Geoffrey Battelo, avant son deuxième championnat EBU : "Je n’ai plus peur de décevoir personne"
- Publié le 27-01-2018 à 07h45
- Mis à jour le 27-01-2018 à 07h46
À 39 ans, Geoffrey Battelo dispute son deuxième championnat EBU, ce samedi, à Anvers, face à Yves Ngabu. "Ceux qui sont derrière moi maintenant ne me lâcheront pas" Lorsqu’il est devenu champion de l’Union européenne à Turin, Geoffrey Battelo (32 v., 5 d.) a expliqué qu’il avait gagné l’Europa League. Ce samedi, à Anvers, c’est la Champions League des boxeurs qu’il visera face à Yves Ngabu (18 v.) : le titre de champion d’Europe EBU des lourds-légers. Un duel belgo-belge totalement inédit à ce niveau.
Un combat entre deux boxeurs aux styles très différents mais qui chercheront tous les deux le K.-O. à un moment ou l’autre : on peut donc s’attendre à du spectacle et, même s’ils seront moins nombreux, les supporters du Verviétois seront enthousiastes : un bus de 82 personnes et une centaine de voitures feront le déplacement.
"Ils mettront l’ambiance comme si j’étais à la maison, assure-t-il. En Italie, ils étaient déjà une trentaine et ça m’avait aidé, je m’étais senti moins seul."
Tout au long de la semaine, Battelo les a rassurés : il est parfaitement préparé. "Il y a toujours des aléas dans une préparation mais savoir les accepter, c’est déjà un pas vers la victoire, dit-il. J’ai travaillé avec un sparring ukrainien qui a le profil de Ngabu : petit, rablé, puissant, offensif."
Il n’a pas non plus éprouvé de difficultés à arriver au poids (90,72 kg). Même si après Noël, il était monté à 99 kg. "J’avais un peu forcé sur la dinde", sourit-il.
On sent qu’il a beaucoup de respect pour son adversaire et il pense que l’inverse est tout aussi vrai. "Nous nous sommes croisés quelques fois dans des galas et nous nous sommes toujours serré la main. Nous garderons de bons contacts quoi qu’il arrive. Il a déclaré lors de la conférence de presse qu’il connaissait ma carrière et je connais la sienne. Je me méfie surtout de la pression et de ses crochets. Je sais qu’il a un gros mental, sans quoi il ne compterait pas autant de victoires."
Mentalement, Battelo pense avoir franchi un cap depuis Turin. "Maintenant, je me bats pour moi et plus pour personne. Quand on commence, on a toujours peur de décevoir son père, sa mère, ses amis, son entraîneur... Maintenant, je sais que ceux qui sont derrière moi le resteront de toute façon. Ça n’a pas toujours été le cas… En 2012, après trois K.-O. d’affilée, même mon manager ne croyait plus en moi. Quand on perd, les amis sont rares. Mais je sais que je pourrai toujours compter sur Fabian Detaille. Et j’ai toujours cru que je pouvais être champion d’Europe parce que j’ai souvent mis les gants avec des gars qui sont devenus champions du monde par la suite."
"Ce ne sera pas mon dernier combat"
Hormis le fait qu’on aura affaire à deux puncheurs, pratiquement tout sépare Yves Ngabu de Geoffrey Battelo. À commencer par la différence d’âge : 10 ans, c’est beaucoup. Mais à 39 ans, Battelo n’est pas près de remiser les gants. "Quoi qu’il arrive, ce ne sera pas mon dernier combat", dit-il. "Je ne voudrais en aucun cas terminer ma carrière sur une défaite. Et je ne suis pas non plus de ceux qui pensent qu’on peut s’arrêter sur un titre de champion d’Europe. On verra bien ce qui m’attend après mais tout est possible, même un championnat du monde. Beaucoup de boxeurs s’en sont vu proposer un après un seul titre européen. Et mon palmarès n’est tout de même pas négligeable, surtout que je frappe. Les promoteurs aiment les boxeurs spectaculaires et les K.-O. Ce n’est pas comme si je ne comptais que 3 victoires avant la limite."