Arnaud Bovy, le tennis au nom de tous les siens
Le tennisman liégeois de 18 ans débute son parcours aux Jeux Olympiques de la Jeunesse, en simple, ce dimanche, à Buenos Aires
- Publié le 07-10-2018 à 12h09
- Mis à jour le 07-10-2018 à 18h01
Le tennisman liégeois de 18 ans débute son parcours aux Jeux Olympiques de la Jeunesse, en simple, ce dimanche, à Buenos Aires
Pour un gaucher, il n’est pas étonnant que l’idole d’Arnaud Bovy soit Rafael Nadal. Tout comme ce n’est pas un hasard si sa surface de prédilection est la terre battue. C’est pourtant de Roland Garros, où il disputait le premier Grand Chelem de sa jeune carrière, que le Liégeois tient son pire souvenir. Jusqu’ici… Et sur le gazon, le meilleur ! À ce jour, aussi.
"Je me suis incliné au premier tour de Roland après avoir obtenu quatre balles de match. Sur le moment, c’était dur à encaisser. Mais, avec le temps, je le considère comme une expérience. Et elle me servira ! J’ai enchaîné avec la saison sur gazon, une surface que je découvrais. Et j’y ai connu quinze jours de folie. J’ai, d’abord, atteint la finale à Roehampton, tournoi préparatoire à Wimbledon, en battant des gars du Top 10 mondial, dont le futur finaliste à Wim , l’Américain Jack Draper. J’y ai aussi passé deux tours."
Présent sur le circuit junior depuis 2017, Arnaud Bovy a donc accéléré cette année, bondissant dans le Top 30 mondial, mais il s’est également offert ses premiers points ATP en atteignant les demi-finales, début août, du Tournoi d’Eupen doté de 15.000 dollars.
"J’ai atteint un objectif en entrant, à Roland Garros, dans mon premier tableau de Grand Chelem . Mais, avec Wimbledon et l’US Open, j’ai goûté à la vie dont je rêve depuis que j’ai commencé à jouer. Je voyage avec mon entraîneur. Après avoir travaillé avec Greg Fardeau, je collabore désormais avec Cédric Melot. Même si j’avoue qu’être éloigné de ma famille pendant trois ou quatre semaines ne m’est jamais agréable, je poursuis mon objectif sportif."
Aborder le parcours d’Arnaud Bovy sans évoquer sa famille relève de l’impossible. Fils d’un triathlète, Christian, et d’une escrimeuse, Christelle, Arnaud a, en outre, une grande sœur Margaux (21 ans) qui pratique aussi le tennis, un frère Guillaume (16 ans), qui a arrêté la natation et une petite sœur Juliette (14 ans), qui joue au hockey et au… tennis.
"Le sport est dans nos gênes. En vacances, il y a toujours un terrain de tennis à proximité."
Comme à la maison où, au fond de leur jardin, un court a été installé. Il y a passé des heures avec son père et sa mère qui déploient, l’un et l’autre, une énergie folle à soutenir les projets sportifs de tous leurs enfants.
Avec leur aide, Arnaud est devenu un self made tennisman puisque, à l’âge de 12 ans, il a tout simplement refusé d’emprunter le chemin menant au tennis-études de Mons. La raison ? La famille, bien sûr !
"Je ne me voyais pas quitter mon cocon, vivre cinq jours par semaine, pendant six ans, loin de mes proches. Chez les Bovy, nous formons un bloc. C’est un pour tous, tous pour un !"
Six ans plus tard, Arnaud a vu l’AFT lui tendre la main sous la forme d’un contrat lui permettant de profiter des infrastructures et de disposer d’une aide financière.
"Mais, sans mes parents, je ne serais rien !" insiste celui qui s’entraîne une vingtaine d’heures par semaine, tantôt à Liège (Sart-Tilman), tant à Uccle (Wellington). "L’été, je joue au Sart-Tilman et, l’hiver, à Sprimont. Désormais, je me rends aussi trois fois par semaine au Wellington, à Uccle, pour y retrouver mon coach, Cédric Melot. Le tennis n’est qu’un des aspects de ma préparation. Hors périodes de compétition, je travaille également la course, la muscu , l’explosivité. Fin d’année, je jetterai d’ailleurs les bases de ma prochaine saison."
Au cours de laquelle il entrera dans la cour des grands. Mais, en attendant, Arnaud (18 ans depuis le 17 septembre…) aspire à conclure en beauté sa carrière chez les juniors et les JOJ 2018 lui en offrent l’occasion. Habitué à voyager, il ne devrait pas être trop dépaysé à Buenos Aires, lui qui parle couramment anglais.
"Je peux, en effet, mettre en pratique tout ce que j’ai appris lors de mes études secondaires, que j’ai terminées en juin dernier."
Et pour l’avenir, le jeune homme envisage de perfectionner son… néerlandais en cours particuliers pour pouvoir mieux discuter avec ses potes du Nord du pays.