’il est revenu du championnat d’Europe ESKA. De quoi couronner une carrière faite de sacrifices pour celui qui évolue sous les ordres du Sensei Mansour au Yamatsuki Karaté Bruxelles.
- Publié le 06-12-2018 à 13h57
En avril dernier, le Schaerbeekois Abdelkarim Bouzkik décrochait son premier titre individuel de champion d’Europe. Il y a quelques jours, c’est avec deux médailles de bronze qu’il est revenu du championnat d’Europe ESKA. De quoi couronner une carrière faite de sacrifices pour celui qui évolue sous les ordres du Sensei Mansour au Yamatsuki Karaté Bruxelles.
Comme avez-vous vécu vos derniers championnats d’Europe ?
"Je suis plutôt satisfait de mes prestations, que ce soit en individuel ou en équipe. Sur le plan individuel, j’ai dû livrer cinq combats avant d’arriver en demi-finale, un stade qu’on a également atteint en équipe, éliminés par l’Angleterre, après avoir sorti le Pays de Galles."
Ce combat face aux Anglais vous a coûté plus que la défaite par équipe…
"Malheureusement, je me suis blessé durant ce combat, ce qui m’a empêché de combattre en individuel, ne me permettant pas de faire mieux qu’une troisième place."
Du coup, il y a un petit goût de trop peu avec ces deux médailles de bronze ?
"C’est d’autant plus râlant que j’avais décroché un titre de champion d’Europe l’année dernière et que je me sentais capable de rééditer une telle performance. J’espère pouvoir prendre ma revanche lors de ma prochaine compétition européenne prévue au printemps prochain."
Si on revient sur ce titre de champion d’Europe décroché en avril dernier, pouvez-vous nous décrire l’émotion vécue ce jour-là ?
"C’était une fierté, un grand moment que j’ai pu partager avec ma famille. J’avais déjà connu les joies d’un sacre européen en 2014, mais c’était par équipe et chez les juniors. Ici, c’était une première en seniors et en individuel, à laquelle j’ai pu ajouter un autre sacre en équipe."
Ces premiers titres européens, c’est une sorte d’aboutissement après de nombreuses années de travail ?
"Je fais du karaté depuis l’âge de six ans, j’ai beaucoup travaillé durant de nombreuses années pour arriver à ce niveau et aujourd’hui, le travail paie. Une fois sur le podium, je me suis repassé les images de ces heures d’entraînement. Il faut savoir que je m’entraîne quasiment tous les jours pour être au top de ma forme et de mon art."
“Le karaté m’a canalisé”
Abdelkarim Bouzkik le reconnaît, sans le karaté, il aurait peut-être mal tourné. Le karaté, c’est à l’âge de six ans qu’Abdelkarim l’a découvert. Avant de devenir une passion, c’était surtout une façon de canaliser son trop-plein d’énergie. De le ramener sur le bon chemin aussi. “Déjà petit, j’étais un enfant un peu trop turbulent, qui bougeait partout et qui s’était déjà fait sa petite réputation d’enfant difficile alors que je n’étais encore qu’en primaires. Heureusement, j’ai eu la chance qu’un club de karaté se situait juste à côté de mon école. Je me suis inscrit et je dois le reconnaître, le karaté m’a calmé, canalisé. Il a aussi forgé mon caractère, m’a offert une personnalité forte et m’a donné confiance en moi.” Abdelkarim ne s’en cache pas, sans le karaté, il aurait peut-être mal tourné. “J’aurais sûrement été une autre personne. Quelqu’un de nerveux qui démarre au quart de tour. Le karaté a été une leçon de vie pour moi. Ce sport m’a appris à respecter les autres et à ne sous-estimer personne. J’ai vu des petits battre des grands, des minces vaincre des costauds. Tout ça m’a ouvert les yeux sur plein de choses et m’a fait comprendre que je devais me calmer et redescendre les pieds sur terre.”
Au fil des années, Abdelkarim s’est construit une personnalité faite de valeurs. Des valeurs inculquées par le karaté, qu’il tente de partager avec son entourage dans la vie de tous les jours. “Le karaté m’a permis de rester humble et simple. Des valeurs que je véhicule au quotidien. Quand je vois des gens s’énerver pour un rien ou se prendre la tête pour des futilités, j’ai désormais les mots justes pour leur permettre de relativiser et de comprendre qu’il y a bien pire ailleurs.”
Les Jeux olympiques en ligne de mire
Après avoir conquis l’Europe, Abdelkarim Bouzkik compte se lancer à l’assaut du monde. Et dans un coin de sa tête, il a évidemment les Jeux olympiques de 2020. “C’est le rêve de tout athlète et c’est pour ça que je m’entraîne aussi dur.”
Pour atteindre son objectif, le Bruxellois se donnera les moyens de réussir, même s’il devra composer avec un statut d’athlète non professionnel. “Contrairement à d’autres pays, comme la France par exemple, les karatékas belges ne sont pas professionnels. Comme d’autres, j’ai donc un travail sur le côté, qui ne me permet pas de m’entraîner autant que je le voudrais. Malgré tout, avec un entraînement plus réduit que certains, je parviens à réaliser de bons résultats sur la scène internationale. Du coup, je suis positif et je me permets de croire en mon rêve d’aller aux Jeux olympiques.”
CV Express
1. Lieu et date de naissance
le 7 mai 1993 à Etterbeek. 2. Lieu de résidence
Schaerbeek. 3. Profession
Indépendant dans le milieu du déménagement. 4. Spécificité et catégorie
Les combats. Catégorie Lourds, plus de 84 kgs. 5. Palmarès
Champion d’Europe 2018 JKA, médaillé de bronze aux championnats d’Europe ESKA.