Skoric, ex entraîneur de La Villette : "Je n’ai que de bons souvenirs à Charleroi"
L’ancien coach de la grande époque du ping belge a trouvé de nouveaux défis à Ochsenhausen
- Publié le 14-06-2018 à 14h58
L’ancien coach de la grande époque du ping belge a trouvé de nouveaux défis à Ochsenhausen
Dubravko Skoric, plus connu sous le pseudonyme de Dubo Skoric, vit désormais en Allemagne. L’ancien coach à succès de La Villette est le nouvel invité de notre rubrique Allô tu fais quoi ? Il évoque le passé, le présent et son futur. Entretien nostalgique avec un homme à qui Charleroi manque…
Depuis votre départ de la Belgique en 2011, on a un peu perdu votre trace…
"À l’époque, j’ai décidé de rejoindre Ochsenhausen, l’une des grosses équipes de Bundesliga de tennis de table. Je vis en Allemagne depuis sept ans."
Vous avez remporté le titre cette saison ?
"On a perdu en finale, 3-1, contre Düsseldorf. Mais ce fut un beau championnat avec nos jeunes joueurs."
Vous êtes toujours entraîneur ?
"C’était ma dernière saison. Désormais, je vais davantage travailler au sein du club. Je passe la main. Je deviens une sorte de directeur technique. Je compte poursuivre le coaching avec les espoirs du club."
La formation est importante en Allemagne ?
"Ochsenhausen se positionne. C’est un club formateur. Je travaille au sein d’une belle académie. On a plusieurs profils intéressants chez nous : un Italien, un Polonais, un Suédois, un Brésilien et des Allemands. On prépare l’avenir. Techniquement, on commence à dépasser la Chine. On doit poursuivre sur notre lancée. C’est très important. Il y a de futurs grands chez nous."
Dans le noyau de l’équipe première, vous avez également de beaux éléments ?
"On peut s’appuyer sur Simon Gauzi (français) qui est douzième mondial. Il y a également Hugo Calderano (brésilien) qui occupe la onzième place. On mise vraiment sur cette jeunesse. Ils ont respectivement 23 et 21 ans."
Le coaching ne va pas vous manquer ?
"Non. J’ai envie de m’investir dans ce nouveau projet. Je pense que c’est l’avenir d’un club."
Charleroi, vous y repensez ?
"Régulièrement. C’est une énorme page de ma vie. J’ai eu la chance d’y rester durant de nombreuses années."
Plus de 19 ans…
"J’ai tout connu. Je suis arrivé à La Villette en 1992, dans la foulée de Zoran Primorac. Je n’ai que de bons souvenirs à Charleroi. Je m’y suis installé avec ma femme et mon fils. J’ai encore de nombreux contacts avec des Carolos . D’ailleurs, j’en profite pour les embrasser. Cette atmosphère me manque."
“8.200 personnes au Spiroudome, c’était formidable…”
L’homme regrette les belles années passées à Charleroi Au Pays Noir, Dubo Skoric a connu de nombreux succès. Il a permis à La Villette de se faire un nom sur la scène internationale. L’homme se souvient des grandes soirées européennes : “Cette époque était incroyable” , explique l’intéressé. “Il fallait voir la ferveur autour de l’équipe, des joueurs et du club. Je me souviens d’un record au Spiroudome, avec plus de 8.200 personnes. C’est énorme pour cette discipline sportive. C’était une période formidable.” Parmi ses nombreux souvenirs, l’entraîneur croate retient : “Le premier titre européen, il avait une saveur particulière. Je me souviens aussi des bons souvenirs partagés avec de nombreuses personnes comme Primorac, Samsonov ou Saive.” À propos de Zoran Primorac, il explique : “Il est passé par Charleroi il y a quelque temps. Il m’a dit qu’il n’avait pas reconnu la salle. Il n’y a plus la surface d’entraînement à la Garenne. C’est triste.”
La Villette a perdu son lustre d’antan. “C’est dommage. Il y avait un beau projet. Mais ce n’est pas le premier club qui connaît un tel destin. Cela manquait sans doute de structure pour pouvoir perdurer dans le temps. Les résultats étaient bons. Mais sans argent, c’était impossible de continuer. Les problèmes de budget ont eu raison de cette belle aventure.”
Dubo Skoric sait que le club est dans une phase de reconstruction. “Je lui souhaite le meilleur. C’est là que j’ai passé dix-sept années avec Jean-Michel Saive et treize ans avec Zoran Primorac. J’ai habité là-bas avec ma famille. Charleroi aura toujours une place particulière dans mon cœur.”
Aujourd’hui, l’homme se partage entre l’Allemagne et la Croatie.
“Un Jean-Mi tous les 100 ans”
Avec Jean-Michel Saive, Dubo Skoric a conquis sept Ligues des Champions. Il a disputé treize finales. Il connaît donc le joueur sur le bout des doigts. “On a gardé le contact”, insiste le Croate. “Je sais qu’il joue encore. Cela ne m’étonne pas du tout. À l’époque, je savais déjà qu’il allait poursuivre sa carrière durant de longues années. C’est un joueur fantastique.”
À propos du phénomène, l’homme explique : “Il fait partie des meilleurs éléments que j’ai eu la chance de diriger, avec Samsonov notamment. Un Jean-Michel Saive, la Belgique n’en connaîtra plus avant de nombreuses années. Tu as ce type de joueur une fois tous les cent ans. Il a eu une carrière incroyable. Il a porté haut le drapeau de son pays. Je crois que tout le monde s’en rendra compte lorsqu’il arrêtera complètement. Il a marqué l’histoire de son sport.”