Hassan Idrissi, nouveau député wallon : "Tout le monde peut y arriver"

Le Tubizien Hassan Idrissi est devenu député pour six mois ce lundi.

Hassan Idrissi, nouveau député wallon : "Tout le monde peut y arriver"

Le Tubizien Hassan Idrissi est devenu député pour six mois ce lundi. "Le message que j’aimerais faire passer, c’est que tout le monde peut y arriver, même quand on part de rien." Ce lundi, le Tubizien Hassan Idrissi est officiellement devenu député à la Région wallonne et passera prochainement également député à la Fédération Wallonie-Bruxelles. Rencontre avec un homme comme tout le monde qui a gravi les échelons, petit à petit.

Qu’est-ce que ça vous fait quand on vous appelle Monsieur le député ?

"Pas de ça avec moi. Je reste Hassan. Sinon, franchement, j’ai l’impression d’être dans un rêve. Je suis dans l’émotion car je vis un truc de fou."

Pourtant, il y a quelques mois, vous quittiez votre poste de conseiller communal à Tubize pour vous détacher de la politique. Qu’est-ce qui a changé entre-temps ?

"J’avais démissionné pour des raisons familiales. On venait d’avoir un enfant et j’avais envie de me concentrer sur mon nouveau travail d’assistant de justice à Bruxelles."

Mais finalement, l’amour de la politique était trop important…

"Je dirais plutôt que c’est la politique qui est venue me rechercher. C’est le destin. Mais avant d’accepter ce poste, j’ai beaucoup discuté avec ma femme qui m’a conforté dans mes convictions en mettant en évidence tous les sacrifices que j’avais faits pour y arriver. J’ai la chance d’avoir une famille qui est à 100 % derrière moi."

Et cet amour de la politique, il n’est pas héréditaire pourtant !

"Mon père est arrivé du Maroc dans les années 60 et ma mère venait de Sicile. Quand je regarde derrière moi, on se rend compte qu’on est une famille d’immigrés qui a aussi connu des problèmes."

Quel style de problèmes ?

"À 25 ans, mon grand frère s’est suicidé et ça a été un drame qui a fait exploser en deux notre famille. Deux ans après, mes parents ont divorcé et je me suis souvent retrouvé seul avec mon petit frère. À l’époque, on avait 16 et 14 ans et on s’est douché pendant de nombreuses années avec de l’eau froide. Ce sont des expériences qui vous renforcent et qui vous permettent de mieux comprendre ce que les gens vivent. Je peux me mettre à leur place car j’ai été dans leur situation."

Votre élection, c’est aussi un message envoyé aux plus démunis…

"C’est un message d’espoir que j’ai envie de donner à tous ceux qui sont en difficulté, aux fils d’immigrés : même en partant de rien, on peut y arriver."

Concrètement, ce sera quoi votre travail en tant que député ?

"Je vais intégrer diverses commissions et y apporter mon vécu, mes expériences pour tenter de faire bouger les choses… même si cela ne dure que six mois."

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