Ath : Ideta met au frigo le projet agrivoltaïque
Le bourgmestre d’Ath et président d’Ideta, Bruno Lefebvre, annonce que l’intercommunale met au frigo le projet agrivoltaîque entre Ath et Rebaix.
- Publié le 23-04-2024 à 09h02
Interpellé par Philippe Duvivier (Indépendant, tendance Les Engagés) lors du conseil communal de ce lundi, le bourgmestre d’Ath a annoncé que l’important projet agrivoltaïque mené par l’intercommunale Ideta et la société Ether Energy est mis au frigo. “J’ai demandé de stater le dossier ; tant que nous ne voyons pas plus clair et que le Gouvernement wallon ne prend pas des mesures claires, ce dossier ne sortira plus” indique celui qui est aussi président de l’intercommunale Ideta.
”Je suppose jusqu’aux élections communales ?” réagit Philippe Duvivier.
”Je ne serai pas non plus un éternel président de l’intercommunale, mais en tout cas je trouve qu’aujourd’hui ce dossier n’est pas prêt du tout” dit encore Bruno Lefebvre. “Et tout le monde n’a pas l’air d’accord sur la façon dont on doit avancer, donc autant arrêter ce dossier aujourd’hui.”
On observera donc évidemment avec attention si ce projet reviendra après le 13 octobre prochain. À l’automne dernier, on apprenait que la société Ether Energy (en partenariat avec Ideta) voulait créer un parc agrivoltaïque sur une quinzaine d’hectares de prairie entre le chemin de Bilhée et la Dendre, à Ath (le long de la N56). Ce projet constituerait évidemment un fameux coup de poing, à quelques mètres de la Dendre, au-delà de ses conséquences au niveau de la gestion des terrains agricoles, et d’aucuns s’en étaient émus au conseil communal d’Ath.
Le rendement locatif pour des surfaces liées à des projets agrivoltaïques pourrait être jusqu’à vingt fois supérieur à celui d’un bail à ferme classique, selon la FUGEA. On imagine les convoitises.
"Pas de projets alibis"
Voilà quelques semaines, la Fédération Unie de Groupements d’Éleveurs et d’Agriculteurs (FUGEA) que préside d’ailleurs Philippe Duvivier s’est émue d’une circulaire récente du ministre Borsus, moins stricte à propos des projets agrivoltaïques. Ce texte du 14 mars a été publié au Moniteur Belge le 16 avril. “La ligne de conduite est de privilégier l’installation intégrée dans le paysage et qui n’a pas d’impact sur l’occupation du sol” lit-on notamment dans le préambule. “Toute soustraction de terres agricoles à leur fonction est de nature à accentuer leur faible disponibilité et d’amener une pression sur les terres avoisinantes. Le foncier agricole étant en proie à des pressions multiples, la problématique de l’accès au foncier se pose donc avec acuité. Le développement de la filière photovoltaïque ne peut dès lors s’envisager que pour autant que les projets n’accentuent pas cette pression.”
Le ministre Willy Borsus précisait plus récemment dans nos colonnes qu’il ne voulait pas de “projets alibis”. “Il ne suffit pas de mettre des moutons en dessous des panneaux ou de faire du maraîchage pour rentrer un dossier…”