Pourquoi les Anglais se fichent du beau jeu
N’attendez pas de spectacle de cette équipe physique et bien organisée.
- Publié le 14-12-2018 à 12h30
- Mis à jour le 14-12-2018 à 12h46
N’attendez pas de spectacle de cette équipe physique et bien organisée. S’il est un adversaire que les Belges connaissent bien, il s’agit de l’Angleterre (ou, pour les cycles olympiques, de la Grande-Bretagne, ce qui revient d’ailleurs au même depuis de nombreuses années). Rien que depuis cet été, ils les ont déjà affrontés trois fois. C’est dire ! Sur les dix dernières années, c’est sûrement l’adversaire que nous avons rencontré le plus souvent. Et cela ne date pas d’hier.
Permettons-nous une petite digression, empruntée au football. Tout le monde connaît l’histoire de Belgique - Angleterre à la Coupe du monde de 1990 et le but assassin de David Platt après que la Belgique eut dominé la Perfide Albion du début à la fin. Les hockeyeurs anglais nous avaient fait le même coup en 2011 à Mönchengladbach, dans la petite finale, quand les Red Lions les avaient dominés de la tête aux pieds avant de les voir marquer ce qui comptait à l’époque comme un but en or. Nous avions proposé la comparaison au capitaine de l’époque, Barry Middleton, en conférence de presse; cela l’avait beaucoup fait rigoler.
Tout cela pour dire que s’il est bien quelque chose dont les Anglais se moquent comme de leur première sauce à la menthe, c’est bien du spectacle. Leur hockey est simple, direct et très physique. Leur but est de gagner et pas d’assurer le spectacle.
Longtemps, les Anglais et les Belges ont été en concurrence directe pour des places qualificatives ou d’honneur - ce qui explique le grand nombre de matchs que les deux équipes ont disputé ensemble. En 2014, ils avaient coiffé la Belgique sur le poteau lors du dernier match de poule.
De cette génération, il reste pas mal de joueurs tout de même. Le plus emblématique est incontestablement Barry Middleton, qui aura 35 ans le 12 janvier mais qui joue toujours comme un jeune homme et marque régulièrement son petit but. Ashley Jackson, le spécialiste du pc, et Nick Catlin (qui joue aujourd’hui au Beerschot après avoir déjà défendu les couleurs du Racing) ont disparu de la sélection, mais il reste le défenseur Mark Gleghorne, le médian Adam Dixon, l’attaquant David Condon et le gardien George Pinner, pour ne citer qu’eux.
Mais le sélectionneur Danny Kerry, qui a déjà mené les Anglaises au titre olympique à Rio, n’a pas hésité à faire confiance à une nouvelle génération, dans laquelle il faut faire attention à Will Calnan, auteur de deux buts dans les deux derniers matchs.
La préparation des Anglais n’a pas été une grande réussite (défaite contre la France, puis 4-0 contre nous), mais on sait aussi outre-Manche que les mauvaises répétitions générales engendrent parfois les grandes premières. L’équipe aux trois lions n’a cessé de progresser dans ce tournoi et sa performance contre l’Argentine n’a laissé personne indifférent. Ce sera de nouveau un combat féroce. Mais peut-il en être autrement en demi-finale de Coupe du monde ?