Golf: chaud show à Carnoustie, répétition générale de la Ryder Cup
- Publié le 19-07-2018 à 05h40
- Mis à jour le 06-09-2018 à 19h36
Le British Open se dispute sur le links le plus diabolique du monde. Spectacle garanti sur les fairways tropicaux d’Écosse ! À deux mois de la Ryder Cup, ce British Open marquera forcément une tendance. Les joueurs américains ont remporté les cinq dernières levées du Grand Chelem (Brooks Koepka lors de l’US Open 2017 et 2018, Jordan Spieth lors du British Open 2017, Justin Thomas lors de l’USPGA 2017 et Patrick Reed lors du Masters 2018). L’Europe, en disette depuis le sacre de Sergio Garcia à Augusta en avril 2017, se doit clairement de réagir !
Et quelle plus belle scène que Carnoustie, hôte de ce 147e Open, pour entamer la reconquista. Le links écossais, balisé par un rough épais et des bunkers profonds, est considéré comme l’un des plus difficiles du monde. Il a d’ailleurs été le théâtre d’improbables tragédies comme lorsqu’en 1999 le Français Jean Van de Velde, largement en tête au départ du dernier trou, perdit incompréhensiblement toute son avance, allant jusqu’à se déchausser pour tenter de jouer une balle enfouie dans le petit ruisseau du finishing hole.
Bref, on peut s’attendre à du très grand spectacle avec, en prime, un invité inattendu : la sécheresse. Comme la Belgique, l’Écosse est sous l’emprise de puissants anticyclones depuis plusieurs semaines. Carnoustie dégage, du coup, un petit parfum de terrain sénégalais avec des fairways durs comme la brique qui faciliteront le rebond des balles dans tous les sens. Bonjour l’angoisse ! À l’évidence, pour s’imposer, le joueur devra faire preuve à la fois de sagesse, de stratégie et d’un minimum d’audace !
Les candidats à la Claret Jug vont se bousculer sur le tee numéro un. Parmi eux : un certain Tiger Woods. De retour à son (presque) meilleur niveau, l’ancien n° 1 mondial rêve secrètement de frapper un grand coup, au propre comme au figuré. Semaine après semaine, le Tigre progresse. Sa grande expérience et son sens naturel du jeu devraient l’aider lors de ce British Open qu’il a déjà remporté à trois reprises. Dans des conditions climatiques fort semblables, il avait notamment survolé l’édition de 2006 au Royal Liverpool, en usant notamment, comme un magicien, de son fer 2.
En vérité, la liste des favoris est particulièrement fournie cette année. Avec, notamment, de nombreux joueurs anglais (Rose, Hatton, Fleetwood, Poulter, Casey, Fitzpatrick…). C’est d’autant plus interpellant qu’aucun champion du pays de Sa Gracieuse Majesté ne s’est plus imposé dans cet Open depuis un certain Nick Faldo en 1992 !
Deux Belges dans le vent
Thomas Pieters et Nicolas Colsaerts ont un beau coup à jouer.
Thomas Pieters et Nicolas Colsaerts se sont qualifiés pour ce 147e British Open. Les deux joueurs belges apprécient les links. Pourquoi ne pas imaginer, dès lors, une grande performance ? Après plusieurs mois de crise, où son swing ne répondait plus présent et où son mental était aux abonnés absents, Pieters semble enfin sortir du tunnel. Sa sixième place conquise lors du dernier Open d’Écosse en est la plus belle preuve.
L’Anversois sait que ses chances de participer à la prochaine Ryder Cup sont désormais très minces. Mais il peut toujours rêver de recevoir, en last minute, une wild-card du capitaine Thomas Bjorn. Cette hypothèse passe inévitablement par un exploit dans les prochaines semaines. Voilà qui devrait le motiver à Carnoustie où il partagera ses deux premiers tours avec l’Américain Kevin Kisner et le Suédois Marcus Kinhult.
Qualifié grâce à son Top 30 à la Race to Dubaï en 2017, Nicolas Colsaerts, tombé à la 156e place du classement mondial, n’aura rien à perdre - ou tout à gagner - sur le links écossais. Le Bruxellois a déjà terminé septième de l’Open (c’était en 2012) et apprécie beaucoup ce tournoi parfumé de tradition et d’esprit vintage. Si la balle roule pour lui, le Belgian Bomber pourrait créer une belle surprise. Il partagera la partie de l’Américain Kyle Stanley et du Suédois Jens Dantorp.