Armand Marchant fait son retour sur les skis: "Mon chirurgien a sauvé mon rêve"
- Publié le 13-12-2018 à 21h17
- Mis à jour le 13-12-2018 à 00h34
À 21 ans, le Liégeois, qui vient de remonter sur les skis, envisage toujours l’avenir avec optimisme. Rencontre. Ce vendredi 14 décembre, Armand Marchant fête son 21e anniversaire. De quelle manière ? "Oh, moi j’espère aller skier !" lance-t-il sur le ton de la boutade. Après 707 jours de doutes, de frustration et d’efforts, depuis son terrible accident du 7 janvier 2017 à Adelboden aux conséquences dramatiques pour son genou gauche, le Liégeois a faim de ski. Fin novembre, il est remonté pour la première fois sur les spatules. Et ce jeudi, nous l’avons retrouvé plein d’enthousiasme dans le complexe Snow Valley, dans le Limbourg, où il effectue un petit stage de reprise de trois semaines.
"Quel plaisir ! Ça me procure beaucoup de sensations, surtout quand je mets un peu d’intensité dans les manches, c’est là où on se fait vraiment plaisir", sourit-il. "Le travail de kiné et de musculation devenait vraiment répétitif. Là, je prends mon pied ! Et puis, il y a d’autres mots qui résonnent : ‘viens plus devant’, ‘sois plus souple’. Je retrouve mon métier, ce que j’aime vraiment faire."
Le genou, qui a subi sept opérations, tient le coup. "C’est le fruit d’un travail très progressif, je ne suis pas remonté sur les skis du jour au lendemain", poursuit Armand. "On a déjà bien testé le genou lors de la préparation physique, ce qui m’a permis de reprendre confiance. Et dès que je suis remonté sur les skis, j’ai eu de bonnes sensations. Comme j’ai skié énormément avant la blessure, ça a été assez naturel de tailler à nouveau des courbes, de revenir bien sur ma jambe gauche. Tout s’est très bien déroulé."
Son kiné Thibaut Schnitzler confirme qu’au plan mécanique, "tous les voyants sont désormais au vert". "Après le travail de gros, on est passé de réglages en réglages, comme pour les voitures", explique-t-il. "Et c’est en passant des caps qu’on peut mieux voir ce qu’il reste à faire. Ces derniers mois, on a vraiment bien travaillé pour récupérer du volume musculaire, de la masse et de la force. Plus le genou sera solide musculairement, plus il sera stable. On fait régulièrement des tests et toutes les données prouvent que le genou est fonctionnel."
Et dire qu’au départ, même les chirurgiens se demandaient si Armand Marchant pourrait remarcher un jour. "Il avait le plateau tibial explosé, ses os étaient en mille morceaux dans son genou, et ses ligaments comme son ménisque étaient dans une sale état", rappelle Thibaut Schnitzler. "Il a fallu tout rassembler et tout reconstruire. C’est assez incroyable la manière dont il a retrouvé l’utilisation de son genou. Quand je le vois arriver en bas du tracé avec un sourire, comme aujourd’hui, ça me fait quelque chose. Armand est-il un miraculé ? On peut le dire, oui !"
"Le Pr Peter Verdonk et ses collègues ont fait un travail remarquable", souligne le skieur de Thimister, auteur à 18 ans du meilleur résultat de l’histoire du ski belge (une 18e place dans le slalom de Val d’Isère). "Sans ce chirurgien, et sans mon staff actuel, je n’en serais pas là aujourd’hui. Il a toujours été très réactif dans le suivi, je sens qu’il a envie autant de moi que je réussisse. C’est mon chirurgien qui a sauvé mon rêve de gamin et a réussi à faire en sorte que l’histoire continue..."
Celle-ci, sauf progrès ultra-rapides, ne s’écrira peut-être pas encore en Coupe du monde cette année. "Je ne veux pas devenir le roi de l’entraînement mais l’objectif n’est pas non plus de revenir dès cet hiver-ci", dit-il. "Si je réattaque la compétition, c’est en étant prêt à faire de grandes performances. Et donc je dois prendre le temps de récupérer le niveau que j’avais avant."