Les associations qui viennent en aide aux abris de jour et de nuit remerciées symboliquement par la ville de Mouscron
La Ville de Mouscron peut compter sur un tissu associatif fidèle et des partenaires très actifs. Une chance colossale pour les structures d’accueil et les personnes qui les fréquentent.
- Publié le 20-04-2024 à 10h55
Une grande table, du café, des viennoiseries. Mercredi matin, la Ville de Mouscron accueillait quatre associations dans les locaux de l’abri de jour. Le but de la manœuvre est louable : remercier modestement les ASBL qui apportent régulièrement leur soutien à la structure d’accueil géré par la commune et par extension, aux personnes sans-abri.
Ces associations se nomment la Croix-Rouge de Mouscron, l’ASBL Estrella, la Mosquée de Mouscron et le Relais du Cœur du Mont-à-Leux, “sans oublier Ismaël (du salon de coiffure Industrie Barber) qui propose des coupes gratuites aux personnes accueillies à l’abri de jour et à l’abri de nuit”, indique Didier Mispelaere.
Le soutien de ces quatre précieux partenaires était particulièrement marqué lors de la période du plan grand froid, qui s’est achevée le 31 mars. “Le Resto du Cœur voisin est fermé le week-end. En conséquence, des repas ont pu être donnés le samedi et le dimanche aux personnes démunies dans l’abri de jour, grâce au soutien de ces associations qui nous ont fournies à manger”, résume Vinciane Galloo, la responsable du service des affaires sociales. Du côté des travailleurs sociaux, on mesure toute la chance de compter sur quatre associations aussi fidèles et actives dans la lutte contre la précarité. “Seulement les gens qui ont recours à ces ASBL peuvent savoir à quel point elles sont indispensables.”
”Quand on a la chance d’avoir, on partage”
Quand le CPAS fournit le pain, le fromage et la charcuterie pour le repas du soir à l’abri de nuit, les autres structures prennent le relais ensuite. Comme lors des fêtes de fin d’année, où la Mosquée organisait un repas couscous pour les bénéficiaires de l’abri de jour. “Nos partenaires sont toujours sur le terrain. À chaque fois qu’on les sollicite, ils nous viennent en aide, y compris en dehors des périodes plus critiques comme le plan grand froid”, reprend Didier Mispelaere.
Bénévole historique de l’ASBL Estrella, Christelle Rys rappelle que sa présence lors de ce petit rassemblement n’est pas que symbolique. “Le besoin est réel pour les personnes les plus démunies. Et puisque l’État n’y répond pas correctement. Nous, associations, n’avons pas le choix. C’est notre devoir d’agir et d’aider”, estime notre interlocutrice. Le rôle n°1 d’Estrella reste le même depuis des années : distribuer des colis aux familles en difficulté. “Mais recevoir, c’est partager. On le fait avec les résidents de Fedasil à qui on fournit des vêtements. On le fait avec les personnes sans-abri qui fréquentent l’abri de jour. Notre association est la preuve qu’on peut penser à l’un et à l’autre, qu’on peut aider les demandeurs d’asile et les SDF. La demande est différente, le besoin est différent. Mais quand on a, on partage. C’est notre mission”, conclut très justement Christelle Rys.
Le personnel, le “nerf de la guerre”
La douche froide. Début décembre, la Ville de Mouscron criait à l’injustice en constatant son absence de la liste des lauréats de l’appel à projets “Territoire zéro sans abrisme”. Montant de l’enveloppe sollicitée ? 1,7 million d’euros, qui auraient dû servir à augmenter l’offre de logements (en créant un village habitat léger et en accueillant les personnes à la rue dans un immeuble de sept appartements). Le montant aurait aussi permis de renforcer la qualité du suivi et de l’encadrement des personnes à la rue.
Car les travailleurs sociaux, ceux qui contribuent au bon fonctionnement de l’abri de jour et de l’abri de nuit composent avec les moyens du bord. “On y arrive parce qu’au-delà du cercle de collègues proches, les assistants sociaux du CPAS nous sont précieux, tout comme bien d’autres collègues indirects. Sans compter le boulot abattu par les associations”, estime Nouri, l’un des éducateurs.
Pour rendre les conditions de travail plus “confortables”, la Ville de Mouscron vient de rentrer un nouveau dossier pour obtenir un subside “et renforcer notre personnel à l’abri de nuit”, détaille Vinciane Galloo. Aucune commune mesure avec le montant souhaité pour “Territoire zéro sans abrisme”, mais toute aide est bonne à prendre. “On répond à chaque appel à projets. Ça prend du temps, mais on ne peut pas se permettre de louper la moindre occasion”, conclut Didier Mispelaere.
Quand on connaît la fréquentation des abris de jour et de nuit, on se dit que voir une équipe plus complète pour encadrer et suivre les sans-abri ne serait pas du luxe…