Sponsoring et eSport : l’alliance vitale
Comme pour tout sport, l’eSport est évidemment associé à de nombreux sponsors. Avec sa médiatisation grandissante, le sport virtuel a vu débarquer de nombreux sponsors, parfois bien loin du monde informatique ou vidéoludique. Un trop plein ? Certainement pas. Encore plus que dans le sport traditionnel, le sponsoring est essentiel à la survie d’une équipe eSport.
- Publié le 20-02-2018 à 17h21
- Mis à jour le 20-02-2018 à 17h22
Comme pour tout sport, l’eSport est évidemment associé à de nombreux sponsors. Avec sa médiatisation grandissante, le sport virtuel a vu débarquer de nombreux sponsors, parfois bien loin du monde informatique ou vidéoludique. Un trop plein ? Certainement pas. Encore plus que dans le sport traditionnel, le sponsoring est essentiel à la survie d’une équipe eSport.
La donne est simple : pour être une équipe eSport de grande envergure à l’heure actuelle, il faut des fonds particulièrement importants. Parmi les dépenses se trouvent le matériel et les salaires des joueurs bien sûr, mais aussi l’infrastructure, la communication, le management, les voyages pour aller disputer des tournois à l’autre bout du monde ou encore les frais d’entrée à telle ou telle compétition. Bref, des dépenses sensiblement semblables à celle d’un club sportif professionnel.
La différence se situe dans les rentrées d’argent. Là où un club de football ou de basket pourra compter sur la billetterie, les droits TV ou le merchandising pour renflouer les caisses, les clubs eSport ne bénéficient que des gains en tournoi et du sponsoring. Avoir des sponsors solides est donc primordial pour toute équipe désireuse de s’installer sur le long terme et de façon saine au sein du monde eSportif.
C’est le cas de l’équipe Overtime, une équipe française qui a de grandes ambitions. «Notre équipe ne dispose d'aucun financement extérieur pour le moment, les fonds mis à disposition pour nos différents projets, équipes et autres vient de nos propres investissements, explique Ismaël, le CEO de l’équipe. Nous avons pour but de récolter les fonds nécessaires à travers nos différents sponsors et aides pour que notre organisation puisse s'auto financer dès début 2019 sans notre appui.»
Il faut dire qu’avec la médiatisation exponentielle de la discipline, de nombreuses équipes peuvent à présent se développer sous l’impulsion d’une multitude de sponsors, endémiques ou non. Samy Mazouzi, directeur de l’équipe Millenium (l’une des plus importantes équipes en Europe), est témoin de ce changement : «La médiatisation nous a fait beaucoup de bien. Le mouvement des sponsors est surtout perceptible vis-à-vis des marques non-endémiques, donc non liées au monde du gaming. Elles se rendent compte que l’eSport représente une formidable opportunité de parler aux millenials et reste encore moins cher que les grands sports traditionnels.»
Un mouvement que ne ressentent pas encore les petites équipes, qui luttent pour rivaliser aux yeux des sponsors. «Vu le nombre d'équipes eSport qui ne cesse d'augmenter, il n'est pas simple de se démarquer auprès des différents sponsors, confirme Ismaël de la team Overtime. Pour acquérir la confiance des sponsors, il faut avoir une image professionnelle et les équipes qui composent l'organisation doivent être performantes afin de pouvoir apporter quelque chose de concret au sponsor. Le mieux, c'est d'avoir la meilleure équipe du moment sur les jeux qui font vibrer la communauté.»
Tous s’accordent néanmoins pour dire que l’évolution de l’eSport et son attrait plus important ne peuvent être que bénéfiques aux organisations. «Cela a permis l’éclosion de nombreuses petites équipes. Pour les grandes organisations comme Millenium, la difficulté est à présent de justifier notre prix par rapport à ces nombreuses nouvelles équipes qui sont évidemment moins chères. C’est à ce moment-là qu’on ressort l’histoire du club, son palmarès, sa puissance sur les réseau sociaux…», confie Samy Mazouzi.
Et en Belgique ?
Notre plat pays n’accueille que peu d’équipes capables, un jour, de devenir professionnelles. Les sponsors y sont donc beaucoup moins actifs.
LouvardGame, l’une des organisations majeures du pays peut compter sur l’aide du Sporting de Charleroi. Le club de football a été l’un des premiers à croire en l’eSport belge. «Il y a deux ans, nous pouvions arborer fièrement 2-3 sponsors. Actuellement nous en comptons une vingtaine et nous devons en refuser certains car ils rentrent en concurrence avec nos partenaires actuels, explique Philippe Bouillon, fondateur de l’équipe. Le boom des sponsors en eSport est flagrant. Plus nous serons médiatisés, plus ça sera bénéfique pour tout le monde. »
Une chose est certaine, la guerre des sponsors fait déjà rage au-dessus de l’eSport, qui attire de plus en plus l’attention. Les plus grandes marques mondiales comme Red Bull, Adidas ou encore Ford se battent à présent avec les leaders emblématiques du secteur informatique comme Intel, Acer ou encore Alienware, partenaires de la première heure qui voient arriver d’un mauvais œil cette nouvelle concurrence.