Il y a 80 ans jour pour jour, Limal était bombardé par accident : 32 personnes ont perdu la vie
Il y a 80 ans, le 20 avril 1944, le centre de Limal était rasé et 32 personnes perdaient la vie lors d’un bombardement qui visait la gare d’Ottignies.
- Publié le 20-04-2024 à 10h27
Dans le cadre du devoir de mémoire, le Cercle historique et archéologique de Wavre (CHAW) présente, sur les quais de la gare de Limal, une exposition consacrée au bombardement dont Limal fut victime le 20 avril 1944. Cette exposition est faite de clichés historiques restaurés et imprimés sur des panneaux. Elle restera en place jusqu’au 28 avril.
Depuis le début de 1944, les Alliés préparaient activement le prochain débarquement en Normandie. Afin de gêner, voire empêcher les déplacements des convois militaires allemands, des bombardements étaient régulièrement programmés sur les nœuds ferroviaires importants, dont la gare d’Ottignies faisait évidemment partie.
Le jeudi 20 avril 1944 avait été une belle journée printanière. Rien ne laissait présager l’horreur de la fin de journée. Vers 23 h 30, des fusées éclairantes, lâchées par des avions éclaireurs de la Royal Air Force (RAF), sur la gare d’Ottignies afin de guider les vagues successives des 196 bombardiers britanniques, étaient déviées par le vent vers Limelette et Limal.
32 tués, 66 maisons détruites, 45 maisons endommagées
Si la gare d’Ottignies fut relativement épargnée, lors de la première vague, ce sont les habitants de Limelette, où l’église et le moulin furent complètement rasés, qui sont touchés par la seconde vague de bombardiers. La troisième vague touche Limal de plein fouet et laisse le village à l’état de ruine. Au total, 66 maisons sont détruites, 45 sont endommagées, 32 personnes perdent la vie et bon nombre de blessés sont à déplorer. Parmi les victimes limaloises, Richard Servais, son épouse Jeanne Van Oudenhove et tous leurs enfants Irène, Richard, Laurette et Maria, les jumelles de 9 mois, furent tués, rue de Rixensart. Une stèle à l’entrée du cimetière de Limal rappelle cette nuit tragique.
Au 4 de la place Albert Ier, dans la cave de la maison, on retrouvera les corps du docteur Charles Wilmès, de sa femme Marie Laure Piette, de leur servante Rosa Messany, du sacristain Joseph Debroux et de sa femme Constance Mortier. Les deux enfants Wilmès, Françoise et Philippe, le papa de Sophie Wilmès, étaient cachés sous une table et purent être sauvés. Marie-Thérèse Davaux, Alice Vandenbroek, Jean Demaret, Joseph Vandries, Eugénie Duvivier, Jeanne Jacobs, Marie Sablon, Marie Paindeville, Louis Daubioul, Floriane Stormacq, Gilberte Guillaume, Charles Moureau, Marie Herpigny, Félix-Henri Héreng et son petit-fils Félix-René Héreng, Victoire Joly, Solange Van Pee, Joséphine Rauscent et Ivonne Salmon furent aussi malheureusement tués, ce soir d’avril 1944.
Se souvenir, 80 ans après
Le dimanche 28 avril, à 10 h, l’Association des groupements patriotiques de Wavre (président: Marcel Ongena) organisera une commémoration à l’occasion du 80e anniversaire de ce bombardement, au monument aux morts de la place Albert Ier. Le rendez-vous est fixé sur place à 9 h 45. L’ensemble des citoyens – de tous âges – de Limal, Bierges et Wavre sont cordialement invités à participer à cette commémoration.