On a regardé la finale avec les familles des joueurs et... Stockbroekx: "Les Red Lions sont tous mes frères"
Manu Stockbroekx était sur le plateau de télévision chez Telenet, où nous avons rencontré les familles des joueurs, pour suivre un match très émouvant pour lui.
- Publié le 17-12-2018 à 06h49
- Mis à jour le 17-12-2018 à 10h21
Manu Stockbroekx était sur le plateau de télévision chez Telenet pour suivre un match très émouvant pour lui. Telenet, qui a osé faire le pari du hockey à la télévision, avait convié les parents des Red Lions ainsi que des personnalités du hockey belge pour accompagner un plateau composé de Pascal Kina, de Manu Leroy, de Jeffrey Thys et du nouveau champion du monde Manu Stockbroekx.
Deux heures avant le match, chacun y allait de son petit commentaire avant la rencontre. Un détail frappe immédiatement. Aucun parent ne met son enfant en avant. Tous parlent comme de véritables Red Lions. "L’équipe d’abord", clament-ils en chœur.
Manu Stockbroekx n’a pas caché ses larmes lorsqu’Arthur de Sloover pensait avoir donné à la Belgique son premier titre de champion du monde. Il a recommencé à pleurer dans les bras de ses parents lors de l’arrêt victorieux de Vincent Vanasch. Entre ces deux moments, il n’osait plus regarder l’écran.
"J’étais mort de stress", confiait-il en tombant dans les bras de tout le monde. "Je connais le prix de tous les sacrifices", reprenait celui qui avait disputé deux matches de Coupe du monde. Une blessure - déchirure aux muscles ischio-jambiers de la jambe droite - l’avait contraint à déclarer forfait pour la suite du tournoi. "Je suis resté en lien avec l’équipe au quotidien. Je n’ai pas dormi durant les deux dernières nuits. La tension était énorme."
De son propre aveu, la finale n’a pas offert un spectacle grandiose. "La rencontre n’était pas belle, mais la beauté était ailleurs. Sur un plan tactique, ce match a demandé un travail de malade. Mentalement, le contrôle était colossal. Le dernier shoot-out de Flo ou les arrêts de Vanasch sont exceptionnels. Ces gars, ce sont tous mes frères. Je les aime."
Son absence en Inde pour les 5 derniers matchs n’altère pas sa joie. "Je m’en fous car mon sort ne passe pas avant l’équipe. Le bien du groupe passera toujours avant tout. Antoine et Augustin ont réalisé un job formidable. La Belgique est championne du monde. Tout le monde peut s’en réjouir."
Samedi soir, il avait rejoint un groupe de parents qui tournait une vidéo pour l’envoyer avant la finale aux Red Lions. "Cette équipe, c’est ma famille. Je ferais tout pour eux", poursuit celui qui avait fait une belle surprise à un élève d’une école qui passait un exposé la semaine dernière sur les Red Lions. "Je suis venu à l’improviste."
Quelques jours plus tard, Stocki est devenu champion du monde. "Il faudra encore quelques jours pour réaliser. L’équipe a bien grandi dans ce tournoi. Chacun a investi. Je pense aussi à John-John (Dohmen) et au papa de Simon."
"Arthur se nourrit de l’ambiance d’équipe"
Dans la famille Van Doren, l’humilité se transmet de père en fils. Gérald Van Doren, heureux pour ses enfants Arthur et Loic, pointait d’abord la seule star, l’équipe. "Ces garçons ont tant investi pour leur sport et depuis si longtemps qu’ils ne pouvaient que toucher un jour cette médaille d’or", racontre Gérald Van Doren. "Ils sont récompensés. Quand on les voit jouer, c’est invraisemblable. Il faut comparer cette équipe à la société. Si chacun se battait pour son collègue, le monde tournerait mieux. Chez les Lions, tout le monde bosse ensemble. Quand il était petit, Arthur devait choisir entre le hockey et le tennis. Il a opté pour le hockey car il aime cette ambiance d’équipe. Son prix de meilleur joueur du tournoi n’aurait jamais existé sans le noyau. Ils avaient aussi à cœur de se battre en mémoire du papa de Simon Gougnard qui était un grand monsieur du hockey."
"Ils pleuraient pour Pierre samedi matin"
Le papa de Loïck Luypaert est un fidèle parmi les fidèles. Il en a vécu des nombreux voyages et des bons souvenirs avec les Red Lions. "Mais, je viens de vivre le plus beau, ici, en Belgique dans ce studio chez Telenet. J’ai assisté au match le plus tactique qui opposait deux blocs défensifs, souffle le papa de Pino. Ce noyau a traversé des moments difficiles durant le tournoi, mais il a fait bloc. Shane McLeod a mis les égos de chacun de côté. Ici, c’est l’équipe qui décide et non des leaders. Ils se sont aussi battus pour Pierre Gougnard. On le voyait souvent. Je peux vous dire que samedi matin, ils pleuraient tous comme des Madeleine. Ils ont trouvé la force morale de repartir au combat pour lui offrir ce titre."
"Un dénouement merveilleux"
Florent van Aubel a été d’une solidité remarquable en transformant le dernier shoot-out alors que les Belges avaient cru qu’ils étaient champions du monde quelques secondes plus tôt. Son papa, Ivan, était aussi rayonnant que son fils. "Je suis content pour Flo qui a vécu un tournoi assez dur où il a été malade. Il a joué le rôle de relais. Le dénouement est merveilleux. Il a transformé ses deux shoot-out. Cette équipe a tellement bossé pour vivre ce moment ! En tant que parents, nous l’avons toujours accompagné dans ses sacrifices. Les Red Lions méritent cette gloire."
"Il y a un an tout juste, Felix se mariait"
Le papa de Felix Denayer n’oubliera jamais le 16 décembre qui a été magique en 2017 et en 2018. "Il y a un an tout juste, mon fils se mariait", souligne Christophe Denayer. "Cette fois, il devient champion du monde. C’est un beau rêve. J’ai retrouvé dans cette équipe l’ambiance de Rio. Ils ont été fabuleux. J’ai vu une équipe et non des stars. Malgré les blessés et le décès du papa de Simon, ils ont fait parler leur cœur. Je peux vous dire que tous les joueurs ont été affectés par ce qui est arrivé à Pierre Gougnard. Ce succès, c’est d’abord celui d’une équipe." Les parents ont également joué leur rôle. "C’est vrai ! Nous sommes toujours là, dans les bons et surtout dans les moins bons moments. Nous les avons toujours suivis sauf à Bhubaneswar. Un joueur a besoin de cet environnement pour s’épanouir. Les Red Lions ont été au bout de leurs rêves."
Pascal Kina : "Une expérience de dingue"
Ancien sélectionneur des Red Panthers, le papa d’Antoine Kina est fier de l’audace de son fils.
Entraîneur de son fils Antoine à Gand et ancien entraîneur des Red Panthers, Pascal Kina contenait ses émotions au moment de mettre des mots sur une aventure qui marquera à jamais son gamin. "C’est fabuleux. On réalise ce qui arrive. Tous les sacrifices sont récompensés. Antoine a d’abord vécu la terrible désillusion de ne pas être repris. Ensuite, il a été appelé, mais comment allait-il s’intégrer ? C’est comme si vous arriviez à une fête alors que tout le monde est déjà en forme. Il a eu besoin d’un match pour entrer dans le rythme. Ensuite, je suis fier de lui car il a osé. Il est jeune. Son jeu m’a plu." Pascal Kina a aimé le visage des Red Lions.
"En finale, ils n’ont pas pris de risques. Les Pays-Bas non plus, ce qui montre qu’ils nous craignaient. Ce titre est logique. Ce groupe possède une expérience de malade. Leur premier tour n’avait pas été bon. La rencontre face au Pakistan a servi de déclic pour tout le monde. La fédération a mis en place une structure efficace. Rien n’est laissé au hasard. Ils sont bons depuis des années. Désormais, ils enlèvent cette étiquette d’éternels seconds. Plus personne ne les embêtera avec ça. Vanasch est le meilleur gardien du monde. J’ai beaucoup aimé le dernier shoot out de van Aubel car il fallait le mettre après avoir cru que le titre était déjà en poche", conclut celui qui servira un steak-frites à son fils pour fêter son retour.