200 h de travail pour le transport de 4 kg de cannabis du côté de Libramont
Un jeune conducteur français avait été intercepté près de Libramont avec 4,2 kg de cannabis. Le juge s’est montré moins sévère que le Parquet.
- Publié le 20-04-2024 à 06h00
Le 9 mars 2023, la police de la route du poste de Massul avait intercepté un jeune Français domicilié en Lorraine et qui revenait des Pays-Bas. Des recherches à l’intérieur du véhicule via un scanner et l’apport d’un chien pisteur avaient permis de découvrir une cache assez ingénieuse sous la voiture. Là où avaient été cachés 4,2 kg de cannabis.
"Il y avait un double système d’ouverture de cette cache, automatique et avec télécommande, placé en dessous du levier de vitesse, dans le châssis de la voiture", avait précisé devant le tribunal correctionnel de Neufchâteau Me Sébastien Maquel, conseil du prévenu.
Me Maquel avait minimisé le rôle joué par le jeune dealer français dans le transport de la drogue. "Mon client n’est qu’une mule, un simple maillon d’une chaîne. Il n’a fait qu’un seul transport des Pays-Bas vers Arlon. Accordez-lui une peine de travail ou bien une suspension probatoire."
Trop de km en si peu de temps
Pour le Parquet, la substitut Alice Lecomte était d’un tout autre avis. Selon elle, accorder une peine de travail pour un trafic de cette influence serait "un mauvais signal donné à la population", la magistrate demandant que la circonstance aggravante d’association de malfaiteurs soit retenue. La magistrate du parquet s’était aussi étonnée qu’en quelques mois à peine, le jeune conducteur français avait parcouru 56 000 km avec son véhicule, soit 14 000 km par mois, ce qui laissait induire de fréquents allers-retours entre les Pays-Bas et la France.
"Pas du tout !, avait répliqué le prévenu. C’est parce que j’ai déménagé à Metz et je viens rendre visite souvent à mes parents qui habitent Sedan. Pour cela, je monte par la Belgique, l’autoroute E 411 jusqu’à Libramont, puis Bouillon et Sedan."
Peine de travail
Le jugement est tombé ce jeudi. le juge André Jordant estime que vu son absence de casier judiciaire en Belgique, le jeune prévenu peut prester une peine de travail de 200 heures. Et techniquement, cette peine peut être exécutée par un Français (ou étranger habitant hors de notre territoire) auprès d’une association en Belgique, cette sanction étant de plus en plus prononcée contre des prévenus frontaliers, habitant tout près de la Belgique.