À Bhubaneswar, un vestiaire spécial gardiens
Le stade de Bhubaneswar, construit en 2014, est un des plus beaux de la planète hockey.
- Publié le 11-12-2018 à 18h25
- Mis à jour le 11-12-2018 à 18h26
Le stade de Bhubaneswar, construit en 2014, est un des plus beaux de la planète hockey.
Situé sur l’artère principale de Bhubaneswar, le Kalinga Stadium se dresse fièrement sur près d’un kilomètre de long avec ses huit entrées (gates) disséminées le long du terrain principal, du village hockey désormais indispensable à tout événement majeur, et des terrains d’entraînement dont l’accès est sévèrement réglementé.La construction du Kalinga Stadium date de la signature du contrat de sponsoring de l’État d’Odisha, où est situé Bhubaneswar, avec Hockey India, la Fédération indienne. "Odisha, le secret le mieux gardé d’Inde", annoncent fièrement en anglais les panneaux publicitaires.
Effectivement, pour venir ici, il faut avoir une idée derrière la tête et, notamment, être amateur de hockey, cela peut aider ! La population locale voit si rarement un Européen que les demandes de selfie ne sont pas rares, même s’il est évident qu’on n’est pas joueur de hockey.
Odisha a voulu que ce stade soit un écrin pour le hockey, une véritable carte de visite pour le savoir-faire de l’État. Sa capacité est de 15 000 places et chaque rencontre de l’Inde fait le plein. Mais les autres matchs aussi remplissent le stade au moins à moitié, même les moins belles affiches. Ce lundi, pour France - Chine, pourtant tout sauf une affiche, il était même plein à 85 %.
Ici, le hockey fait partie du mode de vie de la population et cela se ressent à chaque coin de rue. Et le public est dans sa grande majorité connaisseur. Quand la balle rentre dans le but après avoir été frappée clairement de l’extérieur du cercle et laissée passer par le gardien, seule une petite partie du public se lève pour crier. Quelle différence avec le stade des Jeux de Pékin où on devait à chaque fois calmer la foule avec un écran géant : "NO GOAL !"
Une fois passé le double cordon de contrôles policiers (avec détecteur de métaux et fouille des sacs, pas très pratique pour transporter son ordinateur), le stade déploie ses facilités. Rien ne manque, toutes les allées sont larges, tout est parfaitement indiqué. Seul petit regret, la tribune de presse est très loin de la pelouse et il faut presque des jumelles pour distinguer les joueurs. Cela se voit d’ailleurs lors des reportages télé.
Les catacombes du stade se visitent, mais par petits groupes et sous escorte. Cela vaut la peine car le spectacle est peu banal. Pour cette Coupe du monde, les organisateurs ont prévu quatre vestiaires, décorés chaque jour à l’effigie de leur locataire temporaire. Chaque joueur a sa photo en grand format sur son casier, et pour chaque équipe il y a des photos à la gloire du passé. "Le premier vestiaire qu’on a décoré nous a pris sept heures dans sa conception", explique un membre de l’organisation. "Mais aujourd’hui, nous mettons deux heures pour changer les quatre. C’est devenu une routine."
L’idée est claire : organiser ici le plus grand nombre possible d’événements majeurs. Nouveauté également, il existe un vestiaire spécial réservé aux gardiens de but et à leur harnachement qui non seulement prend de la place mais surtout… sent fortement l’embrocation. À part cela, il existe aussi une salle de billard avec télé pour ceux qui voudraient venir voir les matches au stade.
Le marquoir égrène les secondes à partir d’une heure avant le coup d’envoi, puis le décompte final se fait, de 10 à 0, avec en alternance un joueur de chaque équipe sur l’écran géant, pour les chiffres pairs et impairs. Puis, arrive la phrase culte : "Let’s play". Et la fête peut commencer.