Assises de Namur : l’accusé est présenté comme un travailleur, qui n’aimait pas les conflits
Tous les témoins s'étonnent des faits reconnus par Legros : avoir tiré 2 fois sur Nico Becker
- Publié le 19-04-2024 à 12h26
- Mis à jour le 19-04-2024 à 12h33
Les témoins de moralité de Gaëtan Legros ont comparu vendredi matin, dans le cadre du procès en assises de Gaëtan Legros et d’Alix Verbruggen, qui doivent répondre de l’assassinat de Nico Becker et d’incendie volontaire.
Le corps de Nico Becker a été retrouvé dans sa camionnette, qui avait été incendiée, le 8 août 2022 à Lonzée. Gaëtan Legros, tenancier d’une friterie de la région a reconnu avoir tiré à 2 reprises sur la victime, qu’il accusait de vouloir le racketter. Il a été aidé par Alix Verbruggen pour évacuer le corps. Tous deux nient avoir prémédité la mort de Becker.
Bertrand M., 38 ans, est un ami de Gaëtan Legros, avec qui il a pratiqué le rugby. “Il n’avait pas d’agressivité malsaine ou de comportements problématiques au rugby. Dans le cadre de mon activité professionnelle, il m’a prêté du matériel et nous avons échangé des services. J’allais manger dans sa friterie une fois par semaine. Il travaillait beaucoup et ne fermait quasi jamais, il était bouffé par son travail. C’est quelqu’un de sympathique et drôle, il aurait donné sa chemise pour aider les autres, même si certains pouvaient parfois en profiter. Il aimait organiser des fêtes pour les autres. Sa famille était très soudée, dans la friterie, sa maman veillait au grain.”
Martin C., connaît l’accusé depuis l’âge de 15 ans. “On se voyait tous les jours à l’époque. Nous nous sommes liés d’amitié sur la place de Lonzée. Il travaillait énormément, on le voyait rarement car il était souvent au bois avec son papa. La dernière fois que je l’avais vu, c’était pour la fête du village. Il aimait rire, était toujours là pour donner des conseils. Il savait toujours trouver les mots justes et voyait clair. Il pouvait nous remettre sur la bonne route face aux difficultés de la vie, il était plus mature que nous. Il était bon vivant, aimait amuser la galerie. Tout ce qu’il entreprenait était toujours réussi et fait dans les règles de l’art. Il a toujours discuté avec tout le monde, il n’aimait pas les conflits et les évitait toujours. Il s’éclipsait parfois pour éviter les confrontations. C’était un gros nounours, une personne exceptionnelle, il a toujours été là pour nous tirer vers le haut.”
Laurent F., boucher, a engagé Gaëtan Legros en tant qu’étudiant, ils ont travaillé pendant 3 ans ensemble. “Il était toujours ponctuel. Il dépassait même le niveau de certains ouvriers, il était très méticuleux, ordonné et travailleur. Il était taquin. Je n’ai jamais rien eu à lui reprocher, il n’a jamais eu un mot plus haut que l’autre, il est calme et posé. J’ai été très surpris par cette affaire, il a toujours été très gentil, on n’aurait jamais cru cela.”
Nicolas D. confirme aussi que Gaëtan Legros était actif dans le club des jeunes de Lonzée. “Il aimait la chasse, il a toujours été fort proche de la nature, il travaillait au bois avec son papa. Il a la main sur le cœur. Quand il apprécie les gens il est là pour les aider. Les faits m’ont choqué, je ne m’attendais pas du tout à cela car cela ne reflète absolument pas sa personnalité, je ne comprenais pas qu’on parlait de lui dans les médias. Il était vaillant, très travailleur. C’est une des personnes les plus gentilles que je connaisse. La victime ne méritait pas cela non plus.”
Philippe D., un ancien professeur qui a appris la climatisation à l’accusé présente celui-ci comme un leader, qui tirait ses condisciples vers le haut. “Ce qui s’est passé est incompréhensible. Je suis allé manger chez lui peu avant les faits, rien ne laissait présager cela. Il a toujours beaucoup travaillé pour son avenir.”
Jean-Pierre S., un autre professeur, estime : “Il faisait une spécialisation en tant que frigoriste. C’était le meilleur de son groupe, il sortait franchement du lot, était très intéressé. Il cherchait à se perfectionner, c’était agréable de l’avoir comme élève. On pouvait lui faire confiance, je l’ai emmené sur des chantiers avec moi. Je ne le pensais pas capable de faire une chose pareille, même si je ne connais pas les détails des faits.”
Me Delchambre, avocat des parties civiles, a souligné l’absence de deux compagnes de l’accusé, qui ont chacune partagé 2 ans de leur vie avec celui-ci. L’avocat a demandé la lecture des auditions de ces 2 personnes, dont une avait déposé plainte contre Gaëtan Legros par le passé. La décision du tribunal à ce sujet interviendra lundi.