Le Festival des Arts de la Rue à Huy se déroulera majoritairement à l’intérieur : “Vu la météo, nous serions contents avec 3 000 à 5000 spectateurs”
Olivier Minet, le “boss” du Festival des Arts de la Rue, désormais décliné sur deux jours, espère que la foule sera au rendez-vous à Huy ce week-end pour assister aux 90 représentations.
- Publié le 19-04-2024 à 11h45
Les spectateurs de la Flèche wallonne ont à peine quitté le Mur que c’est un autre style de public qui va déambuler dans les rues de la cité du Bassinia. Le Festival des Arts de la Rue (FAR), qui remplace Les Unes Fois d’un Soir, est programmé ce week-end. Repris par Latitude 50, qui pourra compter sur l’aide d’une soixantaine de bénévoles, l’événement va pour la première fois se dérouler sur deux journées. Malheureusement, il n’aura pas lieu dans la configuration imaginée initialement par les organisateurs. Les prévisions météo les ont contraints à changer leur fusil d’épaule. Interview du directeur du pôle marchinois des arts du cirque et de la rue, Olivier Minet.
L’affreuse météo de ces derniers jours et les bulletins vous ont obligés à modifier le déroulement du FAR. Concrètement, ça veut dire quoi?
Après avoir fait exploser la fréquentation du site de l’IRM (sourire), il faut nous rendre à l’évidence : ça ne sera pas une météo très adaptée à l’art de rue ce week-end. Nous avions une solution de repli pour 70 % de la programmation, et nous l’activons. Près de trois quarts des représentations seront couvertes et auront lieu aux heures prévues, les autres seront éventuellement retardées en fonction de la météo. Une nouvelle grille horaire et un plan reprenant ces lieux de repli sont téléchargeables sur notre site intérêt (Latitude50) et seront disponibles Place Verte et à la péniche Le Ventre de la Baleine les jours du festival. On prévoit aussi vin et cacao chauds, et des braseros.
Quels sont ces lieux de repli ?
Les salles de gymnastique de l’IPES, de Saint-Louis, Sainte-Marie (2), de l’école Charlemagne, le centre culturel, l’espace Saint-Mengold, le préau devant l’ancien supermarché Mestdagh, sans oublier la péniche.
Rappelez-nous combien de représentations sont prévues. Et surtout, comment les spectacles ont-ils été choisis ?
Au total, ce sont 90 représentations, soit une bonne trentaine de spectacles, parfois joués plusieurs fois, qui réuniront 130 artistes. Environ 50 % d’entre eux proviennent de compagnies belges, et les quelque 50 % restants viennent de l’étranger : de France, de Suisse, d’Espagne, du Cameroun. Nous accueillons 60 compagnies par an en résidence à Marchin, et nous choisissons certains de leurs spectacles. Nous nous rendons aussi dans d’autres festivals à l’étranger pour dénicher les pépites. À Chalon, Vieux Condé, Villeneuve-lez-Avignon (France) ou encore à La Chaux-de-Fonds (Suisse). Pour la première fois, nous nous rendrons aussi cet été au Festival écossais d’Édimbourg.
On le sait, l’enveloppe dévolue à la programmation a plus que doublé par rapport à l’an dernier.
En incluant ce FAR dans le contrat-programme de Latitude 50, nous sommes passés de 50 000 € à 130 000 €, avec une aide de la Ville de Huy de 40 000 € cette année, et probablement 50 000 € en 2025. Mais le budget global (avec la promotion, les hébergements, la nourriture, etc) est proche des 250 000 €. En reprenant l’organisation dans notre contrat-programme, nous sommes certains de le mettre sur pied, à chaque fois sur deux jours, au minimum lors des trois prochaines années, et plus que probablement les cinq prochaines années. Mais pour y parvenir, nous devons aller chercher d’autres fonds. Nous avons frappé à la porte de la Province de Liège et de la Loterie nationale.
L’événement Namur en Mai (250 000 spectateurs l’an dernier) est souvent sur le fil du rasoir au niveau financier. Pourtant, 40 % des spectacles sont payants. Dans le futur, le public hutois devra-t-il aussi ouvrir son portefeuille pour voir certains spectacles ?
Non, ça n’est pas l’ADN du FAR. Comme le disait Luc De Groeve, l’ancien organisateur des Unes Fois d’un Soir, notre festival n’est pas gratuit. Le public le finance avec les impôts qu’il paye. Un peu comme les routes…
Combien de spectateurs espérez-vous sur l’ensemble du week-end ?
Avec une météo favorable, nous aurions été satisfaits avec 10 000 spectateurs. Mais vu les circonstances, si nous accueillons entre 3 000 et 5 000 personnes, ça sera bien. Même si nous avons des décompteurs aux entrées de chaque représentation, ça reste une approximation. Pour autant qu’il fasse beau, nous espérons en attirer davantage en 2025 puisque nous aurons un an pour préparer l’événement contre cinq mois cette année. Nous tenterons de développer une dynamique avec les commerçants pour qu’ils ouvrent leurs magasins le dimanche.