Nikiforov, la fierté de Nickolay et Angelina
Les parents de Toma considèrent ce titre comme logique vu sa progression.
- Publié le 30-04-2018 à 13h58
- Mis à jour le 30-04-2018 à 13h59
Les parents de Toma considèrent ce titre comme logique vu sa progression. Nickolay et Angelina Nikiforov étaient, ce samedi, au premier rang pour assister aux combats de leur fils aîné, Toma. "Les gens dans le public ont été charmants avec nous. La sécurité aussi, en nous laissant descendre vers les places en bord de tatami. Juste le temps des combats de notre fils. À la fin de la journée, nos voisins en tribune encourageaient Toma avec nous !"
Fiers, les parents l’étaient, bien sûr. "Oui ! À la fois pour notre fils et pour le judoka. Pour nous, ce titre européen est logique quand on voit ses efforts et sa progression. Il est mérité aussi ! Avec des hauts et des bas, comme tout être humain, Toma s’est montré régulier au plus haut niveau ces dernières années. Il a surmonté tous les pépins physiques. Mais son envie est intacte. Incontestablement, il a gagné en maturité. Il n’est plus ce judoka fougueux se lançant sans trop réfléchir. Ici, il était calme, serein. Son combat face au Lituanien en est la preuve. Toma sait qu’il est beaucoup plus fort que lui, mais il sait aussi que c’est un adversaire dangereux. Il a donc gagné sans prendre de risques, tout en s’épargnant sur le plan physique."
Dans un autre genre, la victoire face au Russe fut grandiose et Nickolay, ancien judoka de haut niveau, l’a beaucoup appréciée. "Elle lui a procuré un bien fou ! Toma sait que les Russes sont à sa portée mais, tant à Abou Dabi qu’à Ekaterinbourg, ils l’ont privé de la médaille d’or. Alors, ici, il était hyper motivé face à Bilalov qui, lui, n’en est pas revenu de se retrouver ainsi au sol."
L’émotion était immense sur le podium et dans les tribunes au moment de la Brabançonne en l’honneur de ce titre européen. Et elle l’était encore au retour à l’hôtel de notre délégation. "Nous avons bu un verre ensemble avant de les laisser entre judokas. Notre place est d’être là quand il a besoin de nous."
Et, ce dimanche, la place de Nickolay et d’Angelina était à… la plage car les heureux parents de notre champion d’Europe profiteront du soleil israélien jusque mardi.
"Toma est une exception"
Cédric Taymans savoure mais n’oublie pas le passé et, surtout, il prépare l’avenir.
Même avec deux superbes médailles et… une cinquième place, Cédric Taymans n’est pas du genre à fanfaronner. Lucide, le DTfrancophone sait que la roue tourne vite en judo.
Il se revoit ainsi au soir de l’édition 2017, à Varsovie, expliquer la débâcle de nos judokas, tous éliminés dès les tours préliminaires. "Il faut savourer l’instant présent mais ne pas oublier le passé et, surtout, préparer l’avenir. Oui, ce samedi soir, ce fut la fête. Et des gars comme Toma et Sami s’y entendent en la matière… C’est normal ! Ils le méritent. L’un et l’autre ont réussi de fameuses journées avec de superbes médailles à la clé. Mais je m’en voudrais de ne pas leur associer ceux qui ont perdu mais qui n’ont pas démérité. Je pense à Anne-So , bien sûr, mais aussi à Joachim, à Gaby et à Sophie. J’en suis persuadé : leur tour viendra aussi !"
La Belgique est un petit pays mais, en judo, elle rivalise avec les grandes nations que sont la Russie ou la France. "Nous formons une famille où l’on gagne et où l’on perd ensemble. J’entends par là les judokas, bien entendu, mais aussi leurs entraîneurs, la DT et le CA qui nous soutiennent. Nous avons la chance de pouvoir travailler sereinement, à long terme, car ces médailles ne tombent pas par hasard. Elles sont le fruit d’une politique. Nous avons la recette, mais elle est sans cesse à améliorer ! Et je m’en voudrais de ne pas relever que, côté néerlandophone, il y a aussi un énorme potentiel avec des gars comme Jorre ou Matthias. En -81 kg, on aurait très bien pu avoir une finale belgo-belge car, comme Sami, Matthias n’était pas moins fort que l’Israélien Muki."
Pour en revenir à Toma, il était, lui, dans un jour de grâce… "Ce qui m’a frappé chez lui, c’est sa sérénité. Vous savez, Toma est une exception. Un judoka comme vous n’en voyez que tous les vingt ou trente ans. Mais il a mûri, entre autres, dans la gestion de ses émotions. Il commence à se connaître. Physiquement. Et il a bien géré sa journée car il fut une époque où il se serait énervé face à l’Italien ou, surtout, au Lituanien. Là, il s’est reposé sur la tactique plutôt que le physique. Et ça a payé ! Il a vraiment tout pour réussir et nous réserve encore de beaux jours. Tout comme Charline qu’il ne faut pas enterrer juste parce qu’elle a perdu ici. Des champions, on n’en a pas des dizaines. Ils savent gagner, mais il faut accepter qu’ils peuvent perdre…"
En attendant, Toma et Sami ont écrit une belle page de l’histoire du judo belge et, en particulier, francophone.