L'autre regard: le tir au cerf et le loup des mers
Par Miguel Tasso.
- Publié le 15-11-2018 à 15h51
- Mis à jour le 15-11-2018 à 15h52
Par Miguel Tasso.
La victoire de Francis Joyon, 62 ans, dans la Route du rhum laisse béat d’admiration. Rares sont les sports où un champion de cet âge peut encore prétendre aux plus grands succès.
La voile est l’un d’eux, au même titre que l’équitation, le tir, le golf ou l’automobilisme. Dans sa fabuleuse traversée de l’Atlantique en solitaire, Joyon a usé de toute son expérience de marin au long cours.
Il n’avait sans doute pas la force physique de ses plus jeunes concurrents. Mais il avait la connaissance, la sagesse, la stratégie. En vieux loup des mers, il a effectué les bons choix et a mené sa barque - pardon son trimaran - avec une rare maîtrise tactique pour déborder sur la ligne, lors de manœuvres ultimes, François Gabart, de près de 30 ans son cadet.
L’histoire du sport se nourrit d’exploits de cette nature. Le grand livre des Jeux olympiques nous apprend que c’est le Suédois Oscar Swahn qui est le médaillé d’or le plus âgé de l’ère moderne. Il avait 64 ans, en 1912, lorsqu’il s’adjugea le titre dans la spécialité du tir au cerf courant.
Bon pied bon œil, il participa encore, à 72 ans, aux Jeux d’Anvers, en 1920, ramenant cette fois une médaille d’argent. Sans médire sur les performances de ce champion scandinave, l’odyssée de Joyon est d’une autre dimension.
Elle rappelle que la valeur peut attendre parfois le nombre des années et que, comme le bon vin, le rhum vieillit décidément très bien !