Charline Van Snick: "Je privilégie la qualité"
Charline Van Snick a choisi de ne s’aligner qu’à Paris, ce samedi, et à Düsseldorf.
- Publié le 10-02-2018 à 08h32
- Mis à jour le 09-03-2018 à 15h05
Charline Van Snick a choisi de ne s’aligner qu’à Paris, ce samedi, et à Düsseldorf. On l’avait quittée avec une médaille de bronze autour du cou et un bouquet de fleurs à la main, mais épuisée, mi-novembre, à La Haye. Inscrite à Tokyo, deux semaines plus tard, Charline Van Snick avait annulé sa participation. "Je sortais de trois compétitions réussies, Tachkent (bronze), Abou Dhabi (or) et La Haye (bronze), en un mois et demi, et je n’en pouvais plus. Il était vraiment inutile pour moi d’encore combattre à Tokyo."
À 27 ans, dont 20 de judo, événement qu’elle a (bien) fêté en septembre dernier, la Liégeoise a appris à écouter son corps. Elle s’est donc d’abord reposée avant de reprendre l’entraînement hivernal. Et la revoilà à l’aube d’une nouvelle saison, sa deuxième en -52 kg, une catégorie où elle est sortie du Top 10 mondial en ce début d’année. Pas de quoi la contrarier…
"Je n’ai plus 20 ans ! Je ne peux pas enchaîner trop de compétitions. Je privilégie donc la qualité à la quantité. J’ai décidé de m’aligner à Paris et à Düsseldorf, deux rendez-vous de haut niveau en trois semaines. Ensuite, il y aura une plage de récupération avant d’entamer une longue préparation pour l’ Euro , fin avril, à Tel Aviv, où je veux effacer ma déception de l’an dernier."
En attendant, Charline a tranquillement préparé l’échéance parisienne où elle vit désormais avec son mari, Anthony, et s’entraîne avec son coach, Dimitri Dragin.
"Mais je suis régulièrement en Belgique, chez moi, à Liège, où vivent ma famille et mes amis. Si je m’entraîne aujourd’hui à Paris, c’est un peu par obligation. Je ne passerai pas toute ma vie dans cette pollution. Quand je sors pour courir une heure, je ne me sens pas bien. Moi, je préfère la montagne, l’air pur. C’est pourquoi, en vue de l’ Euro , j’ai déjà prévu de partir en stage de condition physique au Mont-Blanc. Ensuite, il y en aura un autre, à l’étranger, pour l’aspect technique."
Pour l’heure, Charline est sereine, même si Paris ne lui a guère souri par le passé avec une seule médaille, l’argent en 2015, en quatre participations, sans compter le Mondial 2011. Des statistiques dont la Liégeoise n’a cure…
"Je regarde résolument vers l’avenir en tirant les leçons du passé. Je suis fière de ma saison 2017, mais ce ne fut qu’une étape pour moi. Je veux confirmer et je m’en sens prête. L’an dernier, je ne l’étais pas. Mon corps ne l’était pas parce que je suis montée de catégorie et que ça nécessite une période d’adaptation. Ici, je commence déjà 2018 sans blessure. C’est positif !"
De fait, l’an dernier, Charline s’était occasionné une entorse du péroné et n’avait débuté qu’en mars, à Bakou.
"Et ce fut une course contre la montre que je n’ai pas gagnée pour l’ Euro , ni le Mondial d’ailleurs. Mais ma fin de saison fut meilleure et je veux poursuivre sur cette lancée."
"Je n’en ai pas fini avec les régimes !"
Passée des -48 kg aux -52 kg, Charline a dû s’habituer à sa nouvelle catégorie. Et si elle se veut très discrète sur son poids entre les compétitions, elle y prête une attention quotidienne. "Je n’en ai pas fini avec les régimes ! J’ai tant bridé mon corps pendant toutes ces années que les quatre kilos de différence entre les deux catés ont vite été comblés. D’autant que je me suis musclée pour pouvoir rivaliser avec mes adversaires. J’essaie donc de ne pas monter trop haut pour ne pas devoir m’astreindre à un régime draconien la semaine précédant une compet . Mais inutile d’évoquer des chiffres… Je suis loin d’être la seule judoka à devoir surveiller la balance. Et je comprends ceux qui, comme moi, décident de monter de catégories. À la longue, les régimes, ça use ! Parfois, on perd en trois semaines de régime tout le bénéficie de six mois d’efforts à l’entraînement. Inutile non plus de mettre sa santé en danger, ce qui fut sans doute mon cas ces dernières années. Le plus simple est aussi de respecter une hygiène de vie et d’alimentation."
Ce qui n’est pas évident quand on doit le pousser à l’extrême pour pratiquer son sport.