Les abords de l’IND Loverval servent d’aire de repos aux camions : “ça va changer avec le BHNS”, mais où iront dormir les routiers ?
Bien qu’une signalisation l’interdise, l’accotement de l’Institut Notre Dame de Loverval sert d’aire de repos aux camions. Et accessoirement de dépotoir.
- Publié le 21-04-2024 à 10h05
À hauteur de l’Institut Notre Dame de Loverval sur le territoire de Gerpinnes, la largeur des accotements permet le dépose minute des élèves. Elle favorise aussi le stationnement de poids lourds. Des chauffeurs qui y transitent pour passer la nuit, et parfois le week-end, y abandonnent des déchets : sacs-poubelles mais aussi bidons remplis d’urine. La présence de ces détritus en attire d’autres (des inciviques en profitent pour alimenter les dépôts), au grand dam des habitants du quartier et des parents d’élèves.
Comment combattre et sanctionner ces infractions ? Dans une question écrite, la députée wallonne MR Rachel Sobry a interpellé le ministre en charge de la Mobilité Philippe Henry, s’agissant d’une voirie régionale.
Selon Gerpinnes, "il faut réfléchir à des aires de repos décentes"
On le sait : la N5 est promise à des aménagements en vue de la création du BHNS, le Bus à Haut Niveau de Service. Elle sert aussi de lien entre le contournement de Couvin qui se connecte au réseau français d’autoroute et le périphérique R3. Si le ministre estime que la propreté relève de la compétence de la commune, son bourgmestre Philippe Busine pointe les responsabilités de la Wallonie.
Selon Busine, il n’existe en effet sur ce tronçon qu’empruntent quotidiennement plus de mille poids lourds aucune aire de repos digne de ce nom. “Les chauffeurs s’arrêtent donc où ils peuvent”, constate Philippe Busine qui se refuse à les stigmatiser. “C’est-à-dire à proximité de l’IND notamment, en dépit de la présence de panneaux d’interdiction qui ont déjà été enlevés (et replacés depuis). Nous pensons qu’il faut donc réfléchir à l’intégration d’aires de repos pour offrir aux transporteurs routiers des conditions d’accueil décentes.”
Il l’admet : “il appartient à notre zone de police (NdlR : Germinalt) de verbaliser les infractions.” À décharge, le bourgmestre observe que “les services de la police locale sont mobilisés sur de nombreux événements le week-end, ils disposent donc de moins d’heures pour opérer des contrôles en semaine.”
Les aménagements du BHNS prévoient des dispositifs anti-stationnements
Dans sa réponse à Rachel Sobry, le ministre fait pour sa part état “d’une campagne de propreté sur la N5, ainsi que d’interventions régulières de la régie.” Selon Philippe Henry, “cet axe est traité à raison de huit ramassages par an.” S’il n’existe aucune convention avec Gerpinnes pour un entretien de cette zone, “il est prévu d’installer sur celle-ci un dispositif empêchant le stationnement. Ce projet est repris dans les plans du BHNS”, explique-t-il. “De même, il a été convenu avec la ville de Charleroi de lui confier l’entretien du futur boulevard urbain.” Ce n’est pas encore pour demain. Fin 2023, des riverains de la N5 ont en effet déposé un recours contre le projet de BHNS. Le conseil d’État en a été saisi, la procédure est en cours.