Au coeur d'un ultra au Luxembourg: "Il fallait faire une course ici" (PHOTOS)
La 3e édition de l’Ultratrail Mullerthal (UTML) a eu lieu ce samedi au Luxembourg. Belgium Running était dans la course.
- Publié le 11-09-2018 à 13h17
- Mis à jour le 14-12-2020 à 14h32
La 3e édition de l’Ultratrail Mullerthal (UTML) a eu lieu ce samedi au Luxembourg. Belgium Running était dans la course. Non, le Luxembourg n’est pas qu’une étape - à la pompe à essence ou dans ses magasins - sur la route de vos vacances. Pour les amateurs de course nature, le pays peut même se révéler être une destination de choix. C’est ce que nous avons pu découvrir ce samedi à l’occasion de la 3e édition de l’Ultratrail Mullerthal, connu également sous la dénomination d’UTML qui, à elle seule et une semaine après le sommet mondial du trail à Chamonix, suscite la curiosité des passionnés.
Le Mullerthal, c’est en fait un long circuit de randonnée à l’est du Luxembourg, à proximité de la frontière allemande et de Trèves. Soit à environ 2 h 30 de Bruxelles. Il est composé de trois circuits, de près d’une quarantaine de kilomètres chacun, dont deux au départ d’Echternach, petite ville qui a la particularité d’être la plus ancienne du Luxembourg. L’ensemble, qui est évidemment relié, fait 112 km et correspond à la plus longue distance proposée depuis 2016 par une organisation de passionnés, Simone Kayser (ancienne triple vainqueur du Marathon des Sables) et son mari en tête. Belgium Running, de son côté, avait choisi de se frotter au 75 km alors que, à côté, sont proposés également un 39 km et même un shorthly sur 15 bornes.
"Nous avons, dans l’équipe organisatrice, voyagé partout à travers l’Europe et le monde pour courir", relevait pour l’organisation Jo Kox après que nous ayons (enfin) vu la ligne d’arrivée et juste avant d’accueillir Mohamad Ahansal, la guest-star de cet UTML 2018 (voir par ailleurs). "Mais, avec le cadre offert par le Mullerthal, il fallait absolument faire une course ici. Le cadre s’y prête à merveille. C’est de cette réflexion qu’est né l’UTML."
Des cailloux tombés du ciel
Désigné comme la Petite Suisse du Luxembourg en raison de son paysage vallonné, le Mullerthal ne propose que de rares murs. Le relief (1.900 D + sur 75 km) reste d’ailleurs modeste pour une épreuve de ce type. Mais il n’y a pas que le D + qui fait d’une épreuve un bon trail. Avec des paysages par moments féeriques qui ne sont pas sans rappeler les forêts légendaires de Bretagne, le Mullerthal vaut le détour. À de maints endroits, de gros cailloux semblant tombés du ciel viennent dessiner le paysage, offrant même plusieurs passages spectaculaires entre les roches. C’est en fait la composition de la roche et son érosion qui ont contribué à la création de ce paysage tellement typique de la région. Cela donne aussi de nombreux casse-pattes et escaliers, où il est difficile de conserver un rythme et où les descentes demandent une bonne dose de maîtrise technique. Sans devoir effectuer des kilomètres par centaines, le dépaysement est total, bien que parfois interrompu par des traversées de route ou le bruit des moteurs au loin.
Un balisage permanent
La boucle centrale du Mullerthal, celle qui dessine le circuit de 39 km et qui est aussi la distance la plus populaire, est assurément celle qui vaut le plus le détour, tout en étant la plus compliquée. L’autre boucle proposée sur le 75 km amène à découvrir un autre type de paysage, moins forestier et parfois plus classique pour qui a l’habitude de se promener dans les Ardennes belges. Certains vallons et châteaux typiques de la région valent cependant la peine d’y être découverts.
Doté d’un balisage permanent et particulièrement clair, le Mullerthal ne ravira en tout cas pas que les participants à l’UTML. Ni que les traileurs d’ailleurs. Pour une sortie running ou une randonnée en famille, ces sentiers de l’est luxembourgeois constituent un excellent motif de détour. Pour un ou plusieurs jours.
Mohamad Ahansal : "Loin d’être facile"
Mohamad Ahansal était l’invité d’honneur de l’édition 2018 de l’Ultratrail Mullerthal. Le Marocain, quintuple vainqueur du Marathon des sables, s’est déplacé en ami au Luxembourg, où il a notamment retrouvé Simone Kayser et son mari qu’il a croisés par le passé sur le Marathon des sables. S’alignant sur le 75 km, cet ancien nomade qui a désormais créé avec son frère Lahcen (dix victoires sur le MDS !) une société qui organise des expéditions et de compétitions sportives n’a pas forcé son talent au Luxembourg, se permettant même le luxe de terminer derrière les deux représentants de Belgium Running à l’arrivée à Echternach.
Mohamad Ahansal, comment vous êtes-vous retrouvé au départ de cet UTML 2018 ?
"Je connais la famille Kayser depuis une vingtaine d’années. Il y a aussi beaucoup de personnes issues du Luxembourg qui viennent au Maroc pour prendre part à des treks que j’organise. C’était donc quelque part logique pour moi de répondre favorablement à l’invitation, pour rencontrer tous ces gens que je connais. C’est d’ailleurs avec plaisir qu’on invite, avec mon frère, les vainqueurs à notre prochain Trans Atlas Marathon au Maroc."
Qu’avez-vous pensé de ce parcours du Mullerthal, que vous avez déjà fréquenté par le passé ?
"Je ne l’avais jamais arpenté aussi longuement, même si j’étais déjà venu m’entraîner il y a longtemps ici. Je l’ai trouvé très intéressant. C’est bien sûr différent de ce qu’on trouve dans les montagnes. Le dénivelé est moins important et il y a certaines parties plus roulantes. Cependant, c’est très varié, avec pas mal de petites difficultés et de nombreuses relances. Une belle découverte."
Vu le profil et avec votre expérience, vous avez trouvé cela difficile ou relativement abordable ?
"Facile, non, certainement pas, loin de là même. Le rythme est sans cesse cassé et il faut avoir la capacité de systématiquement relancer. Dans ces conditions, la difficulté est de pouvoir trouver le bon rythme pour gérer au mieux sa course. Moi, vu mes petits ennuis à un genou actuellement, je n’ai jamais cherché à forcer. J’ai plutôt profité de la beauté du parcours." (rires)