Roland Canivet, 3h25 sur marathon à 70 ans
Le coureur du club des Bouffiols, après avoir joué au foot durant 40 ans, est un phénomène de longévité dans le peloton des coureurs
- Publié le 27-02-2018 à 10h51
- Mis à jour le 28-02-2018 à 11h01
Le coureur du club des Bouffiols, après avoir joué au foot durant 40 ans, est un phénomène de longévité dans le peloton des coureurs
Roland Canivet vient de se voir remettre par la commune d’Ham-sur-Heure/Nalinnes le "Prix de l’exemple" lors de la cérémonie des Mérites sportifs. Une récompense largement méritée pour ce coureur des Bouffiols, dans l’entité de Châtelet, qui est notamment parvenu à boucler en octobre dernier le marathon de Gand en 3 h 25 alors qu’il affiche 70 printemps sur sa carte d’identité !
Il s’agit là d’un temps record ! Si on ne peut affirmer avec certitude qu’il s’agit du meilleur chrono belge de tous les temps dans cette catégorie (les statistiques manquent à ce sujet), c’est tout du moins le meilleur de l’année écoulée. "C’était mon 4e marathon", raconte le vétéran nalinnois. "Mes trois premiers, je les avais faits en 2 h 55 en Alsace en 1994, en 2 h 51 à Echternach en 1995 et en 2 h 56 à Breda en 1997. J’avais alors 50 ans. Je n’avais donc plus couru cette distance mythique depuis 20 ans !"
L’idée d’en refaire un a germé durant l’été 2017. "J’étais dans une forme éclatante", sourit-il "Elle m’avait valu de remporter le challenge Delhalle dans ma catégorie des V4. Des gens de mon cher club des Bouffiols m’ont encouragé à retenter l’expérience. J’ai alors entamé une préparation sérieuse de six semaines. L’objectif de départ était de courir en 4 heures. Mais au fur et à mesure de ma préparation, je me suis rendu compte que je pouvais faire beaucoup mieux ! Lors du semi de Sedan-Charleville, un coureur français m’a dit que je pouvais viser 3 h 30. Cela m’a motivé encore plus ! J’ai pris le départ avec cet objectif personnel en tête."
"Il est possible que je refasse un marathon..."
Il fera donc encore mieux. "Les deux derniers kilomètres furent particulièrement difficiles. J’ai tenu au mental. Juste avant de pénétrer sur la piste indoor pour rejoindre l’arrivée, j’ai trébuché sur une petite bordure mais j’ai su me relever tout de suite pour faire les 200 derniers mètres. J’étais comme dans un état second. À la fin, j’étais soulagé que ce soit fini mais aussi et surtout heureux. Depuis, j’ai reçu bon nombre de messages de félicitations, notamment un de Fernand Brasseur (entraîneur, notamment de quelques-unes des grosses pointures du running francophone) qui m’a fait chaud au cœur. Être reconnu comme un exemple par les membres de sa commune est aussi une grande fierté personnelle même si je n’ai jamais spécialement couru pour les récompenses."
C’est après avoir pratiqué le football durant plus de 40 ans que Roland a découvert la course à pied. "À partir de mes 50 ans, je me suis mis à gagner beaucoup de petites courses dans ma catégorie. J’ai gardé l’esprit de compétition que j’avais quand j’étais dans le football."
Pour être encore et toujours aussi performant à cet âge, il n’y a pas de secret. "Il faut évidemment avoir la chance d’être en bonne santé et être épargné par les blessures. Mais il faut aussi s’entretenir physiquement. Je cours quatre à cinq fois par semaine et je fais en plus l’une ou l’autre compétition le week-end. Je mène une vie saine tout en profitant des plaisirs de la vie. Même si je ne suis aucun régime, je surveille mon alimentation et, si je ne refuse pas de boire un petit verre, c’est toujours avec modération ! Et que du bon ! Un bon bourgogne ou une bonne bière spéciale par exemple, mais jamais sans excès. Et puis il y a la motivation qu’il faut garder intacte. Ce n’est pas un problème pour moi car j’adore courir et me dépenser."
Après de bonnes semaines de récupération bien méritées, Roland Canivet, toujours avec sa tunique bleue et jaune des Bouffiols sur les épaules, s’apprête à refaire son retour dans les pelotons. "Cette année, je vais à nouveau faire le challenge Delhalle. Il devrait y avoir de nouveau une belle bagarre avec Guy Levacq pour le titre des V4 ! Et en fonction de mon état de forme, il est possible que je refasse encore un marathon en fin d’année, quand j’aurai beaucoup de kilomètres au compteur. Peut-être pas pour signer un chrono similaire à celui de Gand mais tout du moins pour m’en approcher !"
Les Bouffiols, une grande famille
Roland Canivet a beau avoir 70 ans et exercer un sport dit individuel, il n’est jamais bien seul lorsqu’il pratique sa passion. Au sein du dynamique club des Bouffiols, il fait la fierté de beaucoup de membres et il y trouve tout le soutien dont il a besoin. Avant, pendant et après les courses. “Pour le marathon, je voudrais remercier particulièrement Olivier Marchand, le président du club, ainsi que Dany, mon coach personnel. Tous deux m’ont encouragé en vélo tout au long du parcours. Je me dois aussi de remercier tous les membres du club dans leur ensemble ainsi que mon épouse pour leur soutien incroyable.” Et d’ajouter : “Ma victoire au Delhalle, je la dois à Emmanuelle Dewinter (également membre des Bouffiols) qui a su me remotiver après une vilaine blessure, et qui m’a aidé efficacement dans les grandes courses du challenge.”