Grand Chelem de Russie: Toma Nikiforov vise une médaille
Damiano Martinuzzi continue de bien préparer un Toma Nikiforov pas satisfait.
- Publié le 17-03-2018 à 11h06
Damiano Martinuzzi continue de bien préparer un Toma Nikiforov pas satisfait.
Située à 1.400 km à l’est de Moscou, Ekaterinbourg n’est pas facile d’accès. Trois avions (Bruxelles > Francfort > Moscou > Ekaterinbourg) et plus de 10h de voyage étaient au programme des trois Belges engagés dans ce Grand Chelem de Russie. Partie en éclaireur, Anne-Sophie Jura, accompagnée de Cédric Taymans, est arrivée dès mercredi soir, rejointe par Sami Chouchi et Toma Nikiforov, avec Damiano Martinuzzi. "Nous nous sommes tous retrouvés jeudi soir à l’hôtel et tout le monde semble avoir digéré le voyage !", raconte Damiano qui coache Sami et Toma, dimanche, alors que Cédric s’occupe d’Anne-So, première en lice, samedi.
L’éloignement de la quatrième ville de Russie en a refroidi beaucoup. 251 judokas, émanant de 34 nations, sont inscrits à Ekaterinbourg alors qu’ils étaient 403 (71 pays) à Paris et même… 446 (65) à Düsseldorf. Mais attention : la qualité est au rendez-vous, avec 30 judokas du Top 10 mondial, parmi lesquels… Toma Nikiforov, n°10 et tête de série n°4 en -100 kg.
Revanchard après avoir été écarté du podium par son meilleur ami, le Portugais Fonseca, à Düsseldorf, le Bruxellois vise une médaille en Russie, même si, comme le précise Damiano Martinuzzi, les véritables objectifs de Toma sont les Championnats, d’Europe et du Monde, et le début de la course à la qualification olympique, fin mai.
"Avec autant de rendez-vous internationaux, il est impossible de répondre toujours présent. C’est pourquoi nous devons bien gérer le programme de chacun. Après sa rentrée victorieuse à Visé, Toma s’est aligné à Paris et à Düsseldorf. Et maintenant, à Ekaterinbourg. Il est évident que ses résultats ne le satisfont pas. Mais il n’y a pas de quoi paniquer. Il faut continuer à préparer les vraies échéances. Avec une compétition par mois, je pense que ce sera déjà bien assez quand nous nous retrouverons en fin d’année."
Un constat sensiblement différent pour Sami Chouchi en ce début de saison puisque Sami en sera à sa cinquième compet.
"Oui, mais il brûlait d’impatience de se montrer après deux blessures à l’épaule (2014 et 2016) qui ont contrarié ses débuts en seniors et une autre au genou (2017) alors qu’il se préparait pour le Mondial. Les blessures, les études, le changement de catégorie (de -73 kg à -81 kg) , Sami a connu quelques échecs jusqu’ici. Mais, à 24 ans, il a trouvé l’équilibre, ne fut-ce que dans la gestion de son poids. Il est, en tout cas, plus mature et les résultats tombent."
Médaillé de bronze à Sofia et d’or, à Oberwart, le Bruxellois a déjà prouvé qu’il peut non seulement bousculer, mais aussi battre les meilleurs.
"La concurrence d’un gars comme Matthias Casse le motive, même s’il n’en a pas vraiment besoin. S’il parvient à se structurer, comme c’est le cas actuellement, et s’il est épargné par la malchance, il est un des meilleurs judokas au monde. Et ça, ses adversaires le savent. C’est pourquoi ils le craignent."
Et de trois, en trois semaines pour Jura !
Si le judo est un sport individuel, Anne-Sophie Jura a quand même toutes les raisons de se sentir un peu seule à Ekaterinbourg où, a priori, Lola Mansour devait l’accompagner au sein de notre délégation. Victime d’une commotion cérébrale, le 21 février, à l’entraînement national, Lola n’est, hélas, pas rétablie.
Après avoir, elle aussi, rongé son frein en raison d’une fracture de l’orteil, mi-janvier, en stage à Mittersill, Anne-So a réussi sa rentrée en décrochant le bronze, début mars, à Varsovie. Un podium qu’elle n’a pu confirmer une semaine plus tard, à Agadir, où la Hennuyère s’était rendue sans recevoir le feu vert médical. Et la voici donc en Russie pour une troisième compet en trois semaines !
"J’en ai besoin pour une question de repères, de rythme et de sensations en vue des Championnats d’Europe et de mes prochains objectifs !" lance-t-elle.
Opposée au premier tour à la Russe Pavlenko, notre poids-plume (-48 kg) pourrait retrouver l’Argentine Pareto, contre qui elle avait livré deux beaux combats, perdus, l’an dernier. Mais nul doute qu’Anne-So se méfiera d’abord de cette Russe dont le dernier résultat (une cinquième place…) remonte à mi-novembre, à La Haye.
" Anne-So devra être à son meilleur niveau car la concurrence est énorme dans cette catégorie dominée par l’Ukrainienne Bilodid en ce début de saison…"
Une Ukrainienne victorieuse à Tunis, à Paris et à Düsseldorf, mais qui manque à l’appel.