L'autre regard: Springboks et All Blacks
Un commentaire de Miguel Tasso.
- Publié le 01-06-2018 à 16h45
Un commentaire de Miguel Tasso.Siya Kolisi vient d’être élevé au rang de capitaine de l’équipe de rugby des Springboks pour les prochains test-matches face à l’Angleterre. C’est peut-être un détail pour vous, mais, en Afrique du Sud, ça veut dire beaucoup. Le troisième ligne des Stormers est, en effet, Noir.
Et c’est la première fois que, dans l’ancien pays de l’apartheid, un joueur black est promu à ce poste. C’est dire l’importance du symbole. Historiquement, le rugby a toujours traîné, du côté de Johannesbourg ou de Prétoria, une image de "sport de Blancs". Aux pires heures de la ségrégation raciale, il n’était d’ailleurs pas envisageable qu’un joueur de couleur porte le maillot de l’équipe nationale. Ces dernières années, la situation a, bien sûr, évolué. Mais lentement. Là où, en football, le onze sud-africain a définitivement zappé le triste héritage de l’apartheid, le XV de rugby met davantage de temps à assurer la transition. Des tensions subsistent.
Les Blancs sont d’ailleurs traditionnellement majoritaires chez les Springboks. La nomination de Kolisi, né dans un township de Port Elisabeth, envoie donc un signal fort au monde de l’ovalie et à la société en général. L’évolution ne devrait d’ailleurs pas s’arrêter là. La Fédération de rugby a convenu avec le gouvernement que la moitié de l’équipe sud-africaine qui participera au Mondial du Japon serait noire. Les All Blacks néo-zélandais finiront par être jaloux !