Éghezée : une caserne et deux véhicules flambant neufs
Vétuste, la caserne des pompiers d’Éghezée a fait peau neuve pour une sécurité optimale et un meilleur confort des pompiers qui y travaillent de jour comme de nuit.
- Publié le 20-04-2024 à 11h47
Finie la devanture décrépite du poste de secours d’Éghezée. Désormais, la caserne se dote d’une nouvelle identité visuelle, similaire à celle du poste de Namur (situé chaussée de Liège à Jambes).
Les postes de Namur, Andenne, Gembloux et Éghezée constituent depuis 2015 ce qu’on appelle la zone de secours NAGE, qui couvre dix communes, soit 232 000 habitants.
Mais les bâtiments de la caserne d’Éghezée avaient fait leur temps. "La toiture montrait quelques signes de faiblesse, la performance énergétique du bâtiment était devenue vraiment limite, il manquait une charte graphique zonale sur la façade et certains locaux n’étaient plus adaptés. Ceux-ci devaient être rénovés pour des raisons de sécurité et aussi parce que la profession se féminise", indique le capitaine Olivier Gilson.
Des travaux de rénovation visant à améliorer l’efficacité énergétique et la fonctionnalité des installations ont ainsi été opérés pour un montant de 645 000 €.
Résultat: le poste d’Éghezée (situé au n°28 de la chaussée de Namur) se dote d’une chambre de garde avec quatre lits réservée aux hommes, d’une chambre de garde avec deux lits dédiée aux femmes et d’un local de rangement. Il doit aussi disposer de vestiaires pour "le sale" et "le propre".
"Quand on revient d’une intervention, nos vêtements et combinaisons sont contaminés par les fumées d’incendie et la suie. Une exposition répétée est cancérigène, poursuit le capitaine Olivier Gilson. D’où un endroit pour stocker les tenues utilisées et ne pas les mélanger avec celles qui sont propres."
À cela se sont notamment ajoutés des travaux de rénovation au niveau de la toiture, des bardages en façade, de l’isolation et de l’étanchéité ainsi que le remplacement des châssis dans les parties techniques et le retrait de l’antenne télécom, obsolète.
La crème de la crème pour le sauvetage
Par ailleurs, deux nouvelles auto-échelles viennent compléter le parc automobile du poste d’Éghezée. Il s’agit de deux belles bêtes de 19 tonnes, 360 chevaux, 10 mètres de long et 3,60 mètres de haut.
Ces deux nouveaux véhicules modernes, puissants et ergonomiques, permettront de renforcer les capacités de la zone de secours dans ses missions aux quatre coins de son territoire. Ils représentent un investissement de 1 728 000€.
"C’est LE véhicule de sauvetage par excellence. Il nous aide dans notre travail en toiture quand, lors d’un incendie, des combles ne sont pas accessibles par l’intérieur par exemple, explique le capitaine Jonathan D’Aquino. L’échelle de 32 mètres se déploie en 30 secondes et les nacelles ont une capacité de 500 kg, soit cinq pompiers avec leur équipement."
Le bourgmestre d’Éghezée, Rudy Delhaise, a remercié les bourgmestres des dix communes de la zone NAGE pour l’investissement consenti en faveur de sa caserne. "On a amené quelque chose de beau au centre d’Éghezée et je ne peux que m’en réjouir", a-t-il déclaré.
D’autres projets sont encore en cours et prévus aux budgets actuels et futurs comme l‘adaptation du réseau informatique et électrique (pour plus de 20 000 €), la finalisation des bureaux et vestiaires au rez-de-chaussée, le rafraîchissement des locaux de vie (40 000€), et le regroupement de ces locaux par fonctionnalité. Ces aménagements seront réalisés dans un ordre coordonné.
Nul doute que les pompiers du poste d’Éghezée seront désormais mieux parés pour se plonger dans le feu de l’action.
"Le Fédéral n’est toujours pas au rendez-vous"
La zone de secours NAGE compte 369 membres du personnel : 149 pompiers professionnels, 172 pompiers volontaires, 16 secouristes ambulanciers professionnels et 32 membres CALog (qui gèrent l’administratif et la logistique).
«Le budget de fonctionnement annuel alloué à la zone NAGE s’élève à 30 millions € dont 24 millions € sont dévolus aux dépenses de personnel, indique Maxime Prévot, président de la zone. Comme le Fédéral n’est toujours pas au rendez-vous de ses responsabilités (la contribution fédérale est de 15 à 20 % alors qu’elle devrait financer la zone à hauteur de 50 %), l’essentiel des deniers provient des pouvoirs locaux, soit des Communes et de la Province.»
Le litige entre la zone de secours et l’État belge à ce sujet est d’ailleurs toujours entre les mains de la Justice.
Quant au budget d’investissement alloué à la zone depuis 2015, il se chiffre à 11,6 millions €. «La façon dont se ventile cette somme est la suivante : 15 % sont octroyés aux bâtiments, 23 % au matériel et équipements de protection individuels et 62 % aux véhicules», détaille Maxime Prévot