Shane McLeod avant Angleterre - Belgique: "Il faudra aller chercher cette finale"
Le coach des Red Lions Shane McLeod s’attend à une demi-finale délicate.
- Publié le 15-12-2018 à 07h37
- Mis à jour le 15-12-2018 à 11h25
Le coach des Red Lions Shane McLeod s’attend à une demi-finale délicate. Comme tout coach qui s’apprête à disputer une demi-finale de Coupe du monde, Shane McLeod est un homme fort sollicité. Il a, néanmoins, trouvé un quart d’heure pour répondre à nos questions. Il attend avec fermeté la bataille qui s’annonce contre l’Angleterre.
"Je pense que notre victoire de ce jeudi est assez convaincante", ouvre le Néo-Zélandais. "Certes, le score de 2-1 est assez serré, mais quand on voit qu’on n’a concédé aucun pc à l’Allemagne tout en en forçant nous-mêmes neuf, je ne peux qu’arriver à la conclusion que nous avons fourni une bonne prestation collective. Et il n’y a pas que les pc, nous avons vraiment limité les Allemands à un minimum d’occasions de but. On parle toujours de nos attaquants de top niveau et de notre milieu de terrain renommé, mais je suis fier aussi de ce que le secteur défensif a réalisé."
Que pense le coach belge de son prochain adversaire, qu’il a affronté trois fois au cours des deux derniers mois ?
"C’est une bonne équipe. Ils connaissent, tous, très bien leur rôle sur le terrain. Ils ne sont pas vraiment spectaculaires, mais très bien organisés. Leurs bases sont très solides et leur circulation de balle est excellente. Cela les rend très difficiles à jouer. Nous devrons rester très disciplinés lorsque nous ne serons pas en possession de balle. Ils adorent jouer en contre."
Le fait d’avoir gagné 4-0 trois jours avant le début de la Coupe du monde n’a, selon le coach des Lions, aucune signification réelle. "Non, cela ne veut rien dire. Les matchs d’entraînement servent juste à s’entraîner. Nous avons été critiqués assez souvent parce que nous n’en disputions pas beaucoup. Mais eux aussi gardent le meilleur pour les matchs à enjeu. Ce n’est nullement un hasard s’ils sont aujourd’hui dans le top 4 mondial. C’est une véritable équipe où les joueurs se battent les uns pour les autres. C’est ce qui les rend durs à battre."
Au fond, l’Angleterre a un peu réalisé le même parcours que la Belgique : un départ plutôt lent (2-2 contre la Chine), puis une montée en puissance.
"Vous savez, ce tournoi est tellement long qu’on a l’impression d’être ici depuis un an, alors que ça ne fait que trois semaines. Il y a énormément de temps entre chaque match. Donc, la tentation est grande de s’économiser et de garder son énergie pour les deux ou trois derniers matchs qu’on va disputer, en sachant qu’on va de toute façon sortir de la poule."
Que faudra-t-il faire de spécial ce samedi ?
"Garder la balle, ce qu’on sait faire assez bien, aussi bien individuellement que collectivement. Mais il faudra se méfier de leurs exploits individuels car ils ont de bons joueurs à la balle aussi et ils sont rapides. Il faudra éviter de concéder des penalties corners et des buts aux moments critiques. D’un autre côté, il faudra convertir nos occasions. J’espère qu’il y en aura beaucoup, mais c’est quelque chose qu’on ne peut pas prévoir. Parfois, l’adversaire n’en concède qu’un minimum et il faut être là pour les mettre au fond."
Et que faut-il éviter ?
"De perdre, tout simplement. Plus on avance dans le tournoi, plus les rencontres sont serrées. On ne reçoit plus rien gratuitement, il faut aller le chercher. Le ranking mondial, dans ces conditions, n’a pas beaucoup d’importance, il sert aussi à motiver l’adversaire."
S’il y a quelque chose à améliorer par rapport au match précédent, c’est le penalty corner ? "Vous savez, c’est de plus en plus dur de marquer sur cette phase. Les équipes défendent de mieux en mieux et analysent particulièrement bien les phases. En quarts, le gardien allemand a livré un excellent match, en outre. On en a marqué cinq jusqu’ici, je suis assez content, ce n’est pas une mauvaise moyenne."
Le sprint final est lancé
Quoi qu’il arrive, les Lions réaliseront leur meilleur résultat en Coupe du monde.
Petit à petit, l’équipe belge fait son nid. La qualification, totalement méritée, contre l’Allemagne, jeudi, a d’ores et déjà rajouté une ligne au palmarès de nos Red Lions : c’est la toute première fois qu’ils arrivent en demi-finales d’une Coupe du monde. Ils ont déjà disputé une finale olympique et deux finales de championnat d’Europe mais, jusqu’ici, la troisième grande compétition mondiale se refusait à eux.
Mais les Lions, ils l’ont dit et répété, veulent plus. L’or ou rien. Assez d’argent, foin de bronze. Et il faut bien reconnaître qu’ils sont sur la bonne voie. Voilà deux matchs qu’ils n’ont pas concédé de penalty corner, ils ont encaissé cinq fois en cinq rencontres (seule l’Australie, numéro 1 mondial, a réussi mieux ; l’Inde a fait la même chose mais, à cette importante nuance près, qu’elle est dehors). Et ont déjà marqué seize fois - encore une fois, seule l’Australie a réussi encore mieux.
Il s’agit maintenant de battre la Perfide Albion, qui se dresse une fois de plus devant les Belges : un fil rouge qui court le long de presque toutes les compétitions importantes depuis une vingtaine d’années. Les Anglais ont connu une entrée en matière des plus laborieuses : nul contre la Chine et défaite contre l’Australie. À tel point qu’ils ont été heureux de voir la Chine s’effondrer comme un soufflé contre les Kookaburras, ce qui leur permettait de se contenter d’un match nul contre l’Irlande. Finalement, ce fut une victoire, confirmée seulement dans les arrêts de jeu. Depuis lors, l’équipe aux trois lions joue de mieux en mieux, mais cela peut également être dit de nos Red Lions.
On rentre maintenant dans un sprint final échevelé : en à peine plus de 24 heures, le titre mondial va se jouer entre les quatre survivants. Plus de calcul, il faut tout donner. Come on, Lions !