Un réseau de Tunisiens vendeurs de cocaïne à Bastogne : "Tous sont dirigeants de l'association"
Le 16 mai prochain, le tribunal correctionnel de Neufchâteau devra rendre un jugement par défaut contre cinq jeunes Tunisiens de Bastogne qui ont fait partie d’une association de malfaiteurs au cours de l’année 2022, mais n’ont pas jugé utile de se déplacer devant le tribunal pour y répondre de leurs actes.
- Publié le 19-04-2024 à 08h21
Selon le substitut du procureur du roi, Pierre d’Huart, l’examen de la téléphonie des prévenus a démontré qu’ils étaient tous en contact, une perquisition dans une habitation rue des Hêtres à Bastogne ayant permis de trouver sur place deux balances de précision et des GSM.
Des profils Snapchat qui servaient comme points de contact ont aussi été décelés par les enquêteurs.
Le représentant du parquet réclame des peines de 3 mois à 18 mois de prison contre ces cinq prévenus, avec chaque fois des confiscations par équivalent.
"Tous sont dirigeants de l’association"
Un seul prévenu s’est déplacé jusque Neufchâteau. Il est d’ailleurs celui que le parquet considère comme le chef de la bande. Mais lui et son conseil, Me Jocelyne Olivier, s’en défendent: " Tout le monde parmi ces personnes peut être dirigeant de l’association de malfaiteurs, pas spécialement mon client. D’ailleurs lui ne connaissait que deux des autres prévenus.
C’est dangereux de faire de l’amalgame en parlant de tous les Tunisiens, car tous n’ont pas participé à un réseau de vente. Mon client ne s’est pas du tout enrichi avec la vente de drogue. Il est trentenaire, marié et a un contrat d’emploi. Je pense qu’il y a place pour une suspension du prononcé", conclut Me Olivier.
Pour le parquet, le substitut Pierre d’Huart réplique que les échanges entre les protagonistes de ce dossier démontrent que le client de Me Olivier était "le boss, le dirigeant de l’association de malfaiteurs."
Et M. D’Huart de requérir une peine de 2 ans de prison, 1000 € d’amende et la confiscation par équivalent de 39 000€! "Cela correspond à ses bénéfices de vente pendant 39 semaines de période infractionnelle sachant qu’il vendait entre 10 et 12 grammes de cocaïne par semaine, au prix de 50 € le 1/2 gramme."
Le jugement sera rendu le 16 mai.