Ils sont poursuivis à Liège pour avoir acheté de faux certificats de vaccination Covid, les Covid Safre Tickets qui permettaient notamment de voyager
Le parquet a requis des amendes qui pourraient s’élever à plusieurs milliers d’euros dans une vingtaine de dossiers.
- Publié le 19-04-2024 à 08h23
Le parquet de Liège a requis des amendes de 300 euros qui, multipliées par les décimes, grimpent jusqu’à 2 400 euros à l’encontre d’une vingtaine de prévenus poursuivis tribunal correctionnel de Liège dans le cadre de la commission de faux Covid Safe Tickets. Pour bien comprendre cette affaire, il faut se replacer dans l’ambiance du confinement et des vaccinations qui ont suivi l’épidémie de Covid.
C’est dans ce cadre que le Dr Mouhamadou D, un urgentiste liégeois qui cherchait de l’argent facilement gagné, a flairé le bon filon. Entre mai et novembre 2021, il a commis 3 063 faux certificats de vaccination, qu’il facturait jusqu’à plusieurs centaines d’euros l’unité. Le médecin était déjà connu de la justice pour escroqueries et abus de confiance.
Plus d’un millier de transactions de 750 euros ont été payées.
Dans l’arrondissement judiciaire de Liège près de 1 700 dossiers ont été ouverts à charge des personnes qui ont acheté ces faux pour contourner les restrictions relatives au Covid-19. Plus d’un millier de transactions de 750 euros ont été payées. Les personnes qui n’ont pas payé se sont retrouvées poursuivies devant le tribunal correctionnel.
Ce jeudi, les dossiers d’une vingtaine de prévenus étaient fixés. Sept d’entre eux ont fait défaut. Parmi les personnes qui ont comparu, on retrouve notamment Sylvie, tenancière d’un café à Boncelles. Elle aurait fait rédiger un faux sur le ton du défi. “Un homme dans le café s’est vanté qu’il savait avoir des faux CST”, a indiqué la patronne. “Je pensais que c’était une blague. Je suis consciente que ce n’était pas comique dans la situation où on était.”
”Le confinement n’a pas limité la propagation du virus, le vaccin non plus”
Le tribunal a également eu droit à certaines théories. “On était des cobayes”, a estimé un prévenu. “Je comprends que la peur était là, de par les médias. Mais la réalité était tout autre. On nous a vendu un Covid. La malaria tue plus que le covid. C’était une atteinte à ma liberté. Le confinement n’a pas limité la propagation du virus, le vaccin non plus. Faut se renseigner”, a avancé l’ouvrier en nettoyage qui aurait fait rédiger le faux pour trouver un emploi, même si cela n’a pas été le cas. L’homme a des antécédents de roulage, d’armes, d’extorsion, de coups à agents, mais aussi de non-respect de la réglementation Covid.
Ludovic a expliqué qu’on lui avait proposé le faux CST lors d’une partie de fléchettes dans un café, quant à Manuel qui travaille dans le dépôt d’une grande surface à Villers-le-Bouillet, il l’aurait acheté pour l’exhiber à ses collègues. Le tribunal rendra sa décision en mai.