Les Red Lions critiqués, John-John Dohmen réagit: "Nous nous remettons perpétuellement en question"
- Publié le 09-08-2018 à 10h18
- Mis à jour le 09-08-2018 à 14h57
John-John Dohmen répond aux inquiétudes qui gravitent autour de l’équipe nationale masculine. Les Red Lions ont trimé depuis plus de dix ans pour exister à l’échelle mondiale. Depuis l’exploit de Manchester 2007, l’équipe nationale a connu de nombreux moments d’ivresse et quelques déceptions. A force de travail, les Reds ont grimpé à la 3e place au ranking FIH grâce, notamment, à leur présence en finale aux Jeux de Rio en 2016. Ce statut est le fruit d’une remise en question constante.
A cause de résultats décevants lors du Champions Trophy à Breda (5es sur 6) et de la finale de World League (5es sur 8), les Belges ont été la cible d’une série de critiques.
En tant que vieux briscard, John-John Dohmen a accepté de répondre à ces critiques. "Notre remise en question est perpétuelle" , commence-t-il.
1. "Pour le plan B, on verra plus tard"
A Breda, les Belges ont donné l’impression de s’enfermer dans une structure déficiente alors que le scénario de match imposait de procéder autrement.
"Nous n’avons pas refait le débriefing de Breda pendant le team building. Nous avons plutôt revu des exemples de nombreux tournois depuis Manchester 2007 afin de sortir des expériences positives et négatives. Nous n’avons pas analysé le hockey sur le terrain, mais tout ce qui se vit à côté."
Les Reds ont conscience qu’ils ont besoin d’un plan B si le match ne tourne pas dans le bon sens. Si certains n’évoluent pas à 100 %, il faut un dispositif pour compenser cette perte. "Nous en parlerons certainement. Certains se sont cachés à Breda. Nous nous apprécions, mais nous osons nous critiquer."
2. "On a gardé secrètes nos phases sur pc"
Le pc offensif est un sujet intarissable lors des 3es mi-temps. A Breda, le sleep de Luypaert ne fonctionnait pas. Pourquoi Shane McLeod n’a-t-il pas proposé une variante ?
Dohmen réagit. "Lors du Champions Trophy, le terrain était lent et accrochait beaucoup. Nous ne voulions rien montrer d’autre car la Coupe du monde n’est pas loin. Le choix est bon. Les autres nations pensent que notre pc n’est pas bon. Nous avons des phases. Si vous regardez à Bhubaneswar en décembre 2017, Luypaert était le meilleur buteur du tournoi (8 buts)."
3. "Personne n’a pris la grosse tête"
Les médailles d’argent aux JO (2016) et aux championnats d’Europe (2013 et 2017) ainsi que cette 3e place à la FIH pourraient faire tourner la tête de nombreux sportifs.
"Moi, je le vois de l’intérieur , dit le meilleur joueur FIH en 2016. Personne ne se considère comme au-dessus des autres. Un même geste ou une même image peuvent donner différentes interprétations. Les réseaux sociaux ne jouent pas un rôle sain. Nous avons discuté de l’image que nous aimerions donner de l’équipe. Moi, je pense que nous ne sommes pas assez arrogants. En Belgique, nous sommes très humbles. Je vois que les Lions sont toujours disponibles pour les supporters ou les journalistes."
4. "Pas besoin d’un coach mental"
En arrivant au chevet des Red Lions à onze mois des Jeux olympiques, Shane McLeod a assumé les rôles d’entraîneur et de coach mental. Trois ans plus tard, faut-il que le staff s’étoffe ? "Nous n’avons pas besoin d’un coach mental. Nous n’en aurons pas. Le groupe a connu assez d’expériences positives comme négatives pour gérer l’aspect mental."
5. "La chance, on la provoque"
Sur certains matches, une carte, un poteau, une erreur de l’arbitre, une blessure, autant de paramètres qu’une équipe ne contrôle pas. Le facteur chance n’est jamais loin des terrains sportifs. "Pour devenir champion du monde, le groupe aura besoin de chance. Nous ne la contrôlons pas. En revanche, nous contrôlons le nombre de moments où l’on pourrait avoir de la chance. Si nous provoquons dix occasions sur un match, nous aurons plus de chances de marquer que si nous n’en provoquons qu’une."