Coupe du monde : le hockey rythme Bhubaneswar
Il est rare d’y voir un Européen, mais ses murs sont décorés de joueurs et de sticks.
- Publié le 10-12-2018 à 08h07
- Mis à jour le 10-12-2018 à 14h04
Il est rare d’y voir un Européen, mais ses murs sont décorés de joueurs et de sticks. "Vous vous rendez sûrement à la Coupe du monde de hockey ?"
La question de mon voisin, parfaitement inconnu, au moment où je m’assieds dans le troisième avion de mon voyage, entre New Delhi et Bhubaneswar, m’a quelque peu désarçonné. Serait-il de la CIA ? "Heu, comment l’avez-vous deviné ?" lui réponds-je. "C’est simple. J’habite là et, en temps normal, on ne voit jamais un Européen dans la ville. Il n’y a que lors des tournois de hockey que cela change", sourit-il.
Nous voilà dans l’ambiance. Bhubaneswar, c’est quand même un million d’habitants. Donc, un peu comme Bruxelles. À ceci près qu’à l’échelle de l’Inde et de ses 1,4 milliards d’habitants, c’est tout petit et d’ailleurs la ville n’est indiquée que sur les cartes régionales.
À part cela, elle a tout d’une ville indienne typique : une circulation bruyante où chacun veut klaxonner plus fort que le voisin (en Inde, un coup de klaxon n’a pas du tout la même valeur qu’en Belgique, il sert juste à signaler sa présence à ceux dont les rétroviseurs seraient déficients). Sur la route à deux fois trois bandes avec une petite berme centrale qui passe devant le stade, l’artère principale de la ville, c’est donc un joyeux tintamarre entre les deux-roues (largement majoritaires), les voitures, les bus et les mini-taxis (appelés familièrement tuk-tuk) qui peuvent transporter jusqu’à trois personnes dans des conditions précaires. Ici, il est de bon ton de marchander, même si la plupart ne fixent pas le prix de la course. En général, on s’en tire pour 50 roupies, environ 70 cents. Et ils ont l’air contents ! Ah, on oubliait : il y a aussi des vaches (animal sacré en Inde) et beaucoup de chiens errants.
Bhubaneswar est loin d’être aussi polluée que New Delhi, par exemple, qui baigne nuit et jour dans le smog. La nuit tombe vite (vers 16 h 50, il fait encore clair et, vingt minutes plus tard, il fait pratiquement noir) et les projecteurs du stade attirent des myriades d’insectes. Le soir venu, après le départ de la foule, un camion se promène et déverse un épais nuage d’insecticide, avec peu d’égards pour les humains qui circulent encore à proximité. Autour du stade, visiblement, des équipes de nettoyage se relaient pour éviter le spectacle navrant d’une ville indienne habituelle, avec ses sacs plastiques jonchant le sol un peu partout.
Ce qui frappe le plus, quand on entre en ville, ce sont les fresques qui ornent les murs le long de la grand-route : le hockey est partout dans la ville et il faut vraiment être aveugle pour ne pas remarquer qu’elle héberge une grande compétition. Sur les murs, des joueurs imaginaires avec des sticks parfois démesurés, hommes ou femmes. Le stick est omniprésent. Bhubaneswar vit au rythme du hockey… jusqu’à dimanche prochain, en tout cas.