Un clou de plus dans le cercueil de l’incinérateur de Givet
Une "enquêtrice", désignée par le tribunal de première instance de Châlon en Champagne, chargée d’organiser et d’encadrer la procédure d’enquête publique a rendu un avis. Il est défavorable.
- Publié le 23-04-2024 à 10h41
Telle est la procédure en France: le tribunal de première instance de Châlon en Champagne a désigné une "enquêtrice", une fonctionnaire, chargée d’organiser et d’encadrer la procédure d’enquête publique. Mais son rôle va plus loin: elle-même devait rendre un avis, c’est fait: il est défavorable. Cela s’ajoute à ceux, tout aussi défavorables, de nombreuses mairies françaises (y compris Givet) et maisons communales belges. Ne parlons même pas de la mobilisation citoyenne, laquelle a plus qu’étonné l’enquêtrice. On comprend même à la lecture de son rapport, que certains aspects de cette mobilisation lui ont déplu. Elle évoque une certaine psychose qui se serait emparée de la population et parle même d’une "instrumentalisation incroyable de l’enquête publique à des fins idéologiques et politiques".
"Un doute quant à l’impact sur la santé"
On avait remarqué lors de réunions publiques que la dame a un caractère assez "fort". Il n’en reste pas moins qu’outre ces commentaires sur l’ambiance, elle pointe une légèreté globale du dossier, des imprécisions, voire des incohérences: doutes sur le processus de traitement des déchets, regret que les modes de transport prévus soient uniquement routiers, manque de données sur la solidité financière du demandeur. Le plus grave sans doute: "manque de précision, erreurs et oublis entretiennent un doute quant à l’impact sur la santé".
Ce n’est qu’un avis, mais il est très important. Ce n’est cependant pas une décision, qui revient au préfet, et peut faire l’objet de recours devant la justice administrative. Mais on peut écrire que l’industriel flamand qui rêvait d’un incinérateur a Givet doit être refroidi. Rappelons par ailleurs que la communauté de communes, propriétaire du terrain convoité, dans le tourbillon de "non", y a finalement ajouté le sien.