Gilbert Bodart, poursuivi pour avoir proféré des menaces écrites envers un promoteur immobilier à Verlaine
L’ancien joueur de football, Gilbert Bodart, estime qu'un promoteur immobilier lui devait 100 000€ dans le cadre de la vente de sa maison et son terrain, mais a évoqué un problème de paiement de son fils.
- Publié le 15-04-2024 à 12h18
- Mis à jour le 15-04-2024 à 14h04
Le parquet général a requis devant la cour d’appel de Liège le prononcé d’une peine de deux ans de prison avec sursis probatoire à l’encontre de Gilbert Bodart, 62 ans, l’ancienne gloire du football qui, ces dernières années, a plus souvent fait la une de la rubrique judiciaire que sportive du journal. Cette fois, l’intéressé doit répondre d’avoir menacé verbalement et par écrit un promoteur immobilier.
En 2006, Gilbert Bodart a décidé de vendre une maison et les terrains attenants situés à Verlaine. La demeure avait été dévastée par une tempête et était inhabitable. Les terrains n’étaient, à l’époque, pas constructibles. Un promoteur immobilier, également marchand de bestiaux, a accueilli un moment la famille de Gilbert Bodart chez lui. Ce dernier et un autre homme ont proposé à Gilbert Bodart de racheter sa maison et ses terrains pour tenter, après autorisation de la Commune, de construire deux immeubles à appartements. Gilbert Bodart s’est alors fait verser 472 000€.
Gilbert Bodart estime que le promoteur immobilier lui doit encore 100 000€. Une somme qu’il a décidé de réclamer en… 2020, soit 14 ans après la vente ! Le 17 janvier 2020, le promoteur immobilier s’est rendu au commissariat pour déposer une première plainte. En effet, l’homme a été menacé par Gilbert Bodart, par téléphone et SMS. Gilbert Bodart a envoyé un récupérateur de créance au domicile de l’homme… L’ancien joueur de football aurait notamment parlé de la présence des petits-enfants du promoteur, mais aussi le fait que le foin, qui se trouve en nombre dans sa ferme, brûlait bien… Il a aussi évoqué la possibilité d’organiser une chasse à l’homme.
”J’étais sous pression de mon fils”
Lorsqu’il a été entendu par la police, Gilbert Bodart en a rajouté une couche. Il avait notamment dit qu’il allait le retrouver “au coin d’un bois.” Depuis sa condamnation à 42 mois de prison avec sursis pour ce qui excède la préventive pour le braquage des Grottes de Han, l'ancienne gloire du football belge n’a plus droit au sursis simple. Alors qu’en instance, il avait uniquement évoqué le conflit concernant sa dette, il a cette fois avancé le fait qu’il aurait commis ces faits car le promoteur aurait fait travailler son fils en noir sans le payer… “Il payait mon fils 5 € de l’heure. J’étais sous pression de mon fils. Il devait payer mon fils. Mon fils m’a téléphoné et me disait qu’il ne le payait pas.”
Le parquet général s’est opposé à la peine de travail prononcée en instance puisque Gilbert Bodart est invalide à plus de 60%. Me Laurent Winkin a commencé sa plaidoirie en retraçant les 20 ans de carrière de Gilbert Godart suivie de sa descente aux enfers. “Il a été un joueur extraordinaire, mais comme entraîneur, il a été nul. Il a totalement foiré sa reconversion. ”
”J’ai tout gagné. Il faut réfléchir un peu tout de même”
Me Benoît Hanot a plaidé l’acquittement pour Gilbert Bodart en estimant que son client avait uniquement voulu récupérer son dû. L’avocat a également plaidé le dépassement du délai raisonnable, le désistement volontaire, la peine de probation autonome ou le sursis le plus large possible. Piqué dans son amour-propre, le prévenu s’est fendu d’une réponse pour le moins étonnante à la plaidoirie de son propre avocat, Me Winkin. “Concernant le fait que je n’ai pas été bon comme entraîneur, j’ai tout gagné. Il faut réfléchir un peu tout de même”, s’est offusqué le prévenu.