Syndrome de l’essuie-glace: des douleurs à ne pas négliger
À la découverte d’une des gênes les plus fréquentes au sein des pelotons.
- Publié le 28-08-2018 à 07h43
- Mis à jour le 03-09-2018 à 12h57
À la découverte d’une des gênes les plus fréquentes au sein des pelotons.
La course à pied est un sport tout aussi agréable que traumatisant pour l’organisme. Les gênes et autres petites blessures font partie de la vie de la plupart des coureurs réguliers, peu importe leur niveau.
Ce sont souvent les articulations qui sont à l’origine de douleurs. Nous vous proposons en ces lignes d’aller à la rencontre du très répandu syndrome de l’essuie-glace, qui concerne la zone, très sollicitée, du genou et ses tendons.
Si les douleurs dans le genou sont fréquentes, c’est surtout la partie externe qui peut causer des problèmes. Aurélien Claes, médecin généraliste spécialisé en médecine du sport dans la région namuroise, nous en dit plus.
"Le syndrome de l’essuie-glace atteint principalement les coureurs qui allongent les distances, ou encore les cyclistes", explique le médecin qui travaille notamment au sein du staff de l’équipe de football du Sporting de Charleroi. Une douleur gênante pouvant engendrer de nombreux problèmes. "Cela peut irradier jusque dans la cuisse selon les entraînements. Plus on néglige l’apparition de ces symptômes, plus cela s’enflamme."
Il faut dire que les flexions-extensions à répétition du coureur à pied peuvent être traumatisantes, surtout dans le cas d’un débutant. "Cela survient souvent chez des personnes reprenant le sport trop rapidement ou alors lorsque le parcours sollicite trop intensément ce tendon, notamment dans le trail où le sol est instable." Mais ces problèmes peuvent également arriver pour d’autres raisons. "Certaines personnes négligent aussi le matériel ou les étirements, ce qui peut aussi causer ce problème. Dans le jargon, on appelle cela de la technopathie , c’est-à-dire que c’est une pathologie liée principalement à l’approche de l’entraînement ou à un mauvais choix de matériel."
Plusieurs solutions
Mais que faire si ce syndrome de l’essuie-glace se manifeste et vous poursuit ? Les solutions sont assez simples. Reste à les mettre en pratique. "Il faut tout d’abord diagnostiquer le problème correctement, avec notamment une échographie. Ensuite, il faut prendre du repos. Le traitement se poursuit alors par de la kiné, des massages profonds et éventuellement des ondes de choc. Travailler sur la souplesse est également important mais il faut que l’approche des étirements soit globale car il est très compliqué de travailler cette partie du corps. Par la suite, si le problème persiste, d’autres solutions sont envisageables comme de la cryothérapie, de la mésothérapie ou encore des infiltrations", continue-t-il.
Recourir à la chirurgie est possible mais en dernier recours. "Il faut éviter d’en arriver là. Avant cela, il faut d’abord vérifier qu’on court avec des chaussures adaptées. La mode qui a poussé vers les minimalistes a pu, dans certains cas, être très traumatisante pour le corps. Les semelles orthopédiques peuvent être parfois un plus mais il faut dans tous les cas aussi pouvoir gérer son entraînement de manière progressive."
D’autres sports, comme la natation, peuvent être complémentaires mais il faut surtout adapter sa charge d’entraînement, écouter son corps et ne pas vouloir franchir les étapes trop rapidement. "Même si on prend du repos et qu’on reprend, la douleur surgira de nouveau. Il faut vraiment faire un travail conséquent pour éviter cela. Avec la natation, il y a peu de transfert vers la course à pied mais cela permet un maintien des acquis. Le vélo ne sera pas une bonne solution car il peut continuer à faire progresser la blessure. C’est un problème à gérer au cas par cas."
Faire le bon diagnostic
Attention, une douleur externe au genou n’est cependant pas toujours un syndrome de l’essuie-glace. "Les douleurs peuvent provenir d’une lésion au niveau du cartilage, c’est-à-dire de l’arthrose. Cela peut être également une lésion du ménisque externe ou encore une tendinopathie du biceps fémoral ou d’autres tendons du genou. Enfin, cela peut être une fracture de fatigue."