Le quidditch, un gag devenu un vrai sport

Finir sur la deuxième marche du podium est donc une performance remarquable. "Depuis plusieurs années, la Belgique est vue comme une nation outsider , confie Nicolas Dehez, porte-parole de la Fédération belge de quidditch. On avait pour objectif d’aller loin, on visait la première place mais les Américains sont, avec l’Australie, les spécialistes de la discipline. Ils dominent le monde en ce moment. Ils ont une vision du sport qui est différente de la nôtre." Il faut savoir qu’outre-Atlantique, le quidditch est un sport universitaire ! Et ailleurs, ce sport prend de plus en plus son envol. C’est le cas de la France, qui faisait partie des favorites de la compétition et que les Belges ont écartée, mais aussi de l’Allemagne et surtout de l’Angleterre où la discipline commence à bénéficier d’une petite couverture télévisée.

Sans connaître la popularité du football ou d’autres sports planétaires du genre, le quidditch pourrait connaître un essor important dans les années à venir. De par ses caractéristiques physiques et stratégiques, mais aussi en raison d’une particularité : la mixité imposée, qui en fait une discipline bien ancrée dans son époque. Hommes et femmes évoluent ensemble sur le terrain avec également des personnes non-binaires, qui ne s’identifient ni comme homme ni comme femme. Une règle spécifique stipule qu’il ne peut pas y avoir plus de quatre représentants d’un même genre sur la pelouse au sein d’une équipe.

Autre particularité, le quidditch n’admet pas les comportements anti-sportifs. "On applique la tolérance zéro, explique Nicolas Dehez. J’ai fait du foot avant de pratiquer le quidditch et j’avais quelque peu perdu le côté sympa du sport. Il y avait de l’animosité et plus ces bonnes valeurs de rivalité que l’on retrouve dans ce sport-ci."

On compte en Belgique une dizaine de clubs. Bon nombre sont flamands - dont le vice-champion d’Europe qui est anversois - mais il y en a aussi à Bruxelles et à Liège. D’autres sont en création, à Namur et à Charleroi. Pour s’inscrire, il faut avoir 16 ans au minimum.

Physique et très stratégique

Pour les aficionados d’Harry Potter, assister à un match de quidditch, c’est se trouver en terrain de connaissance. Ils y croiseront deux équipes de sept joueurs, un terrain ovale, des poursuiveurs chargés de faire passer des balles dans des anneaux, des batteurs équipés de cognards(bâtons) chargés d’éliminer les adversaires, un gardien, etc. Seuls manquent à l’appel les balais volants. Qui sait, un jour peut-être verront-ils le jour grâce à la technologie des drones ?

Rassemblés et adaptés à la réalité, tous ces éléments conduisent à un sport où il faut être à la fois physique et malin. "C’est un jeu de balle avec des similitudes avec le rugby parce que c’est un sport de contact, explique Nicolas Dehez. Il s’inspire aussi du basket avec de fréquents allers-retours entre les deux camps, ainsi que du handball parce qu’il se joue exclusivement à la main. On y trouve aussi des composantes du dodge ball américain, plus connu chez nous sous l’appellation ballon-chasseur. Il y a aussi un aspect très stratégique puisqu’il y a plusieurs balles en jeu sur le terrain."Dont le vif d’or, matérialisé par un personnage habillé de jaune avec au bout d’une queue une petite balle jaune, qu’il faut attraper pour mettre fin à la rencontre.

Renseignements. : www.quidditchbelgium.be et www.iqaquidditch.org