Le Grand Blond Pierre Richard de passage au Chai de Givet: "C’est loin… mais c’est joli" (vidéo)
Improbable visite, samedi, dans la cave située dans le zoning de Givet, en face de l’Intermarché. Français et surtout Belges ont défilé pour faire dédicacer les vins du célèbre acteur et vigneron, Pierre Richard, 89 ans.
- Publié le 22-04-2024 à 07h31
Il est 10h15, pas de Pierre Richard en vue. "Il devait arriver vers 10h, il y a déjà plein de monde, mais il n’est pas encore là", souffle Émilie Blaise, la patronne du Chai de Givet, qui sent la pression monter. Elle confie: "Je ne pense pas que les gens viennent pour le vin. La clientèle est très différente par rapport aux rencontres vigneronnes qu’on organise d’habitude. Ça va être quelque chose…"
10h32, l’acteur, venu en direct de Paris, pénètre, sans se prendre la porte, dans la cave. L’éternel distrait salue la responsable, quelque peu intimidée. "Enchantée, merci beaucoup d’être venu", lâche-t-elle, sourire aux lèvres. "On a eu du mal parce que l’autoroute était encombrée de travaux ", s'excuse le Grand (plus vraiment) Blond. Et de murmurer: "C’est loin… je me suis levé à 6h, mais c’est beau !"
Après un café dans une pièce à l’écart, il se dirige vers la table où sont installées ses cuvées, sous les applaudissements de fans, déjà nombreux. Certains sont arrivés tôt.
Larmichette
Les premières dédicaces sont posées. "C’est pour qui ?", demande le comédien. "Jean-Luc, Jeannot et Dédé", répond le premier visiteur. "Pour nous, vous pouvez écrire joyeux anniversaire de mariage à Claudine et Daniel". Pour Roger, d’Agimont (Hastière), cette venue "c’était l’occasion. Et c’est une belle découverte cet endroit. Pierre Richard, c’est plein de souvenirs: les Compères, La Chèvre, Le Grand Blond avec une chaussure noire…" Pour Pauline, la nostalgie prend le dessus. Bouteilles paraphées en main, elle est en pleurs. "C’est lui qui m’a donné envie de faire ce métier… et de boire du bon vin. Je suis réalisatrice vidéo."
Emmanuelle et Michaël, de Charleroi, ont aussi la "larmichette". "Il est d’une gentillesse… Il a bercé notre enfance. C’est un des derniers dinosaures, du cinéma français." La file s’allonge. Éric et Isabelle renoncent. Ils ont aperçu le mythique compère, c’est déjà ça.
À la table de Pierre Richard on entend: "Merci d’être venu dans les Ardennes." "Merci à vous, répond-il. Et surtout, consommez du vin (rires)."
Les admirateurs se succèdent. Ils viennent de Givet, des villes belges voisines mais aussi de plus loin. "On connaît ses vins, on est déjà allés plusieurs fois dans son domaine à Gruissan. Quand on sait qu’il est là, on vient", confient Colette et Pierre, arrivés de Liège. Ils avaient pris soin de réserver à l’avance leurs bouteilles. Francis aussi connaît les breuvages du comique. Le Beaurinois est fan de l’acteur. Ses films préférés ? "Tous ! là, ils repassent à la télé. Je les regarde. Monique, mon épouse, ça l’énerve (rires)." Et Philippe, venu de Mortehan (Bertrix), de lâcher: "Ça fait drôle de voir des stars comme ça en vrai."
Tant qu’on a la santé…
Entre deux dédicaces, on s’intercale: "Quel succès !". "Ça me fait plaisir car les gens viennent parce qu’ils aiment le vin et parce qu’ils m’aiment bien, répond posément le comédien. C’est très agréable, les gens sont heureux de me voir, ils ont des grands sourires. Donc moi aussi…" Et de poursuivre, lorsqu’on lui demande s’il a fait bon voyage: "De Paris, c’était loin. Je me suis levé tôt. Là, ça va. On verra à 16 h, peut-être que vous me verrez écroulé (rires)." Il a été charmé par le coin… et la Meuse. "Je ne connaissais pas. C’est joli, la région est super-belle. Moi qui suis d’un pays où il ne pleut pas, ici c’est tellement vert que c’est agréable." L’artiste à l’aube de ses 90 ans, qui jongle entre vignoble et plateaux de cinéma, n’arrête jamais. "Deux films vont sortir. Et un est en préparation. Il va être tourné chez moi, dans mes vignes", précise-t-il. Ce qu’on peut lui souhaiter ? "La santé", dit-il sans hésiter.
17h30 pétante. Pierre Richard s’en va. Au Chai, les 1800 bouteilles prévues ont été vendues. "On a bien travaillé, se réjouit Émilie Blaise. On a reçu plus de 700 clients. Il ne reste rien !" Et de confier avoir été bluffée par la sympathie du bonhomme. "Durant le repas, on a parlé de plein de choses. Du vignoble bien sûr, mais aussi de la vie. C’est quelqu’un de simple, de très agréable."